Cellou D. Diallo:  » Il faut refuser qu’on nous divise en clans Bah Oury, des clans Cellou Dalein, des clans Sadakaadji. »

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GBK Le leader de l'UFDG Cello Dalein Diallo était face à ses militants ce samedi pour exprimer sa colère contre Alpha Conde et son Gouvernement. C'était au siège de son parti à la Minière, en banlieue de Conakry. Lisez plutôt!

{jcomments on}"(…) On nous dit que Alpha Condé a dépensé trente millions de dollars pour obtenir 99 députés. Il voulait 99 députés mais grâce à votre engagement, il a eu 53 députés seulement, c'est sa vision".

Nous sommes en deuil, nous avons perdu deux de nos jeunes abattus sans motif par les forces de l'ordre. Nous sommes, je crois, au 53ème ou 54ème jeune abattu par les policiers et les gendarmes guinéens avec la bénédiction de Alpha Condé. Je sais que vous êtes frustrés, moi aussi, tout comme les hommes épris de paix et de justice. Pourquoi autant de haine, autant de crimes dirigés contre les militants de l'UFDG ? Pourquoi, depuis Zakariaou jusqu'à maintenant, aucune enquête sérieuse n'a été ouverte pour traduire les commanditaires et leurs auteurs devant les tribunaux ? C'est simplement parce que Alpha Condé et son gouvernement nous détestent. Ils ne veulent pas nous voir en Guinée. Sinon, dans n'importe quel autre pays du monde, où on aurait tué autant, et de manière aussi arbitraire, un policier ou un gendarme au moins, aurait été déféré devant les tribunaux pour répondre des crimes commis. Mais ils ne seront jamais interpellés parce qu'ils exécutent des instructions, et ils savent que l'impunité leur est garantie. Que devons-nous faire à présent ? Il est temps de réfléchir encore sur des stratégies.

Depuis trois ans, nous nous battons pour l'instauration de la démocratie, de l’État de droit et de la justice en Guinée, et le pays ne fait que reculer en terme de respect des droits humains, de démocratie et de réconciliation nationale. Il faudrait trouver la meilleure stratégie. Il arrive des moments où on doit s'arrêter pour réfléchir, travailler avec l'esprit. C'est vrai, qu'aujourd'hui, nous avons le cœur serré, mais cela ne doit pas continuer, que faire ? Prenons un temps de réflexion, ce n'est peut-être pas la marche. Que devons-nous faire ? Parce que nous ne pouvons pas cautionner ces tueries. La plupart sont des innocents qui ne manifestaient pas. Comme le jeune Bailo Barry, qui était à coté de son télécentre, quand la balle des forces de l'ordre a percé son cœur, il en est mort sur place. Pourquoi tant de haine, de violences contre l'UFDG ? 54 morts en deux ans.

Depuis Avril 2011, beaucoup ont été tués, non pas dans leurs rues mais dans leur famille. On nous dit souvent d'arrêter les marches et les villes mortes, mais va-t-on renoncer à notre droit ? Nous avons toujours répondu d'interpeller plutôt les forces de l'ordre. Mais c'est la haine et la volonté de démolir l'UFDG, d'intimider ses militants, les décourager. Parce que c'est la plus grande force politique qui se dresse aujourd'hui contre la dictature en Guinée. Ils savent que si l'UFDG est vaincu, il n'y a plus de résistance. Et ils utilisent tous les moyens, non pas seulement la mort et l'intimidation, mais la division et l'intoxication des jeunes, il faut le réfuser. Aujourd'hui, nous sommes le rempart, la seule force qui résiste contre la dictature en Guinée. Ils vont tout faire pour nous diviser parce qu'ils ont peur de l'UFDG. Si l'UFDG n'était pas là, Alpha Condé aurait fini d'installer sa dictature. Aujourd'hui, ils ont décidé de nous diviser, de créer des clans, des clans Bah Oury, des clans Cellou Dalein, des clans Sadakaadji. Tout ceci, c'est pour nous diviser parce que nous sommes le seul rempart. Il faut le refuser. Si la Guinée est épargnée de certaines choses aujourd'hui, c'est parce que l'UFDG est là, la jeunesse est débout. Malgré tout, on nous déteste, on ne nous aime pas mais on nous respecte. Quand on dit Non, c'est Non. Alors, refusez la division. La Guinée compte sur nous.

Sans l'UFDG, pas de justice, ni de démocratie. Au contraire, c'est l'exclusion et la haine. Ils ont peur de nous, nous sommes un rempart. Ils nous ont tués, emprisonnés, intimidés, battus, et malmenés. Aujourd'hui, ils utilisent l'arme de la division parce que si l'UFDG est uni, Alpha Condé n'ira pas loin. Si vous êtes divisés, vous faites plaisir à Alpha Condé. Ils ont peur de notre unité, de notre détermination et de notre engagement. Je vous en prie, il faut refuser la division. Nous nous sommes battus depuis trois ans. Ils disent que les investisseurs sont partis parce que nous avons mis les enfants dans les rues. Pourtant, il n'y pas de courant, ni d'eau, c'est la misère dans les foyers. Le peuple de Guinée compte sur nous. Nous n'avons pas le droit de décevoir, ni de démolir cette force redoutable que constitue l'unité de l'UFDG. Ils ont tout essayé, tout fait, mais nous sommes restés unis. Ils ont débauché Saliou Bella, tué une cinquantaine de jeunes, poussé Bah Oury à l'exil, tout ceci pour nous décourager, mais nous avons résisté.

Aujourd'hui, ils veulent nous diviser. Il ne faut pas accepter la division. C'est l'unité de l'UFDG qui empêche Alpha Condé de dormir. Si vous cassez, si vous brisez cette unité, si vous acceptez qu'on introduise la corruption, l'argent et la création des courants X ou Y pour diviser l'UFDG, la Guinée va tomber au plus bas, et il n'y aura pas de démocratie. Donc, nous allons mener la réflexion pour voir la bonne stratégie. Mais le préalable, c'est l'unité de l'UFDG. Ne gâchez pas cette unité redoutable et admirable que le monde entier respecte et que Alpha Condé craigne. Quand nous disons, nous le faisons. Nous n'avons eu peur de personne. Nous avons reçu des gaz lacrymogènes, des balles, des coups de matraque. Nous avons été emprisonnés, jugés et condamnés. Qu'avons-nous pas subi en Guinée ? Il ne faut pas que les gens de l'extérieur disent que nous avons eu peur. Nous n'avons pas eu peur mais nous nous sommes battus. Tout ceci, c'est l'arme de la division. Nous étions toujours ensemble. J'ai toujours été en première ligne quand il s'agit des manifestations. Ils sont venus m'agresser à domicile. C'est vous les jeunes de Bambéto, qui êtes venus au secours. Vous avez empêché les loubards et les forces de l'ordre de rentrer dans la cour, alors que les bombes lacrymogènes pleuvaient dans ma cour. Vous avez exposé vos vies, vous avez empêché les forces de l'ordre de pénétrer dans la famille. Nous avons tout subi ensemble. Il ne faut pas accepter qu'on dise que nous ne sommes pas courageux. Continuons le combat, faites confiance à la direction de l'UFDG, nous ne reculerons pas. Mais à chaque situation, il faut une réflexion. Il faut travailler avec le cœur, bien entendu mais avec l'esprit aussi".

 

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