Face à la presse ce jeudi 4 avril 2014, Amadou Thierno Diallo, expert en développement et ancien ministre de la Coopération internationale et de l’intégration africaine a livré sa contribution à la réflexion et aux discussions qui s’imposent aujourd’hui à la Guinée dans le secteur énergétique.
A l’entame de son intervention, il fera savoir qu’on ne peut pas rattraper 30 ans de retard en faisant de l’urgence.
« …EDG est née des cendres de la SOGEL. Alors, EDG est une entreprise qui est verticalement intégrée et qui a beaucoup de puissance. Et je dirais que c’est trop pour une entreprise de pouvoir continuer la fourniture de l’électricité dans un pays sans obligation de résultat. L’Etat subventionne, l’électricité n’arrive pas et quelles sont les conséquences ? Je crois qu’il faut revoir quels sont principaux problèmes que le secteur a devant lui aujourd’hui. Premièrement, c’est un déficit d’investissement de 30 ans. Pendant 30 ans, il n’y a pas eu d’investissement dans le secteur de l’énergie. On ne peut pas rattraper 30 ans de retard en faisant de l’urgence. 30 ans de retard dans un investissement a besoin de gros programmes d’investissement pour pouvoir le rattraper si jamais on peut le rattraper. C’est cette situation que nous vivons aujourd’hui. Ensuite, nous avons une vétusté des installations et des infrastructures (réseaux de distribution). Les infrastructures sont anciennes, vétustes et elles ont besoin d’être réhabilitées. Ensuite, il n’y a pas suffisamment de capacités même dans le réseau de transport. On a construit des centrales sans pour autant penser à transporter l’énergie produite dans ces centrales. Ce qui veut dire que ces centrales sont restées des moments à ne rien produire parce qu’on ne pouvait pas transporter l’énergie. Donc il y a un déficit non seulement des capacités dans les lignes de transport mais aussi la vétusté des lignes de transport et de distribution (…), dira-t-il avant de préciser que les 80 pour cent de la clientèle d’EDG sont facturés au forfait.
« Est-ce qu’on peut mettre en place un équilibre financier si on ne sait même pas ce que le consommateur consonme. Et finalement, nous avons un déficit financier au niveau d’EDG avec comme conséquence, une subvention qui est à l’EDG pour pouvoir fonctionner. »
Poursuivant, il dira qu’il faut tirer le taureau par les cornes par rapport à l’EDG. « EDG dans sa structure actuelle a fait son temps et elle n’a pas été en mesure de fournir des services adéquats à la communauté. Et l’Etat subventionne cette entreprise à coût des milliards chaque année. Comme proposition de solution, c’est de dire qu’il faut privatiser EDG. Et comment le faire ? Il faut d’abord séparer les fonctions qui sont au nombre de trois (3) à savoir production, transport et distribution. Donc il faut séparer les fonctions en différentes parties et ouvrir la production au secteur privé. La Guinée a environ 6000 Mwts de potentiel hydro-électricité et ce potentiel n’est pas exploitée (…) EDG a montré ses limites et aujourd’hui, je crois qu’il faudrait réellement la privatiser pour ramener la compétence. Et quand je parle de compétence, ce n’est pas seulement technique. Il faut qu’il ait la gestion parce qu’on a des pertes énormes. Aujourd’hui, je crois c’est entre 40-50 pour cent de facturé. Donc il faut ramener des compétences sur le terrain pour nous aider à gérer la distribution pour fournir l’électricité à la communauté. »
Avec Mediaguinee.com
Koto Zagalo
Laissez tomber cette piste qui n’explique en rien le problème de EDG ;vous etiez à Fria et vous avez donc une certaine idée de la complexité de ce problème.
Il y a plus d’intollerance que de problèmes de gestions des differents pans de la fourniture du jus.