Déficit de démocratie en Guinée – Sommes-nous tous coupables et responsables ? (par Moussa Bella BARRY)

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bambeto12Je donnerai, plus loin, ma vision dans mon exposé sur la question posée ci-dessus. Je fais observer que je ne suis pas un analyste politique, mais plutôt un observateur public. Cela m’épargne l’exigence de me référer à un examen approfondi d’un domaine spécifique pour décrire ce que je contemple. Cette attitude m’exonère de suggérer l’estimation d’une solution d’un quelconque problème public…

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Ainsi assis sur ma chaise d’observation je persiste et signe que, je ne suis qu’un récepteur de signaux émis par les citoyens, par l’État et de son administration. Alors mon observation par rapport aux citoyens, à L’État et à son administration n’est qu’un contenu-alerte.

Avant de développer mon idée sur le sujet, je ferai une flânerie condensée sur la notion de démocratie depuis son origine jusque dans le temps moderne. À nos jours, la difficulté à persuader le citoyen à s’engager pour la démocratie est due que même les régimes dictatoriaux se considèrent démocratiques. Alors que la démocratie se pratique selon des attitudes normatives et par des valeurs universelles.

Origine de la démocratie

La démocratie grecque trouve son origine dans la grave crise de la cité grecque et les mutations propres à Athènes. De par l’instabilité politique, les cités grecques se combattaient fréquemment entre elles. Mais force est de reconnaître que le résultat de la guerre fût parfois un facteur de cohésion interne des cités grecques.

Il faut bien noter que la démocratie athénienne ne naît pas d’émeutes populaires, mais plutôt de l’engagement des citoyens en politique pour assurer l’unité de la cité par des reformes. Si l’État est faible la légitimité du régime est mise en doute. Les grands principes du régime politique grec est : « gouvernement par et pour le peuple ». Ces principes de la démocratie n’ont aujourd’hui pas changé. 

Démocratie au temps moderne

La démocratie du temps moderne est une manière d’organisation d’un état et une mode d’instauration des règlementations. En démocratie ce sont les lois qui régissent certaines institutions. En d’autres termes, la démocratie est un régime politique où les valeurs démocratiques dictent que seule la loi règne, et, l’autorité de la loi empêche de tout oser faire.

L’autolimitation de l’État est le levain de la démocratie. Toute chose ne prend forme que par des limites. Dans ce type de système de gouvernement le pouvoir appartient au peuple. Nous pouvons résumer que la démocratie du temps moderne est caractérisée par un tout de trois(3) principes :

1                    par des élections libres et transparentes,

2                    par un pouvoir limité du gouvernement,

3                    par le respect des droits de l’homme.

Sommes-nous tous coupables et responsables ?

D’une vue de premier plan nous aurons la tendance à dire que nous sommes tous coupables et responsables des ratés dans notre pays. Mais en observant objectivement les choses en arrière plan nous découvrirons que tout le monde n’est pas responsable ou coupable au même titre de la déliquescence de l’État.

Il est temps de reconnaitre que d’autres s’imposent à nous, car nous ne sommes pas suffisamment responsables. La premières des choses, que nous devons faire, est de reconnaitre nos fautes et responsabilités. Il ne s’agit pas ici d’une invite à nous rabaisser encore moins de nous culpabiliser à tous propos, mais juste de reconnaitre nos erreurs quand nous les commettons et rien de plus.

Tant que nous continuerons à persister dans cette logique de promesses grossières aussi infantile que grotesque, hypocrite, aveugle et bête, inexperte et injuste, creuse et sournoise dans la gestion primitive du pouvoir clanique de la bouffe de deniers publics qui consiste à mésestimer nos responsabilités dans la gestion des affaires en dissimulant nos bévues, nous n’avancerons jamais d’un iota, et ce dans aucun domaine.

Aussi longtemps que nous continuerons à se faire hypocritement croire que nous ne sommes coupables ou responsable de rien, que nos difficultés sont le fait des autres plutôt que d’admettre nos propres insuffisances et notre propre responsabilité dans le but de nous rectifier, nous nous perpétuerons à faire du surplace, alors que les autres progresse et marche très vite.

Responsabilité du citoyen

Nous avons vu en haut que la démocratie de la cité grecque a été le résultat des crises dramatiques et de l’engagement de ses citoyens en politique ; ceci a conduit à l’unité de la cité d’Athènes par des reformes. Nous pouvons toujours nous inspirer des attitudes et des valeurs démocratiques pour nous engager dans le gouvernement de la cité. Les citoyens ne sont pas tous coupables des tares de l’État guinéen. Mais néanmoins nous sommes tous responsables des travers du pouvoir, car aucun mouvement ne s’est formé pendant ces décennies de détournements colossaux des deniers publics engendrant toute sorte de difficultés pour la population, afin d’exiger une reforme des pratiques politiques.

Culpabilité de l’État et de son administration

Les coupables et responsables de l’affaissement de l’État guinéen et de son administration sont ceux qui ont assumé ou assument les charges de l’État, et non les citoyennes et citoyens lambadas. Car les gouvernants ont eu toutes les possibilités, mieux que quiconque, de procéder aux reformes nécessaires pour un changement qualitatif dans le pays. L’administration guinéenne est coupable de l’affaiblissement de l’État, car au lieu de servir le citoyen elle se sert du citoyen pour perpétuer des actes abjectes qui délégitiment son employeur (l’État guinéen). Le pouvoir impose aux citoyens une administration de la démocratie bananière des tropiques par l’injustice, l’impunité, l’iniquité de deux poids deux mesures. Ces péchés est la mère de la gangrène et de la pourriture, de la corruption et de la cupidité de tous les secteurs de l’administration.

Problème de l’autolimitation de l’Etat.

La constitution guinéenne est un copier-coller de la constitution française. Elle donne un pouvoir exorbitant au chef de l’État. Notre constitution limite l’indépendance de la justice et celle de l’administration par rapport aux pouvoirs publics. Or la nature qu’inspire la démocratie est d’équilibrer les pouvoirs, (quasi monarchiques chez nous), du président de la république. Ceci sous entend que, l’homme ou la femme qui aspire au pouvoir soit obligé de faire des concessions pour bénéficier des suffrages qui lui permettent temporairement de conquérir le pouvoir, ou de le conserver.

Exigence démocratique

La démocratie exige, pour la sauvegarde des deniers publics, de limiter les pouvoirs des institutions politiques, d’affermir l’indépendance de l’administration, de sauvegarder la liberté et l’indépendance des medias. L’exigence de la démocratie est de mettre en place des structures de contrôle indépendantes, notamment l’installation des structures fortes qui permettent de déterminer la traçabilité des dépenses publiques.

Mettre des institutions fortes en place

Comme l’a bien dit le président Obama : « l’AFRIQUE a besoin des institutions fortes et non des hommes forts » pour faire progresser le changement du comportement dans la société. Il s’agit maintenant de mettre ces institutions fortes en place de sorte que la gabegie et l’hémorragie de deniers publics s’arrêtent. C’est le passage obligatoire pour renforcer la crédibilité de l’État dont l’affaiblissement est la conséquence de la corruption généralisée et l’impunité à tous les niveaux.

Selon moi, pour légitimer l’État et crédibiliser la démocratie, il faut lutter contre la corruption, le népotisme, le favoritisme et le chaumage de masse. Pour y parvenir il faut d’abord lutter contre l’impunité et la délinquance financière au sommet de l’État et dans les sociétés paraétatiques.

 

Moussa Bella Barry

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