Délestages à Conakry : la capitale s’embrase, un défi pour le nouveau gouvernement ! (Édito-Djoma Mognouma)

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Sans aucun doute, c’est le plus grand et très urgent défi auquel le nouveau gouvernement devra faire face sans délai. Il s’agit de la desserte en électricité, aujourd’hui très irrégulière.

Il fallait, en fin, avoir ce gouvernement de tous les suspens, mais qui a été en réalité, comme on pouvait bien le soupçonner, un parfait décalque, pour prendre à son compte cette grande préoccupation de l’heure.

On semble le banaliser, mais le risque d’un basculement est perceptible, si rien n’est fait.

Et tout laisse à croire qu’au sommet de l’État, on ne semble pas mesurer les conséquences qui devraient en découler.

Dans la nuit de ce jeudi 14 mars, le moins qu’on puisse dire, c’est que Conakry couvert d’un épais voile, était en ébullition.

Des jeunes, dans toutes les rues, manifestaient leur colère contre l’absence de courant. Rien n’a pu les en dissuader. Même pas l’annonce faite par l’EDG, d’une panne technique sur le réseau.

Les manifestants n’en étaient d’ailleurs pas convaincus. Ils ont, hélas, cru à une énième entourloupe dont l’Electricité de Guinée est familière, pour se débiner de sa responsabilité à assurer la desserte régulière.

Pour dire vrai, le brasier était partout. Il risquait de se propager et de consumer encore longtemps. Car, et cela en a tout l’air, les autorités sont à court de solution. L’EDG n’en peut plus.

Le nouveau Premier Ministre ne donne non plus de gaz pour un dénouement rapide de la crise. Tout est problème de ressources financières pour acheter du carburant nécessaire à l’alimentation des générateurs.

Bah Oury qui a surfé, lors de sa première sortie médiatique, sur l’augmentation de la capacité énergique du pays à pouvoir répondre favorablement à la demande, s’est vite rétracté.

Dans une autre sortie face à la presse locale, 24h après, le nouveau locataire du palais de la colombe a confessé qu’il faut prendre de l’argent ailleurs, l’argent destiné au financement des ambitions de développement nourries par les autorités militaires, pour le réorienter dans l’énergie.

C’est pour acheter du carburant. Payer les producteurs d’énergie, qui sont : Kaléta, Souapiti et Tè Power, pour éviter que ces derniers ne se fâchent et prennent la pire décision de tout arrêter. Ce qui va davantage corser la situation.

Ça ne suffit pas. Certainement pas. Il va falloir moraliser et redynamiser la gestion de EDG pour ne pas continuer à subir de la mauvaise gestion de cette structure assez budgétivore.

C’est le défi pour le nouveau gouvernement qui n’aura aucun répit. Qui devrait se préparer à faire face aux revendications des politiques qui saisiront l’opportunité de cette crise sociale. Faut-il y espérer avec le nouveau gouvernement ? Ce qui est sûr, Bah Oury et son équipe n’auront aucune période de grâce. Un bon débarras pour le palais.

Mognouma

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