Accord-cadre Chine-Guinée : une conférence de presse présidentielle enrichissante qui impose une vigilance patriotique – Mon point de vue . (El hadj Sidiki Kobélé Keita)

Kobele Keita
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Kobele KeitaLa Guinée a réussi à déstabiliser les investisseurs « étrangers », essentiellement  occidentaux (donc privés), par des manifestations violentes et intempestives; or, nous savons tous que ceux-là exigent la sécurité pour investir leurs capitaux, ce qui explique en partie  l’insuffisance de création d’ emplois:..

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c’est dire que tant que nous continuerons l’anarchie ordonnée ( la démocratie à la française) et tolérée, nous ne pourrons compter que sur la Chine  qui n ‘a cessé de soutenir la Guinée depuis 1958, bien que de nos jours les exigences de l’aide chinoise soient  rigoureuses et orientées sur les intérêts basés sur   le principe  » gagnant-gagnant » , autrement dit la sauvegarde de chaque intérêt.

Le présent accord-cadre  entre dans cette nouvelle orientation ; Mais les différentes interprétations  orientées  avaient fini par brouiller  les pistes et créer des inquiétudes chez nombre de patriotes vigilants.

Aussi, la conférence de presse présidentielle  était-elle  nécessaire.

Personnellement notre  inquiétude  de patriote a disparu en partie : l’accord-cadre  n’est pas du troc ; il repose sur les royalties (taxes d’exportation), c’est-à-dire ce que nous gagnerons effectivement sur l’exportation de notre bauxite.L’accord-cadre met aussi  un coup d’arrêt aux errements  enregistrés dans le domaine minier depuis le 3 avril 1984.

La Guinée travaille et utilise désormais ses richesses minières dans une perspective historique contrôlable: utiliser  une partie   pendant vingt ans, uniquement pour disposer des  infrastructures pérennes indispensables à son  développement intégral et harmonieux. Cela rendra facile le contrôle des sommes dépensées pour atteindre chaque objectif programmé (réalisation vérifiable  par rapport au  moyen dégagé, un milliard de dollars US par an pour ces projets, selon le Président de la République).

Pour nous, si cela a été possible, c’est que  le  nouveau code minier guinéen a une portée positive pour  notre pays.

Nous  n’avons plus que deux inquiétudes de patriote, étant donné la force et l’ampleur de la corruption en Guinée, quand bien que le président ait affirmé avec force qu’il « ne permettra pas que les ressources soient bazardées » :

1.- Nécessité de la connaissance  effective de  la quantité de bauxite  exploitée et exportée et établissement d’un contrôle strict sur le payement des royalties appropriées. Ce dont souffrent, dit-on, les services du département des mines.

2.-  Par ailleurs, il nous semble nécessaire de veiller sur les fluctuations  du prix de la bauxite sur le marché international qui ne devrait pas jouer en diminution sur les royalties prévues dans le cadre de cet accord-cadre.

Si nous contrôlons l’exploitation, nous connaissons  ce que nous percevons de royalties par tonne  de bauxites  exportée et veillons à ce que le prix de la bauxite ne joue pas  sur notre  royaltie prévue qui doit être fixe, si tout cela est bien fait et régulièrement communiqué au peuple pour son  information, nous atteindrons et dépasserons vite les 20 milliards de dollars USA et aucune spéculation ou interprétation politiciennes n’aura d’emprise sur les populations.

Mais si nous ne faisons pas tout cela correctement  et de façon patriotique, l’accord sera pire que le troc.

Ce qui nous  taraude en réalité, c’est le cas de la CBG après le 3 avril 1984 : les royalties n’ont fait que baisser par le fait de certains cadres véreux…

Par ailleurs, connaissant nos amis chinois très pointilleux, nous espérons  que tout est également  écrit dans les détails et clairement compris de la même façon ; ce qui veut dire que les  cadres guinéens  chargés de l’application effective de cet accord-cadre doivent aussi veiller sur son application rigoureuse dans la sauvegarde de nos intérêts.

Nous nous posons une dernière question: puisque  les royalties résultant  de la quantité de la bauxite exportée pendant vingt ans sont destinées aux mises en place des diverses infrastructures dont la Guinée a nécessairement besoin,   est-il  nécessaire d’établir des projets   bancables pour obtenir le financement étant donné que  c’est notre argent qui sera ainsi  utilisé ?

Enfin, étant donné que le niveau de  compréhension des données économiques des populations des régions minières est peu élevé, nous pensons que c’est le lieu   d’insister sur la nécessité d’accorder, à ces régions, une place de choix dans la réalisation des diverses  infrastructures à prévoir.

Le déficit de communication étant le talon d’Achille du régime, il serait dès lors indiqué d’organiser une importante campagne d’information à travers le territoire en suscitant des débats contradictoires civilisés et maîtrisés.

 

Conakry, le 19 septembre 2017

El hadj Sidiki Kobélé Keita

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