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ONAKRY- Alors que son procès était dans sa phase finale, l’ancien président de l’assemblée nationale doit encore attendre avant d’être fixé sur son sort. La nomination d’un nouveau juge à la tête de la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) rebat toutes les cartes. L’on se dirige désormais vers une reprise des débats.
« Ce changement de magistrats opéré au niveau de la CRIEF va faire perdurer la procédure et franchement c’est une situation regrettable. Mais il faut retenir que juridiquement monsieur Amadou Damaro Camara est bénéficiaire de cinq décisions de justice le mettant en liberté. Les décisions de justice rendues en sa faveur doivent être exécutées par le procureur spécial (Aly Touré ndlr). Mais il refuse de le faire pour des raisons que nous ignorons. C’est ce qui m’amène à dire que monsieur Amadou Damaro Camara est en détention par la volonté de monsieur le procureur spécial. Il est là -bas parce que le procureur spécial ne veut pas qu’il sorte de prison sinon la justice a décidé de le mettre en liberté à travers des décisions de justice que nous avons », fulmine Maitre Santiba Kouyaté.
Pourquoi reprendre les débats ? L’avocat de Amadou Damaro Camara explique que le code de procédure pénale a bien clarifié ce sujet. « Il est dit clairement dans l’article 497 du code de procédure pénale en son alinéa 2 que ‘’le juge ne peut fonder sa décision que sur des preuves qui lui ont été apportées au cours des débats et contradictoirement discutées devant lui’’. Donc, les éléments factuels du dossier sont méconnus par les (nouveaux ndlr) magistrats qui auront en charge du dossier. Il faut que les débats soient menés autour des éléments factuels et du droit pour qu’ils (les nouveaux magistrats ndlr) soient mieux édifiés. Donc, la base légale de la reprise des débats, c’est l’article 497 du code de procédure pénale », précise Maitre Santiba Kouyaté.