Fin février 2025, le président de la transition guinéenne, le général Mamadi Doumbouya, a reçu au palais Mohamed V deux hauts responsables de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) : Cellou Baldé, ancien député de Labé et coordinateur national des fédérations, ainsi que Maladho Diallo, trésorier du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo.
Mais quels pourraient être les enjeux et implications de cette rencontre ?
- Contexte politique et motivations
L’UFDG, dirigé par Cellou Dalein Diallo, est l’un des principaux partis d’opposition en Guinée. Depuis la prise du pouvoir par le CNRD en 2021, les relations entre l’opposition et le régime militaire ont été tendues. Cette rencontre peut être perçue comme une tentative du gouvernement d’ouvrir un dialogue avec une opposition qui, jusqu’ici, était largement mise à l’écart du processus de transition.
- Objectifs du régime
Le général Doumbouya cherche à légitimer la transition auprès des acteurs politiques et internationaux. En recevant des cadres influents de l’UFDG, il donne l’image d’un pouvoir ouvert au dialogue, ce qui pourrait être une stratégie pour :
- Désamorcer les tensions avec l’opposition.
- Fragmenter l’UFDG en intégrant certains de ses membres dans l’appareil d’État.
- Donner des gages de bonne volonté à la communauté internationale, qui exerce une pression pour une transition inclusive.
- Réactions et risques pour l’UFDG
- Divisions internes : Cette rencontre pourrait alimenter des suspicions au sein de l’UFDG. Certains pourraient y voir une tentative de débauchage ou une manœuvre de certains cadres pour se repositionner en vue d’éventuelles nominations gouvernementales.
- Crédibilité du parti : Si des concessions sont faites au pouvoir, cela pourrait nuire à l’image du parti auprès de sa base électorale, qui attend une opposition ferme face au régime.
- Stratégie d’adaptation : L’UFDG pourrait aussi vouloir tester les intentions du pouvoir et éviter une marginalisation complète en maintenant un canal de communication.
- Impact sur la transition
- Cette rencontre pourrait indiquer un début de recomposition du paysage politique guinéen.
- Si d’autres partis suivent la même voie, cela pourrait permettre une transition plus inclusive, mais aussi affaiblir l’opposition structurée.
- L’issue dépendra de la sincérité du dialogue engagé et de la capacité des acteurs politiques à défendre des réformes démocratiques.
En tout état de cause, cet entretien est un moment clé qui pourrait redéfinir les rapports entre l’opposition et la junte. Reste à voir si cela débouchera sur un véritable dialogue politique ou s’il s’agit d’une stratégie du pouvoir pour neutraliser ses opposants.
Nous y reviendrons!
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