GBK« Si le décret qui a autorisé la vente de FRIGUIA n’est pas authentique, qui alors, l’aurait autorisée ? »
La mort technique de Friguia…
{jcomments on}Nous savons comment l’usine a été dépouillée de son Capital et comment les vautours ont provoqué le départ de tous nos les partenaires sérieux. Nous savons aussi comment par leur voracité, nous sommes devenus tributaires de Friguia de plus de 120 millions de dollars. Il s’agit maintenant de voir les conséquences de leur comportement sur le fonctionnement technique de l’usine, le pourrissement des rapports entre les expatriés russes et les techniciens guinéens et la cessation.
Pour vous aider de comprendre ce qui suit, nous vous prions de lire l’Interview de Mr. Alhassane Onipogui actuellement poste sur Guineenews. Cela vous permettra de recouper certaines informations et de situer les responsabilités. Le document qui suit est un rapport sur ses activités en tant qu’Inspecteur sur la gestion de Friguia. Permettez nous de souligner que nous ne jugeons pas les propos de Mr. Onipogui (vrai ou faux), nous disons qu’ils peuvent aider chaque lecteur de porter ses propres jugements dans faillite générale de Friguia, en complément de ce que nous avons déjà porte à votre connaissance.
Sans plus tarder voici la quatrième partie de notre feuilleton par :
Une contribution de Conde Bangali «Malbanga».
Avant la cession de FRIGUIA à RUSSAL, un rapport établi en bonne et due forme, par une mission qui s’est rendue à Fria, a été mis à la disposition des autorités compétentes, pour réagir le plus vite que possible avant qu’il ne soit trop tard. Mais arriva ce qui devrait arriver.
Dans ce rapport le constat était on ne peut plus clair :
I- Déroulement de la mission
Après avoir réalisé les formalités de visa de l’ordre de mission par le préfet, la mission s’est rendue à la Direction Générale d’Alumina Compagnie of Guinea (ACG) où un programme de travail a été préparé en collaboration avec les Experts Russes et Guinéens de ACG afin de procéder à l’évaluation technique de l’accident de la chaudière No 3.
Ce programme a été conçu comme suit :
1-Exposé liminaire des Cadres du Département Energie sur les circonstances de l’accident du Diesel No 5 et de la chaudière No 3 ;
2- Conséquences de l’accident sur les activités de l’Usine et de la Cité ;
3-Exposé du Responsable du Service approvisionnement sur le mécanisme des commandes de pièces de rechange ;
4-Exposé du Conseil juridique sur la gestion des ressources humaines ;
5-Rencontre avec le Syndicat des travailleurs.
II- Constats de la mission :
D’après les explications reçues du chef du département Energie, l’Usine de Kimbo repose sur un système de sécurité lié à la disponibilité permanente des 5 groupes électrogènes qui doivent être capables de faire redémarrer l’unité industrielle en cas de déclenchement pouvant entrainer l’arrêt des chaudières. L’impossibilité de relancer l’unité dans un délai de sept heures conduit inéluctablement à la solidification des composants et au blocage du système.
a)Accident du groupe Diesel No 5 :
Toujours suivant l’exposé du chef Département Energie, les cinq groupes Diesels étaient dans un mauvais état de fonctionnement qui mettait l’usine dans une insécurité totale ; cette situation avait été signalée à la Direction Générale d’ACG dans un rapport rédigé en mai 2004.
En conséquence, une demande de renouvellement d’un de ces Diesels ou de réparation des Diesels défectueux a été adressée à la Direction Générale de ACG qui ne l’a pas retenue en dépit des risques réels qui étaient liés à l’indisponibilité des groupes à relancer l’usine en cas d’arrêt. Le Diesel No 5 qui a explosé dans la nuit du dimanche 05 février 2006, était d’une grande fragilité du fait que son vilebrequin avait été remplacé à trois reprises depuis sa mise en service.
Donc, il est évident que toute la hiérarchie d’ACG était informée de l’état d’insécurité qui pesait sur les installations du fait de l’absence d’une capacité énergétique capable de relancer les chaudières et le système de production, après un arrêt lié à un quelconque motif. Il en ressort que les risques éventuels étaient connus et que la Direction Générale n’a pas pris ses dispositions à temps.
C’est pourquoi, aucun des groupes de l’usine Kimbo n’était en bon état de fonctionnement, faute de maintenance régulière et de renouvellement des pièces de rechange. Les cadres étaient donc amenés à utiliser même les pièces d’anciens groupes mis à la casse pour dépanner les Diesels.
Dès lors, l’usine ne disposait d’aucun moyen de recours pour faire face à un éventuel arrêt des chaudières, en dépit des multiples appels lancés par les techniciens du Département Energie vers la Direction Générale de ACG afin qu’elle procède au remplacement des pièces défectueuses ou à la location d’un groupe de proximité.
Donc, le système d’approvisionnement en pièce de rechange des Diesels qui n’a pas du tout fonctionné, serait à l’origine de l’arrêt des Diesels.
C’est dans ces conditions qu’un des groupes de sécurité, le Diesel No 2, s’est abimé suite à la rupture de son alternateur soumis à d’intenses vibrations, du fait que les écrous de fixation de cet engin n’ont jamais été remplacés après toutes les demandes adressées par le Département Energie à la Direction Générale de ACG et ce, depuis 2003.
Après l’accident, il a été établi que la capacité de relance de l’usine est de 4,5 MGW, or, le seul groupe en fonction en ce moment, ne disposait que de 1,5 MGW. Pour solder ce déficit, il a fallu coupler plusieurs petits groupes avec ceux du Konkouré pour relancer les deux chaudières.
En somme, le constat a permis de se rendre à l’évidence qu’aucun des moteurs Diesels de sécurité n’était en bon état de marche au moment de l’accident de la chaudière N0 4, et par conséquent, un risque réel pesait bien sur les installations de Kimbo et ce risque était bien connu du Locataire Gérant qui n’a pris aucune disposition pour pallier cette défaillance.
b)Accident de la chaudière No 4 :
Selon les explications du Chef du Département Energie, la chaudière No 4 avait fait l’objet d’un arrêt volontaire d’une journée, pour la réparation d’un tube bouché, le lundi 6 février. C’est au cours de ces travaux qu’est survenu l’éclatement d’un tube au niveau de la chaudière No 2 qui était en fonction ; cet éclatement a entrainé une baisse généralisée du niveau du liquide dans les autres chaudières qui se sont arrêtées successivement suite à ce mécanisme du niveau bas des liquides qui a conduit au déclenchement général.
Pour repartir, dans ces conditions, il fallait utiliser le mécanisme des vannes, qui malheureusement n’étaient plus en état normal de fonctionner depuis 2000.
La seule possibilité de repartir en ce moment consistait à trouver une énergie de 6 MGW au niveau des groupes Diesels, or le seul groupe Diesel disponible au moment du déclenchement ne disposait que d’une capacité de 1,5 MGW.
L’état de ces chaudières qui sont vieilles de plus de 40 ans nécessite une visite régulière qui se faisait tous les 18 mois jusqu’en 2003. Cette visite permettait d’arrêter les chaudières et de remplacer dans leur enceinte les tuyaux défaillants. Cette maintenance programmée se fait pour garantir la durée de vie de l’usine qui est en relation avec la durée de son objet social (90 ans).
Cependant, l’examen du calendrier de vérification des appareils de l’usine de Kimbo qui a été fourni par la Direction Générale de ACG montre que depuis 2003, le locataire gérant a cessé de financer ces visites techniques qui se sont, du coup, interrompues.
Mieux, il existe plusieurs rapports techniques qui prouvent que la Direction Générale de ACG a été alertée sur les risques d’explosion des chaudières qui étaient fragilisées par la pression continue sur les installations du fait du dépassement des capacités de l’unité de production.
En effet, la capacité de production actuelle de l’unité est de 650.000 tonnes par an, soit environ 1.500 tonnes par jour, elle est aujourd’hui exploitée à hauteur de 750.000 tonnes par an, soit environ 2.200 tonnes par jour.
Toutefois, il ressort des circonstances de l’accident, que la Direction Générale de ACG a été informée des risques d’explosion de la chaudière No 3 et une note sur la baisse de la production d’alumine lui a été adressée par les techniciens de l’usine afin de réduire ces risques.
De même le cabinet APAVE, spécialisé dans le contrôle et la maintenance des chaudières de l’usine de Kimbo, qui procédait régulièrement à des contrôles et entretiens, n’a pas été consulté par la Direction de AGC depuis 2002.
Ce sont tous ces facteurs combinés qui ont conduit à l’explosion de la chaudière N0 3 et l’absence de groupe Diesel de réserve est venue compliquer la relance des chaudières en activité.
C’est au prix de l’effort combiné et du génie des techniciens Guinéens qu’un couplage électrique de dernière minute et avec l’aide d’un compresseur, a pu se faire afin de rétablir une partie de l’électricité.
Après cet arrêt dans la matinée du jeudi 9 février 2006, un ingénieur Russe de la Société CGG chargé des travaux d’installation de la chaudière No 5 de fabrication soviétique, a procédé à la fermeture d’une vanne qui a conduit à l’arrêt des chaudières à un nouveau déclenchement général ; les techniciens Guinéens ont utilisé in extremis les mêmes procédés pour relancer les chaudières et repartir ; l’incident a failli tourner au drame n’eut été l’intervention des autorités locales qui ont éloigné les travailleurs Russes de ce secteur.
Aux dires des techniciens Guinéens, c’est la première fois, depuis sa création que l’usine de Kimbo se trouve dans une situation pareille.
La Direction Générale de ACG qui estime aujourd’hui la valeur de ces pièces de rechange en stock à un montant de 33 millions de dollars US, a promis de faire parvenir à la mission, une situation détaillée de ces stocks au 31 décembre 2005.
III- Conséquences de l’accident :
Le déclenchement général a entraîné un manque d’air pendant au moins quinze heures, conduisant à la baisse excessive du niveau de pression pour agiter les décomposeurs : tous les 28 décomposeurs ont donc été calés.
Le système de l’usine de Kimbo dispose de 28 décomposeurs dont 24 agités à l’air et 4 agités mécaniquement. Les 24 décomposeurs à l’air ont été décalés le lundi 13 février et 3 décomposeurs étaient aussi prêts. A ce jour, il ne restait qu’un décomposeur en panne.
L’arrêt de la chaudière No 3 va donc entrainer une baisse du débit de marche de 1.000 mètres cubes à 800 mètres cubes. Il s’en suit forcement une baisse du niveau de production d’alumine.
La ville de Fria qui était à une demande d’énergie de 4 à 6 NGW, ne peut recevoir plus de 2 MGW après l’arrêt de la chaudière No 4 : il va s’en suivre un délestage sur les quatre zones de rotation qui sont fournies par l’usine.
Les conséquences psychologiques de l’accident sont encore plus importantes au niveau des travailleurs que de la population de Fria qui développe un sentiment d’insécurité totale.
Toutefois, le Directeur Adjoint des opérations a donné des explications techniques sur les causes de l’accident. Selon lui, c’est la panne du Diesel No 5 qui serait à l’origine de l’explosion de la chaudière No 4.
En effet, ce Directeur explique que l’usine devait être arrêtée au mois de décembre 2005, pour démarrer la chaudière No 5 et mettre en entretien toutes les autres chaudières. C’est donc dans cet état d’esprit que les dirigeants agissaient, car au mois de septembre 2005, le vilebrequin du Diesel No 4 avait été renouvelé en prévision des travaux escomptés.
V- Remarques et suggestions :
De ce qui précède, la mission constate que :
1) L’état actuel des infrastructures de Kimbo prouve que les montants libérés par la Banque Belgolaise pour renouveler les investissements de la rentrée en vigueur du Contrat de Location Gérance et de Concession du 30 novembre 2000, soit 70 millions USD, n’ont pas été investis.
2) Mieux, le groupe RUSSAL a aussi fait la demande de 70 autres millions au même groupe, pour le financement des investissements à l’usine de Kimbo.
3) Les assurances techniques de l’usine de FRIGUIA, qui étaient suivies par la société GRASAVOI du groupe AXA, et qui couvraient tous les risques, ont été suspendues depuis l’arrivée de RUSSAL. Elles étaient d’un montant compris entre 3 à 6 millions de dollars par an. Face au sinistre de FRIGUIA, aucune assurance n’est active pour prendre en charge les réparations et le renouvellement des équipements détruits.
Pourtant, une étude faite en 2002 par le Cabinet GALTIEN, qui a présidé à la construction de l’usine de FRIGUIA, montre que les valeurs des immobilisations à cette date, s’élève à 500 millions d’Euros environs.
Cependant, au regard de la prospérité du marché de l’alumine aujourd’hui, le prix spot de la tonne est supérieur à 500 USD, pendant que le coût de production est à 150 USD. C’est dire que la production de 750.000 tonnes par an, rapporte environ 375.000.000 USD, et les coûts de production s’élèvent à 112,5 millions USD. C’est donc un bénéfice net de 262,5 millions USD que le Gouvernement perd à travers ce Contrat de Location Gérance.
le Locataire se trouvant sans interlocuteur direct, a fini par violer toutes les clauses du Contrat.
L’article 6.6 précise à son tour : « le Locataire Gérant s’engage à maintenir les installations, les équipements et les locaux qui lui ont été loués, en bon état. Toutes les réparations et maintenances relatives aux installations, aux immeubles et équipements, seront faites par le Locataire Gérant, même si elles sont rendues nécessaires par l’usine normale ».
Cette disposition n’a pas été du tout respectée par le Locataire Gérant et c’est ce qui explique notamment l’explosion de la chaudière No 3 et l’arrêt du Diesel No 3.
Ce rapport détaillé et riche a été bouclé le 10 février 2006, par des grands inspecteurs de l’Etat et des auditeurs. Mais au grand malheur du peuple de Guinée, un mois après sa présentation au Ministre des Mines et de la Géologie d’alors, l’entreprise publique FRIGUIA a été cédée à RUSSAL, par un décret No 007, dont l’originale n’a jamais été retrouvée.
C’est le lieu de lancer un défi : celui de trouver l’originale du décret qui a été signée le 30 mars 2006 par le feu Président Lansana Conté.
Conde Bangali « Malbanga ». Source : Extrait d’un rapport des cadres et techniciens de Friguia, Février 2006.
Si le décret qui a autorisé la vente de FRIGUIA n’est pas authentique, qui alors, l’aurait autorisée ?
Cela nous rappelle tristement BSGR qui est dans nos murs depuis 2006, cette même époque. Et pour la petite histoire, Mr. Kassory Fofana et Mr. Thiam sont actuellement sous investigation de la FBI, selon nos sources depuis le 12 Juillet 2013 et madame Toure serait prête à collaborer avec la Justice américaine pour sauver sa peau (New-York : BSGR vs FBI, nous reviendrons)
Prochaine édition : Le faux Décret.
A très bientôt. La bataille ne fait que commencer !
Que Dieu nous aide.
Ben Daouda Toure.