Coup d’État militaire au Soudan : le Premier ministre arrêté, l’armée accusée d’avoir tiré à balles réelles sur des manifestants

4 2 votes
Évaluation de l'article

Un mois après un putsch raté, la plupart des membres civils du gouvernement soudanais, dont le Premier ministre Abdallah Hamdok, ont été arrêtés ce lundi par l’armée.

Arrestations de personnalités civiles au petit matin, télévision d’État occupée, Internet coupé, vols internationaux suspendus… Au petit matin, ce lundi, l’armée soudanaise a procédé à un coup d’État, un mois après une première tentative manquée.

À 11h30, le ministère de l’Information, qui semble mener la fronde sur Facebook, a annoncé que l’armée tirait « à balles réelles » sur des protestataires devant les quartiers généraux de l’armée, dans le centre de Khartoum, dont l’accès est bloqué par des blocs de béton et des soldats depuis plusieurs jours.

Le Premier ministre et de nombreuses personnalités arrêtées

Des hommes armés d’abord non identifiés ont arrêté tôt ce lundi matin plusieurs dirigeants soudanais à leurs domiciles. Selon un communiqué publié quelques heures plus tard sur Facebook par le ministère de l’Information, des « forces militaires » ont procédé aux arrestations. « Les membres civils du Conseil de souveraineté » qui chapeaute la transition « et la plupart des ministres (…) ont été emmenés vers une destination inconnue », ajoute le texte.Le Premier ministre Abdallah Hamdok, qui selon le ministère a refusé de faire une déclaration en faveur du coup d’État, a été transporté en un lieu tenu secret. Le ministre de l’Industrie Ibrahim al-Sheikh, le ministre de l’Information Hamza Baloul, le conseiller média du Premier ministre, Faisal Mohammed Saleh, le porte-parole du Conseil souverain au pouvoir au Soudan, Mohammed al-Fiky Suliman, et le gouverneur de la capitale Khartoum, Ayman Khalid, ont aussi été arrêtés.

Une annonce « sous peu »

À 10h20, heure locale et française, la télévision d’État au Soudan, prise d’assaut par des soldats, a annoncé que le général Abdel Fattah al-Burhane, à la tête de la transition soudanaise, allait prendre la parole sous peu.

La population dans l’attente, les militaires déployés

Les forces militaires et paramilitaires de soutien rapide se sont déployées dans la capitale, Khartoum, limitant les déplacements des civils. Sitôt la nouvelle connue, des manifestants se sont rassemblés dans les rues pour protester contre ces arrestations, mettant le feu à des pneus, dans différents quartiers. L’Association des professionnels soudanais (SPA), l‘un des fers de lance de la révolte de 2019 qui a mis fin à 30 années de dictature d’Omar el-Béchir, a appelé ses partisans à se mobiliser dans la rue et par la grève « contre les putschistes ».À l’aéroport international, tous les vols ont été suspendus, selon la chaîne de télévisional-Arabiyabasée à Dubaï. Les communications Internet ont été coupées.

Une situation explosive depuis longtemps

Ces événements interviennent deux jours seulement après qu’une faction soudanaise appelant à un transfert du pouvoir vers un régime civil a mis en garde contre un « coup d’État rampant », lors d’une conférence de presse qu’une foule de personnes non identifiées avait cherché à empêcher.Le Soudan connaît unetransition précaireentachée de divisions politiques et de luttes de pouvoir depuis l’éviction du président Omar el-Béchir en avril 2019. Depuis août 2019, le pays est dirigé par une administration composée de civils et de militaires chargée de superviser la transition vers un régime entièrement civil. Le principal bloc civil – les Forces pour la liberté et le changement (FFC) – qui a mené les manifestations anti-Béchir en 2019, s’est scindé en deux factions opposées.

Le Parisien

guest
3 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments
Mory Sylla
Mory Sylla
29 octobre 2021 10:36

C’est le baroud d’honneur des coups d’états en Afrique. Après l’échec de ces piteux mutins,on n’aura plus coup d’état en Guinée 🇬🇳 ni Alla sonda. Tout le monde va désormais attendre les élections. Les mutins sont des jeunes débutants inexpérimentés,indisciplinés soldats perdus qui pataugent dans la boue.
Un coup d’état ne marche plus en 2021.
On n’est plus dans les années 1960.
Coup d’état ban na.😊 Amulanma.
😌mutins pardon retournez chez vous en caserne.
La page Alpha Condé n’est pas encore tournée.

Last edited 2 années plus tôt by Mory Sylla
Baren SOUMAH
Baren SOUMAH
27 octobre 2021 03:21

Les coups d’État sont malheureusement de retour en Afrique. C’est clairement une régression de la démocratie. Mais à qui la faute sinon à tous ces malhonnêtes lettrés africains, pseudo intellectuels qui nous ont bassinés pendant des décades avec des slogans creux pour nous endormir et des promesses bidon pour nous envoûter. Une fois au pouvoir, ils se sont révélés pire que les militaires analphabètes qu’ils dénonçaient et qu’ils ont dépassé, et de loin, en barbarie, en gabegie financière et en incompétence. « Démocratie, panafricanisme, droits de l’homme, liberté »… Foutaises. Ils nous ont vraiment pris pour des demeurés et ils doivent payer.… Lire la suite

Mory Sylla
Mory Sylla
25 octobre 2021 16:59

Soudanais combattez ces cnrd chez vous.
Ne les laissez pas de quartier.Combattez votre cnrd soudanais jusqu’à son départ sans condition.
À bas les militaires putshistes au Soudan et en Guinée 🇬🇳.À bas le coup d’état en Afrique. C’est bête et stupide. Ces militaires soudanais sont aussi bêtes et illégitimes que leurs homologues en Guinée 🇬🇳. C’est le retour des coups d’états en Afrique mais ça c’est finit. On vit les derniers coups d’états en Afrique. Bientôt la fin du coup d’état comme instrument de conquête du pouvoir en Afrique. Le peuple est réveillé now. Cnrd soudanais en caserne.

Last edited 2 années plus tôt by Mory Sylla