Dans un entretien accordé à notre confrère Guineenews, le ministre Gassma Diaby a déclaré que juridiquement, le reproche fait à Espace TV est tout à fait fondé. "Néanmoins", à partir du moment où le motif du refus pour l'obtention de sa licence et de son agrément, n'a fait l'objet d'aucune notification, "la question de la garantie de la liberté de la presse se pose. Et cela est un problème…"
{jcomments on}
A la question de savoir, quelle est son approche pour régler le différend qui oppose l’Etat guinéen à Espace TV, le Ministre en charge des droits de l'Homme et des libertés publiques s'est voulu légaliste et defenseur de la liberté de la presse…
"Il est indiscutable que cette chaîne de télévision, n'a en Guinée ni licence ni agrément. C'est une factualité indiscutable. Cela a pour conséquence de reprocher à cette chaîne de télé de ne pas avoir de base légale en Guinée, de ne pas avoir d'autorisation. D'un point de vue juridiquement formel et mécanique, le reproche fait à cette chaîne de télé est tout à fait fondé. Néanmoins, à partir du moment où il a été établi que la direction de la chaîne de télévision en question a entamé, à plusieurs reprises, des démarches pour l'obtention de sa licence et de son agrément, et que cela, je ne sais pour quelle raison, n'a pas abouti, la question de la garantie de la liberté de la presse se pose. Et cela est un problème.
Et cette problématique aussi doit trouver sa solution. Dès lors, on se retrouve face à deux enjeux très importants: faire respecter le principe de légalité, les règles de l'état de droit d'une part, et d'autre part, garantir l'effectivité et la jouissance de la liberté de la presse, des médias et de la communication. Le respect et la garantie de ces différents principes s'imposent à l'Etat. Nous avons absolument besoin de légalité dans notre pays, ce, dans tous les domaines et à tous les niveaux. Et ce principe de respect de la légalité doit aussi être de mise dans l'administration, lorsqu'il s'agit notamment de délivrer des autorisations telle que prévue par nos lois. Tout refus doit être justifié et motivé, afin d'éviter l'arbitraire qui est forcément source d'injustice, de frustration et de conflit.
Il faut qu'en Guinée l'administration évite l'arbitraire. Cela crée des injustices, des frustrations et des situations inextricables.
Il faut aussi que les citoyens en finissent avec les comportements de défiance vis à vis de l'Etat et de l administration.
Nous avons besoin de l État et de sa légitime autorité pour notre sécurité et notre surete.
Mais cela n'est possible que si le droit reste notre seul et unique instrument de régularisation sociale."