Clarté, une nécessité dans le débat politique en Guinée (CONAKRY)

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Évaluation de l'article

Contrairement  à ce qui était espéré,  la mort de Lansana CONTE, suivie  de la déchéance du fantasque  capitaine  Moussa DADIS  CAMARA et de l’ « élection » controversée de M. Alpha CONDE à la présidence, les Guinéens n’ont pas connu de répit, ni au plan de leur sécurité individuelle personnelle,  ni en termes d’amélioration de leurs conditions matérielles d’existence. Bien au contraire.  A la misère généralisée, s’est ajoutée une tyrannie quotidienne  molle, imposée à une population désespérée ou exaspérée.

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Mis à part un  très petit clan d’oligarques violents, mais désormais bien identifié, tout Guinéen, de quelle que appartenance ethnique qu’il soit, peut être enlevé, déporté dans des prisons clandestines, violenté à en perdre la vie, au seul motif qu’il est en désaccord avec le « professeur » Alpha CONDE. Il suffit juste que quelques oligarques (dont  on publiera la liste dans pas longtemps) en donnent l’ordre, vous pouvez tout perdre, y compris bien entendu votre vie.  A cet égard, le lecteur peut se référer au « coup d’Etat » du 19 Juillet 2011, préfabriqué par le clan présidentiel.

 

Le contexte local juridico-institutionnel est plus que jamais insécurisant. Ne pas être proche du pouvoir,  lui être indifférent, ou lui faire la moindre critique acerbe ou anodine, vous voilà à la merci des « Hauts cadres » de toute sorte (policiers, gendarmes, magistrats, militaires, conseillers à la présidence….). Chez ceux-là, le désir de paraître le plus grand « défenseur » du président  l’emporte sur  le Devoir  d’assurer  la sécurité et les libertés publiques de leurs compatriotes. Les promotions en grade dans la fonction publique et dans les services de sécurité (armée, police, gendarmerie….) seraient octroyées à ce prix. Et finalement, un Etat qui ne se signale à ses citoyens que par la violence et les brutalités quotidiennes qu’il leur inflige, par le truchement de ses agents.

 

Faut-il déduire de ce qui précède,  que ces « Hauts Cadres »  de l’Etat n’aiment ni leur pays, ni leurs compatriotes, et que leur seul objectif  est de plaire au Puissant du moment contre  promotion professionnelle et possibilité d’enrichissement  personnel sans cause (avouable) ?  

 

D’emblée, tordons le coup à ces idées préconçues, sans nier  quelques détestables réalités qui déteignent malheureusement sur une proportion non négligeable de « hauts Cadres » qui eux, sont  d’une grande probité  intellectuelle et professionnelle. Leur envie de contribuer à l’émergence  d’un véritable Etat de Droit où les libertés publiques de leurs compatriotes seraient une réalité quotidienne  est  indéniable, à mon avis.  Le malaise ressenti par certains d’entre eux devant le clanisme oligarchique du pouvoir et la signature de contrats miniers dont l’intérêt  pour le pays n’est pas prouvé,  n’est pas un simulacre. On peut regretter leur  impuissance à enrayer ce phénomène auquel ils  n’adhèrent pas.   Mais on ne peut, de bonne foi, les suspecter tous de vouloir  maintenir  leur propre Patrie  dans une gouvernance socio-économique désastreuse comme celle qui prévaut actuellement.

 

 Cette précision étant faite,  il ne serait ni sérieux, ni honnête de laisser croire  que tous les « Hauts Cadres » guinéens sont de parfaits  républicains attachés à un Etat de Droit, adeptes du « Bien Commun », amoureux de la démocratie.  Si tel était le cas, ça se saurait depuis bien longtemps.

 

L’un des objectifs de cette brève intervention, est de fournir quelques clefs de compréhension  de ce paradoxe guinéen qui veut que le Chef a « toujours raison », quoi qu’il fasse de la Patrie, quelle que soit la cruauté  des traitements dégradants infligés à ses concitoyens dans. J’aurai pu écrireParadoxe Noir Subsaharien, tant le phénomène est répandu dans cette partie de l’Afrique.

 

 Toutefois,  la cruauté des « GENS de pouvoir » en Guinée-CONAKRY  et la multiplicité de violences gratuites  qu’ils infligent  impunément à leurs « concitoyens » ont atteint  un niveau qui ne serait pas toléré ailleurs, même en Afrique Noire. C’est précisément cette tendance particulière  des autorités guinéennes  à écraser  gratuitement leurs compatriotes, qui m'incite  à me limiter au cas de notre pays. Puisqu’ici, nous sommes dans une tyrannie grotesque et vulgaire, inimaginable dans d’autres pays africains.  Sans exagération, on peut dire  que le régime de Lansana CONTE était  une « démocratie raffinée » comparé au régime du « Professeur » Alpha CONDE.

 

Premier élément d’explication : Une « démocratisation » sans démocrates.

 

La société politique guinéenne dans son ensemble est désespérante. L’ « opposition » officielle parlementaire n’est pas forcément la mieux placée pour exiger  de M. Alpha CONDE plus de démocratie, plus de transparence. Car  elle-même  par le passé, n’a pas montré une appétence particulière pour un Etat de Droit, respectueux  des libertés publiques et du choix des citoyens.  Les  principaux partis de l’ « opposition » officielle n’ont pas toujours été un lieu de débat démocratique et libre.  Les réunions hebdomadaires sont plutôt consacrées à exprimer la fidélité des sections et fédérations au « chef » du parti qui les a personnellement nommées. Point d’élection, ni de débat, mais allégeance au chef du parti.  A propos de l’élection législative passée, il se disait à Conakry  qu’un « leader » d’un grand parti avait établi tout seul dans une parfaite opacité, la liste et l’ordre dans lequel ses candidats au scrutin national proportionnel avaient été présentés. Ainsi, les candidats  soupçonnés  d’être proches de son concurrent, ont été renvoyés en fin de liste, c’est-à-dire en position non éligible, si toutefois ils apparaissaient sur la liste.

 

Il m’est souvent arrivé de constater,  au cours des discussions fréquentes que j’ai avec des notabilités   politico-administratives guinéennes lors de mes multiples séjours au pays, qu’il y a  une certaine  confusion  dans les esprits.

 

 On confond « démocratie » et élection. Parfois, il m’a semblé que cette confusion était volontaire, mais plus souvent par ignorance. On s’installe alors dans le raisonnement suivant : « nous sommes élus. Nous sommes la majorité. La  minorité doit nous obéir. C’est la  démocratie. Si elle nous conteste, la LOI nous autorise à la contraindre, à la brutaliser». Ce qui est faux bien évidemment. La « démocratie », c’est aussi la reconnaissance concrète que  la « minorité » est en droit d’exercer dans toute sa plénitude, toutes les prérogatives politiques, civiques et juridiques liées à son état de citoyen au même titre que le président de la république, ou toute autre personnalité.

 

C’est dans cette configuration sociopolitique que tous les agents publics (armée, police, gendarmerie, magistrature, autres Hauts Fonctionnaires…..) sont  enrôlés  sous la bannière du président et de son parti, parfois sans y consentir vraiment. Autrement dit, la quasi-totalité de l’Etat ou de  ce qui en tient lieu se transforme,  ou est transformé en agent électoral au profit du Puissant du moment, c’est-à-dire de M. Alpha CONDE. Les observateurs désignés par l’union européenne lors de l’élection législative de septembre 2013 habituellement si complaisants avec les pouvoirs en place, n’a pas pu faire autrement que dénoncer l’utilisation abusive des biens et personnels de l’Etat pour le compte du parti présidentiel. L’abus était si manifeste,  si agressif qu’il était impossible de l’ignorer.

 

 Exemple :le  Directeur de la Caisse nationale de sécurité sociale, le nouveau gouverneur de Conakry, et bien  d’autres fonctionnaires qui eux, sont volontaires,  consacrent ouvertement et presque exclusivement  leur temps, et peut-être les ressources de leur administration, à la réélection de leur  présidentiel « bienfaiteur ». Ainsi, ils considèrent que du seul fait  d’avoir été « élu » une fois, il est devenu propriétaire du pays et de ses habitants. Certains appellent cela à juste raison, un Etat  patrimonial personnalisé.

  

 Ici, il faut préciser que l’ELECTION est simplement une procédure de choix  entre plusieurs OFFRES politiques plus ou moins incarnées par des candidats.  Ce n’est même pas toujours la possibilité d’exprimer une préférence, puisqu’il peut y avoir ELECTION sans pluralité d’offres. Donc point de choix à faire. Ce qu’il faut « choisir » est pré-désigné. Juste affirmer publiquement sa soumission  à un dictateur,  à une tyrannie dont on ne veut pas,  mais qu’on subit, faute de force organisée capable  de la renverser. Cette forme d’élection était la règle dans les pays de l’Est européen au temps de l’empire soviétique. D’ailleurs, le P.D.G. de Sékou TOURE ne reconnaissait que des élections plébiscitaires.  Une ELECTION  en soi, n’est en aucune manière de la démocratie. Ce sont les conditions dans lesquelles celle-ci se déroule et la conformité des résultats proclamés à ce que les électeurs ont effectivement  émis dans les urnes  qui autorisent à parler d’élection « démocratique » ou pas. Or en Guinée, notamment en 2010, mais bien avant, les résultats électoraux proclamés n’ont qu’un lointain rapport avec les votes émis par les électeurs. Et c’est sur la base de ce processus corrompu, c’est-à-dire vicié que le président  est  proclamé « élu ». Au total : un pouvoir obtenu sur des bases  contestables et contestées,  et donc  dépourvu de la moindre légitimité.

 

Deuxième  élément de compréhension :Des députés et ministres, peut-être de bonne volonté, mais pas tous forcément ouverts à la « démocratie » et à l’Etat de Droit.

 

Ni les ministres, ni les députés et encore moins les personnels des administrations ne sont mécaniquement hostiles à un Etat de Droit. Ils ne sont pas non plus par nature, voués à violenter  leurs compatriotes pour le compte d’un président, même « élu ».

 

 Cependant les conditions dans lesquelles le président est proclamé « élu », même quand il a été battu dans les urnes par les électeurs, la précipitation que la Communauté dite « internationale » déploie à valider les résultats proclamés qu’elle sait manifestement faux(voir présidentielle de 2010 et législative de septembre2013), ne sont pas de nature à inciter  à plus de vertu démocratique, ni une invitation à bâtir un Etat de Droit, mais un encouragement vrai à user de la violence et des ruses pour  capter un pouvoir  que les urnes vous ont refusé. Conséquence: tout le personnel d’Etat, Hauts cadres ou pas, intègrent alors l’idée qu’en Guinée, par précaution, il faut se mettre au service du Puissant du moment, puisque de toute façon, sa « réélection » est d’avance imposée. L’opération de vote étant juste un simulacre utile que les « Observateurs » généralement occidentaux, invoqueront pour déclarer acceptable ce qu’ils ne tolèreraient en aucune manière dans leurs pays respectifs. De surcroît, la communauté dite internationale soutenant systématiquement celui qui est en place   quoi qu’il fasse, même si dans les urnes il est battu, a en Guinée une immense capacité d’intimidation. Voilà selon moi, une des explications de la tendance qu’a le personnel étatique guinéen (magistrats, gendarmes, policiers, armée, Hauts fonctionnaires…) à privatiser la  Puissance publique au  profit de celui qui occupe la magistrature suprême et de ses proches.

 

Troisième clarification :la Loi, les juges sont « indépendants ».

 

Les juges devraient être indépendants. Certains d’entre eux le sont effectivement, ou s’efforcent de l’être. Mais indépendants de qui ? De quoi ?  Là est le problème, en tout cas en Guinée.

 

 Pour avoir sévèrement critiqué la politique de M. Alpha CONDE, à juste raison selon moi, j’ai été kidnappé par la brigade de gendarmerie de Kipé, et présenté à un procureur  de DIXINN(Conakry)  qui n’avait pas l’air de savoir  spontanément pour quoi j’ai été amené à son bureau.  C’est l’un de mes kidnappeurs, gendarme de son état, qui lui a expliqué que sa brigade avait reçu de la présidence, l’ordre de m’arrêter par tous les moyens. Pourquoi, demande le procureur ?- Il a critiqué et diffamé le président lors d’une émission de radio dont il était l’invité, répond le gendarme kidnappeur. A l’énoncé du lieu d’où venait l’ordre de me  kidnapper, le procureur a immédiatement compris qu’il devait s’exécuter, contre toute légalité, sinon il pouvait considérer sa carrière judiciaire terminée. Et pour se mettre à l’abri de tout reproche, selon moi,  il me mit dans les mains du doyen des juges du tribunal de DIXINN dont le militantisme « alphacondéiste » connu de ses collègues, m’a paru flagrant lors de mon « audition ». Je le lui avais d’ailleurs fait remarquer devant un témoin qu’il peut difficilement récuser. Je mets audition entre guillemets, puisque, en guise d’audition, il m’avait servi un interminable sermon, empreint d’un indéniable culte de la personnalité du président. Il m’ordonnait d’admettre comme lui, que M. Alpha CONDE était le père de la Nation, et qu’à ce titre, je lui devais soumission et déférence. De ce point de vue, le critiquer était injurieux et diffamatoire, presque blasphématoire. Devant mon refus déterminé à ne pas adhérer à son opinion, il délivra rageusement contre moi un mandat de dépôt à la prison centrale de CONAKRY. Et me voilà devenu « criminel de droit commun »,  parce que défendant  coûte que coûte mes opinions politiques et assumant énergiquement les critiques que j’avais formulées contre le président. Il faut préciser qu’en Guinée,  être opposé au président est un délit aussi ou plus grave que d’avoir assassiné quelqu’un. En cela, le pouvoir de M. Alpha CONDE continue celui de M. Sékou TOURE. Ce n’est pas écrit, mais c’est cela la réalité.

 

Alors pourquoi cet anecdote vrai ?

 

. Au fond,  ces magistrats  ne sont ni méchants, ni opposés aux libertés publiques.  N’étant pas des kamikazes, ils n’ont pas à se faire  hara-kiri professionnel. Ils ont à nourrir femmes et enfants. Pour mon juge « préféré », de surcroît doyen des juges de son tribunal, critiquer   le « président » Alpha CONDE, est un crime de droit commun qui est punissable par une peine de prison, ou peut-être par  la peine de mort. Par contre, il semble  avoir intériorisé l’idée que, seules les  pratiques soviétique ou Nord-Coréenne du Droit sont possibles, c’est-à-dire : droits et déférence pour les oligarques, obligation et soumission à la charge des autres. Car il n’est pas rare que de très jeunes enfants (âgés de moins de quinze ans) soient séquestrés et déportés nuitamment de Conakry à KANKAN pour avoir participé à une marche de protestation contre les violences policières.

 

.L’ « indépendance » nécessaire des juges est louable. Mais en Guinée, elle reste un souhait dont la probabilité de concrétisation risque de s’éloigner. Les juges sont en principe « indépendants », en principe seulement. Le doyen des juges de DIXINN l’est-il vraiment ?- Vaste question.

 

 L’ « indépendance » de celle ou celui à qui la société décide de confier le pouvoir immense et terrible   de priver un citoyen de sa LIBERTE  est sans doute une nécessité. Mais l’indépendance n’est pas un discours, ni un choix à la discrétion d’un juge. Le juge doit être ou s’efforcer d’être indépendant  de tout ce qui peut le pousser à  faire un usage personnel de sa fonction, à plaire au pouvoir, à accabler ceux et celles qui sont opposés à  ce pouvoir. Il doit s’obliger à se détacher de ses propres préjugés et antipathies, même si cela est effectivement difficile. Sinon, point de confiance dans la justice, et encore moins dans les juges. Or les juges CREDIBLES sont un rouage indispensable dans un Etat qui se veut de Droit. Si tel n’était pas le cas, il surgira ici ou là, tôt ou tard, des individus ou groupes d’individus qui s’érigeront en juges, mais pour leur compte personnel. Dans cette funeste hypothèse qu’il faut combattre énergiquement, ce sont les juges mêmes qui seront en danger.

 

 Lors de mon « audition », il m’a semblé que pour  mon juge d’instruction « préféré », l’invocation de  la Loi est un alibi qui vise à faire taire un adversaire politique, tout en  s’abritant derrière une légalité qui n’est pas faite pour imposer un  mutisme forcé à un opposant. J’avais bien perçu son  militantisme judiciaire  « alphacondéïste ». Mais son intérêt  pour le droit et surtout son indépendance m’avaient échappé.  J’étais le « gros gibier » sur lequel lui, avait mis la main. J’étais son titre de gloire à exhiber devant ses commanditaires de la présidence. L’expression « gros gibier », je la tiens d’un de mes gendarmes kidnappeurs dont je tais le nom, puisque au fond, lui et ses collègues étaient en « mission » commandée dont le refus leur vaudrait licenciement presque immédiat.

 

Quatrième clarification :depuis  les législatives, une tentative de confiscation du débat

 

La mise en place tardive d’une assemblée nationale va dans le bon sens. Mais le rôle  que les députés et le gouvernement  prétendent lui assigner est  pour le moins curieux.  Car d’après eux, l’existence d’une assemblée nationale  interdit aux  Guinéens de débattre de leur propre destin, et les citoyens de leur Droit naturel à récuser un pouvoir,  y compris par les  manifestations publiques.  Ils formulent cela de la façon suivante : « Maintenant, le débat c’est seulement à l’assemblée nationale….Les manifestations publiques ne se justifient plus…. ».  Encore une erreur ou ignorance qu’il faut lever.  En élisant une assemblée nationale, le peuple ne se dessaisi pas de sa souveraineté. Il en confie une partie aux députés  à qui il assigne la mission de fabriquer des lois, et contrôler l’action de l’exécutif. Les députés ne se substituent pas au peuple, ils le représentent temporairement (le temps d’une législature).

 

 Les députés ont à se saisir des questions débattues ou en débat dans la société civile si elles relèvent de l’intérêt général. Ils les soumettent alors aux autres députés à l’assemblée nationale pour débat.  La discussion  qui s’établit  à cette occasion entre majorité et opposition, c’est cela le dialogue républicain ou parlementaire. Si les uns et les autres, ou la majorité  trouvent un accord, alors cet accord est mis en forme pour devenir la règle commune, c’est la LOI. Mais elle trouve bien son origine dans le débat hors assemblée nationale, c’est-à-dire dans ce qu’expriment les citoyens ordinaires. Les citoyens libres n’ont pas besoin de« circonstances particulières » pour se saisir et débattre de tout ce qui concerne le passé, le présent et le futur de leur pays, et dans tous les domaines.

 

Parlant de l’assemblée nationale, le porte-parole du gouvernement, niant les droits constitutionnels des citoyens, dit ceci «… Nous apprécions cette volonté de dialoguer. A priori, l’Assemblée Nationale nous semble le cadre approprié pour discuter. Maintenant si des circonstances particulières l’exigent il est envisageable d’élargir la concertation à d’autres acteurs dans un cadre plus large…. ». Voilà en substance ce,  à quoi le gouvernement prétend réduire la vie politique des Guinéens. En clair, le droit de s’exprimer une fois tous les cinq ans. Une citoyenneté par intermittence.  L’ « élection » législative passée, chaque intermittent de la citoyenneté rentre dans sa cage pour  n’en sortir que cinq ans plus tard, si le « président-monarque » consent à respecter les délais constitutionnels. Ce qui n’est d’ailleurs pas certain.

 

Le nouveau garde des sceaux, avocat de son état, adhère-t-il aux pratiques militantes alphacondéïstes du doyen des juges de DIXINN ? Fait-il sienne la définition que son collègue porte-parole du gouvernement donne de l’assemblée nationale ?

 

Le nouveau ministre de la justice, garde des sceaux est un homme respectable, ayant lui-même vécu dans un Etat de Droit où la liberté des citoyens priment, y compris quand le président de la république est critiqué. Hors de question de lui faire ici un procès d’intention.  Mais  ses premières décisions n’ont pas l’air de concerner l’essentiel. Car créer un Conseil Supérieur de la Magistrature, à la tête duquel se trouve le Président de la république,  c’est juste reproduire tel quel, une structure judiciaire française qu’il sait contestable et contestée en France.  Car les juges placés sous la dépendance du président, réalisent bien que leur carrière, leur promotion professionnelle dépendent de la bienveillance de celui-ci et de la traque judiciaire de ses opposants. Ils ne sont ni méchants, ni malhonnêtes. Ils sont juste humains.

 

Au total, un pouvoir sans légitimité, servi par un personnel terrorisé, contraint à la flagornerie et donc à dissimuler la réalité pour conserver sa position professionnelle et sociale. Un président d’une extrême fragilité, parce que sans assise populaire, réduit à se maintenir par la violence, la ruse et  par achat de vote (clientélisme) d’ailleurs stérile. Les déboires électoraux du parti présidentiel à KALOUM en septembre 2013 en témoignent  Au bout de ce processus, c’est la décomposition centrafricaine, ou zaïroise (R.D.C.) qui attend notre pays, dans pas longtemps.

    

Mamadou Billo SY SAVANE

 

 

 

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