Confidences de Mohamed Tall de l’UFR: ‘’En 2010 on nous avait demandé de soutenir Alpha Condé au premier tour…’’ (Interview)

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Mohamed Tall, le porte-parole de l’Union des Forces Républicaines a fait quelques révélations sur la présidentielle de 2010 en Guinée. Dans un entretien exclusif accordé à notre confrère Africaguinee, M. Tall a déclaré que l'UFR ne peut plus continuer à alimenter le débat ethnique entretenu entre les deux grands groupes ethniques qui sont chacun incarné par un parti politique. "Il faut en sortir…"

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Monsieur Mohamed Tall bonjour!

 

MOHAMED TALL : Bonjour Monsieur Diallo !

 

Quels commentaires faites-vous de l’alliance annoncée entre l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et le FPDD de Moussa Dadis Camara?

 

Nous n’avons pas de commentaires à faire sur cette question.

 

Vous n’avez pas de commentaires sur la question, mais  il se dit que votre leader Sidya Touré lors de sa récente tournée en forêt aurait sollicité le soutien des sages de la région contre le retour de Dadis en Guinée. Que répondez-vous ?

 

Cela n’engage que celui qui a tenu ces propos là.

 

Depuis le divorce annoncé entre l’UFR et l’UFDG bon nombres de guinéens s’interrogent sur quel camp pourrait basculer votre  formation politique au cas où elle ne se qualifierait pas au second tour de la présidentielle. Qu’en dites-vous ?

 

Pour l’instant nous sommes candidats. A ce titre, nous allons nous battre pour gagner la prochaine élection présidentielle. Nous avons été assez surpris de la vague d’insultes dont nous avons été l’objet depuis qu’on a pris clairement position pour dire qu’on ne referait pas le même choix que celui qu’on a fait en 2010. Nous avons voulu répondre à une demande de notre base. En 2010 nous avons été placés dans le même cas de figure. A l’époque, à deux jours avant le premier tour, la coordination de la Basse Guinée avait convoqué les leaders de la basse Guinée au domicile du Général Facinet Touré (actuel médiateur de la République). Lors de cette réunion, il a été question de soutenir le candidat du RPG au second tour. On était à deux jours du premier tour. Le président Sidya s’est dissocié du groupe en disant que jusqu’à preuve du contraire, il est candidat et il prétend gagner l’élection présidentielle. Il est hors de question pour lui de soutenir un candidat par anticipation. Ça lui a valu ce que ça lui a valu : la rupture avec sa coordination d’origine. A l’époque, on n’avait pas vu ce déferlement d’insultes, de critiques, d’attaques, d’accusations.

 

Aujourd’hui, on ne comprend pas. C’est exactement le même cas de figure. Avant le premier tour, il dit qu’il ne soutiendra pas un candidat. Pourquoi cette fois-ci on a droit à autant de critiques, à autant d’accusations, de propos méprisants et d’insultes. C’est quand même incroyable.

 

Soyez plus explicites. De qui parlez-vous concrètement ?

 

On parle de ceux qui ont mal accueilli cette prise de position. C’est généralement les partisans de nos amis de l’UFDG qui ont très mal pris ça. Comme si c’était une attaque alors qu’on a juste affirmé notre volonté d’être soi-même, affirmé notre identité et puis surtout notre volonté de mettre fin à l’ethno-stratégie. Nous ne pouvons pas continuer à alimenter le débat ethnique. Aujourd’hui, il faut qu’on ait le courage de le dire. Ce qui a détruit considérablement notre pays, ce qui empêche le débat démocratique de se faire, ce qui empêche les investissements de se réaliser en Guinée, c’est vraiment cette tension permanente entretenue entre les deux grands groupes ethniques qui sont chacun incarné par un parti politique. Il faut sortir de là.

 

C’est pour cela que l’UFR compte proposer et propose aux guinéens la troisième voie qui est celle de la solution. Celle qui permet de réunir les guinéens, qui permet de les mettre ensemble, d’apaiser les tensions intercommunautaires, de renforcer la cohésion sociale.

 

Dans le  contexte actuel où le débat politique est ethnicisé, dites-nous quelles sont les chances de votre formation politique d’arriver au second tour de la présidentielle et éventuellement remporter le scrutin ?

 

Ce que nous disons aux uns et aux autres. D’abord, aux partisans du pouvoir actuel, nous leur  disons que : vous avez cru en un individu pour lequel vous vous êtes battus pendant longtemps au prix d’énormes sacrifices. Il faut vous rendre à l’évidence que les espoirs ont été déçus. Aujourd’hui, si à juste tire ou à tord vous pouviez croire que porter votre candidat, votre parent au Pouvoir suffisait pour régler votre problème, cinq d’exercice de Pouvoir ont permis de comprendre que ce n’est pas vrai.

 

Du côté de l’UFDG, je leur dirai : vous venez de passer cinq ans de persécution. Cinq ans au cours desquels vous avez payé un lourd tribut. Mais avant  cela, rappelez-vous des circonstances de 2010. Vous avez porté votre candidat dans des circonstances (sur lesquelles je ne reviendrais pas) au second tour avec les résultats officiels que chacun connait. L’alliance qui s’est formée au tour du candidat, chacun connait son poids malgré cela, ça n’a pas marché. Il faut se poser les vraies questions. Cinq ans de souffrances, cinq ans de persécution, cinq ans de marginalisation, cinq de discrimination, est-ce que vous êtes prêts à renouveler cela. C’est pour cela que l’UFR se place au  centre du débat et tend les bras aux deux camps et à l’ensemble des guinéens pour sortir de ce schéma de perdant-perdant pour une alternative gagnant-gagnant. C’est ce que l’UFR propose aux guinéens.

 

Vous estimez donc que quelque soit la situation Cellou Dalein Diallo n’aurait pas la chance d’être élu ?

 

Je dis bien que les circonstances de 2010 étaient exceptionnellement favorables au candidat de l’UFDG. Il  faut que chacun tire les vraies leçons de 2010. Je ne connais pas dans l’histoire un précédent de ce genre. Les vraies raisons doivent être tirées et surtout je demanderai à la base de réfléchir : c’est elle qui souffre, c’est elle qui paie le prix fort, c’est elle qui est menacée, ce sont ces intérêts qui sont en cause. Il faut réfléchir pour faire le bon choix en 2015. Le candidat de l’UFR est là pour les guinéens. C’est un candidat de rassemblement, de l’unité et qui ne menace aucun groupe quel qu’il soit, qui ne discrimine personne. On demande de voter ce candidat qui est le bon choix.

 

La suite de l'interview….

 

Gbassikolo.com

 

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