Cellou- Sidya : entre une séparation de corps proclamée et un divorce programmé.

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Les faits sont accablants, la belle unité de l’opposition, sans voler en éclats, a subi des coups de boutoirs aux traces indélébiles ces dernières semaines. Si les multiples chants des sirènes du pouvoir à Cellou Dalein Diallo en tant que  chef de file de l’opposition et aussi  pour narguer Sidya Touré, commencent à irriter au sein de l’UFR, l’autre pomme de discorde de l’opposition reste le manque de débat sur une candidature unique contre Alpha Condé aux présidentielles prochaines. Sur ces deux points, le parti UFDG de Cellou Dalein Diallo et l’UFR de Sidya Touré ne partagent pas les mêmes opinions. Et c’est un euphémisme.

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Dalein est légitime car le leader le plus populaire de l’opposition, selon l’UFDG

 

Pour l’UFDG de Dalein, le statut de l’opposition et les avantages accordés à son chef de file ont été adoptés à l’unanimité dans une loi de l’assemblée nationale. Si un parti(ndlr UFR) n’était pas d’accord avec ce statut, il pouvait s’abstenir ou voter contre, argumente-t-on.

 

Concernant, le débat sur la candidature unique, à l’UFDG, l’on estime que s’il doit y avoir un candidat unique de l’opposition, celui-ci doit être issu du parti le plus populaire de l’opposition. Or, lors des deux récentes consultations politiques majeures, c’est l’UFDG qui est sortie en tête (2ème aux présidentielles avec 48% des voix et 2ème aux législatives avec 37 députés). Lorsque, Macky Sall s’était retrouvé dans la même position au Sénégal, il avait été rejoint, sans coup férir, par Moustapha Niasse, Tanor Dieng et Idrissa Seck pour battre l’adversaire unique qu’était Wade, justifie-t-on à l’UFDG.

 

Concernant, l’argument selon lequel «  un Peulh ne peut pas être président de la Guinée », l’UFDG fait un parallèle avec la Côte d’Ivoire. «  On avait dit qu’un Dioula et un musulman ne peut pas être un président en Côte d’Ivoire,  mais l’alliance PDCI de Henri Konan Bedié avec le RDR a fait  de Alassane Ouattara, le  président de la Côte d’Ivoire. Tout est question  de travail et surtout de temps », commentent les proches de Cellou Dalein Diallo.

 

En outre, le parti de Dalein estime avoir beaucoup rendu service à l’UFR en contribuant significativement à l’élection de tous ces cinq candidats uninominaux lors des dernières législatives ; d’avoir donné sa bénédiction pour faire passer  son nombre de députés de dix à douze afin de pouvoir  former un groupe parlementaire à l’assemblée nationale ; et surtout d’avoir généreusement octroyé la présidence de deux commissions parlementaires au groupe parlementaire républicain de Sidya sur les trois commissions de l’opposition.

 

Pour l’UFR, il faut un candidat consensuel pour battre Alpha

 

Pour l’UFR de Sidya, le statut de chef de file de l’opposition conférée à Cellou Dalein Diallo est entrain de lui donner une attitude condescendante voire méprisante vis-à-vis des autres membres de l’opposition. La décision  de ne pas répondre à la première invitation d’Alpha Condé, sans consulter le reste de l’opposition,  et toute la communication autour de cette volte-face de Dalein ayant été confiée à une personne autre que le porte-parole titulaire de l’opposition, a été perçue comme un manque de respect.

 

On susurre à l’UFR que le coup de foudre soudain d’Alpha Condé pour Cellou Dalein Diallo est un traquenard échafaudé par le pouvoir pour diviser l’opposition et que Dalein y est tombé les deux poings liés.

 

Concernant la candidature unique, plusieurs personnes proches de l’UFR estiment que la question doit faire l’objet d’un débat afin que l’opposition présente un candidat consensuel, et surtout un homme susceptible  de garantir une alternance en 2015. L’on prédit que c’est Sidya Touré qui a ce profil, car issu d’une minorité ethnique, l’homme  a plus de chance que  quiconque de récolter le plus grand suffrage  au second tour de l’élection présidentielle

 

Pour battre Alpha, à l’UFR on privilégie le consensus à la légitimité populaire : « Cellou doit cela à Sidya, car c’est au nom de ce consensus que Sidya a fait une alliance avec Cellou en 2010. S’il devait suivre la majorité  de ses militants, il allait faire alliance avec Alpha Condé, comme cela lui avait été demandé. A Cellou d’exiger le même consensus  et faire présenter Sidya comme candidat unique de l’opposition à ses militants pour être sûr de battre Alpha », clame-t-on à l’UFR.

 

Et aux partisans de Sidya de marteler:«  Si c’était un problème d’ego, notre président Sidya n’allait jamais accepter d’aller en alliance en 2010 avec un homme qui était moins âgé que lui et qui était son ministre, quand lui était premier ministre. Sydia s’est abaissé pour porter Dalein, à Dalein de faire autant cette fois. »

 

Dans ce méli-mélo, il est à redouter que l’unanimité de l’opposition contre le pouvoir d’Alpha Condé ne soit qu’un bel écran de fumée qui se dissipe au fur et à mesure que la date du premier tour de l’élection présidentielle s’approche. Au point que des oiseaux de mauvais-ou de bon- augure présagent même que  le pouvoir Condé sera le troisième larron  qui tirera ses marrons du feu de ce divorce annoncé.

 

Guineenews, partenaire de Gbassikolo.com

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