Je suis déçue du bilan du professeur Alpha Condé teinté de division, de diversion, de démagogie et de corruption.
Car pourquoi vouloir diviser un tout dont tu fais la moitié, du moment où cette division engendre la colère qui a son tour engendre la haine au sein d’une nation dont tu es le premier responsable du peuple, donc sensé à le protéger, à l’emmener de l’avant.
Et c’est l’une des raisons qui me pousse d’ailleurs à écrire, car à mon avis l’union des contraintes, des différences demeurent le secret de toute nation réussie.
Et cette politique de diviser pour régner, dans le contexte africain, notamment le contexte ouest africain lié à son passé colonial avec des frontières arbitraires qui lui auraient été imposées par les pouvoirs impérialistes, dans le seul but de diviser pour régner, avec des conséquences désastreuses sur les sociétés africaines, devrait être bannie par tout homme politique africain ambitieux, progressiste qui veut faire de son pays une vitrine du développement économique en Afrique et ailleurs.
Et il semble que le président Alpha Condé n’a jamais voulu comprendre cela et c’est pourquoi il avait tenu l’année dernière à Kankan cette déclaration suivante qui me hante toujours « Ne vous laissez pas impressionnés. Certains de nos enfants de Kankan sont perdus. Ils se sont vendus à ceux qui sont nos ennemis parce qu’ils préfèrent l’argent à leur ‘’lambé’’ (dignité). Mais quand ils viendront à Kankan, vous allez leur montrer qu’il n’y a plus de place pour eux sauf s’ils retournent à leur lambé ».
Et ceci m’emmène à me poser la question de savoir pourquoi ce pouvoir que vous avez tant cherché ne doit régner qu’à la condition de diviser ?
Pourquoi la ruse et la force doivent être la source de ce pouvoir tant cherché ?
L’énergie que vous avez investi pour effriter les partis politiques, la société civile guinéenne, les organisations syndicales, pour diviser le peuple de Guinée, encourager la corruption et l’injustice, à soutenir la propagation de la bassesse politique à l’image de ces jeunes gens devenus aujourd’hui des boucliers pendant les campagnes électorales ou encore des caisses de résonance pour injurier ou s’attaquer à des adversaires politiques, devrait plutôt être utilisée pour construire la Guinée, réconcilier les guinéens avec leur passé, poser les jalons d’un système économique émergent, performant et un système démocratique fiable et consolidé.
Ainsi vous auriez pu en 10 ans transformer votre énergie négative en énergie positive pour mettre fin à la désorganisation du système de santé, de l’éducation, à l’engorgement des hôpitaux, des écoles publiques, des perturbations importantes de la vie sociale, économique et politique, j’en passe.
Pour y arriver la valorisation des cadres intégres, la compétence, la culture politique et citoyenne, le patriotisme, la rigueur, l’intransigeance devraient être votre seul arme. Et ces valeurs allaient guérir tous les maux dont souffre la Guinée tels que la corruption, l’injustice, l’arbitraire, la division, l’ethnocentrisme politique. Et la grande majorité des guinéens allait adhérer à vos idéaux aujourd’hui à l’image de Paul Kagame. Donc vous n’auriez pas eu besoin de faire recours à un coup d’état constitutionnel pour se pérenniser au pouvoir.
À l’évidence, plus le temps passe M. le président Alpha Condé, plus votre attitude devient révélatrice de la faillite d’un État guinéen escroc qui évolue entre perfidie, machiavélisme, destruction de la société guinéenne pour le bonheur d’une seule personne, d’un clan usurpateur avec un pouvoir sans morale donc une sorte de ruine societale.
Le coronavirus est devenu dans ce contexte l’un des exemples révélateurs de la faillite de l’État guinéen escroc et de l’incompétence de votre gouvernement et atteste ainsi un délabrement économique et social qui rend dans cette situation de la pandémie les petites et les moyennes entreprises, le commerce local, les revenus modestes, les agriculteurs famillaux etc… absolument insolvables.
Raison pour laquelle, aucun président ambitieux n’a intérêt aux divisions, car dans l’unité on peut faire déplacer même les montagnes.
En effet depuis l’indépendance de notre pays, une indépendance plus ou moins mal gérée, l’élite guinéenne ne fait que repousser les erreurs et les sources morales de ses erreurs. Elle refuse surtout de se poser les bonnes questions pour trouver les solutions appropriées. Et pourtant la cataracte qui voile nos yeux serait mal opérée, si l’on se bornait à la diviser sans l’extraire; car le plus léger mouvement pourrait la replacer devant notre vue.
Alors tant que l’on ne se pose pose les bonnes questions pour trouver les solutions adéquates, tant que nous n’avons pas une élite intègre et consciente à la tête de l’État guinéen, ce pays ne connaîtra jamais l’émergence. Car un État est le résultat et surtout le reflet de ceux qui le gèrent. Ainsi nous continuerons toujours à avoir tant de vagues et de fumée dans le ciel guinéen, qu’il serait impossible de distinguer le noir du blanc et l’énergie du désespoir. Car dans ce pays l’on ne sait pas ce que l’on veut, pour ensuite avoir le courage de le dire et ensuite avoir l’énergie de le faire.
D’ici là, j’écrirai pour que les citoyens guinéens ne soient plus conditionnées à être des consommateurs politiquement apathiques.
J’écrirai pour que la démocratie guinéenne ne soit pas remplacée par une illusion de la démocratie, avec de nouvelles formes d’organisation de pouvoir et des méthodes psychologiques de manipulation de la conscience du peuple en faisant semblant de défendre l’intérêt d’un groupe ethnique, protégeant ainsi les puissants contre les risques de l’autonomisation démocratique tout en renforçant leur position.
Peu importe ce que vous jugez,
j’écrirai, peu importe les circonstances qui conditionnent ma vie dis-je, j’écrirai.
J’écrirai encore et encore, jusqu’à vider la dernière cartouche d’encre de mon cerveau.
#Aissatou Chérif Balde la politique autrement dans l’unité du peuple Guinée.