Friguia, Friguia, Friguia (Deuxième partie) – Par Ben Daouda TOURE

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GBK Les racines du Scandale : comprendre avant d’accuser.

Qui a vendu Friguia ? Le nombre des «vendeurs » de cette usine devenue une catastrophe nationale ne fait que croître au fil du temps, illustrant tout au long du parcours l’hypocrisie d’une certaine classe de prédateurs, qui ont fait du mensonge une idéologie politique et de la désinformation, une culture de survie.

{jcomments on} Sans vergogne et sans respect pour nos populations, ces politiciens des jours fériés, sont tellement arrogants qu’ils ne croient même plus à l’existence des  outils modernes de l’information ; eh bien chers politiciens, sachez que le monde a évolué et pour le cas de Friguia nous sommes capables d’aller à la source.

Friguia n’a pas été vendue en un jour ou abandonné à RussAl, en 7 jours. C’est le résultat d’un long processus mafieux animé par les idéologues qui brulent Bambeto-Cosa aujourd’hui pour brouiller les pistes, n’hésitant pas d’emporter la vie des enfants de moins 13 ans dans la tourmente. Chers lecteurs, comme promis voici la deuxième partie de notre feuilleton,  Friguia

Bonne lecture :

Scandales financiers
Le cas singulier de l'Anaim.

L'Indépendant N° 151 — 29 novembre 1999

Rompant le silence qu'il avait observé jusqu'ici au sujet des affaires qui minent son département, le ministre Facinet Fofana a donné, coup sur coup, deux interviews à la presse privée. Celles-ci éclairent, d'un nouveau jour, les informations que nous avons de ces tristes, détestables et intolérables gymnastiques financières. C'est tout au mérite de son Excellence de s'être prêté à ces dialogues qui devraient être érigés en institution.
Comme il doit le deviner, nous avons lu avec grande attention ses réponses, pleines d'alan et parfois d'acrimonies, où la volonté de convaincre sourd à chaque bout de phrase. Alors, qu'il nous permette donc de relever certains points et passages pour les enrichir à la lumière des informations en notre possession.
Nous commencerons par le “compte off-shore” qui nous amènera à aborder les relations Etat de Guinée-Compagnie des Bauxites de Guinée (Cbg).

 

 L'Agence Nationale d'Aménagement des Infrastructures Minières (Anaim) est née en 1994 des cendres de l'Ofab (Office d'Aménagement de Boké). Créé sous la première république, bien avant la Cbg, l'Ofab était chargé de l'aménagement des infrastructures de la future Cbg.
Les installations (Port, Cité, Hôpital et Chemin de Fer), dans lesquelles évoluent présentement la Cbg, ont coûté 355 millions de dollars américains, obtenus par la Guinée sous forme de prêts de la Banque Mondiale, avec la garantie financière de Halco, sa partenaire dans Cbg.
Ce prêt a été entièrement épongé en octobre 1992, faisant ainsi de la Guinée l'unique propriétaire de toutes les installations. C'est le lieu de rendre hommage à tous ceux qui ont permis le respect scrupuleux de nos engagements.

Avant de revenir à l'Anaim, il est nécessaire d'éclairer la religion de nos lecteurs sur la réalité des comptes. Il existe bel et bien un “Compte Off-shore”. Il est bel et bien domicilié à San Francisco. Il est chargé de gérer les soldes des démeurrages et des surestaries enregistrés par les différents bateaux au port de Kamsar.
Lorsqu'un bateau accoste au port de Kamsar et qu'il et chargé avec célérité c'est à dire rapidité, l'armateur accorde un bonus au port et lui paie une indemnité. C'est ce que l'on désigne sous le vocable de “démeurrage”. Par contre, lorsqu'un bateau enregistre du retard dans le chargement, l'armateur inflige un malus au port et le frappe d'une pénalité. C'est ce malus, cette pénalité que l'on désigne sous le substantif “surestaries”.
En fin d'année, le compte “Off-Shore” fait le bilan des démeurrages et des surestaries. Si le bilan est positif pour le port, Cbg utilise cette somme pour l'entretien des quais et le dragage des eaux portuaires de Kamsar.
Ce compte n'est pas important. Il est dérisoire même. Mais il existe tout de même.

Il existe aussi un autre compte, domicilié à la Bank Of America, de Pittsburg. Il enregistre les loyers que Cbg paie à l'Etat, au travers de l'Anaim, pour l'utilisation des infrastructures appartenant à l'Etat. Les loyers annuels s'élèvent à quinze (15) millions de dollars américains. Puisque cet argent revient à l'Etat guinéen, ce compte aurait dû être ouvert à Conakry et l'argent versé au trésor. Pourquoi n'avoir pas agi ainsi ?
A quoi devrait réellement servir cet argent ? A l'aménagement de nouvelles infrastructures minières.

Depuis cinq ans (1994-1999), aucun aménagement n'a été opéré. Dans ces conditions, il serait intéressant de révéler au peuple le montant des avoirs dans le compte afin que l'Etat puisse l'utiliser, ne serait-ce que pour franchir ce fichu gap de onze (11) millions de dollars américains, qu'il tente vainement de réunir depuis bientôt neuf mois et qui conditionne la poursuite du programme du FAS-R. Le Ministre peut-il confirmer si des marchés de gré à gré ont été accordés à des bureaux d'études pour une valeur de 3 à 4 millions de dollars américains ?

Est-ce vrai que ces marchés sont payés selon un code que seul lui-même détient. Est-il vrai que les études commandées, tel le chemin de fer, le transguinéen, le barrage de Souapiti-Kaleta, existaient déjà et qu'il s'agissait tout juste de les réactualiser ? N'est ce pas l'une des raisons du blocage actuel et total de la Société des bauxites de Tougué (Sbdt) ?
Or, selon le code des activités guinéennes, aucun marché ne peut être conclu de gré à gré au-delà d'une valeur de 50 millions de FG. Au-dessus, il faut lancer obligatoirement un appel d'offres. Monsieur le Ministre est-il au courant de ces dispositions légales ? Pourquoi les avoir alors omises ? Un audit est nécessaire pour que tout le monde soit édifié. Et comme M. Le ministre en a le goût, qu'il nous fasse donc le plaisir de faire celui-là et d'en publier les résultats. Au plus tôt.

Revenons à l'Anaim. M. Facinet Fofana estime que grâce à son excellente gestion du département des mines, il peut se prévaloir d'être bien introduit dans le cercle fermé des investisseurs miniers. Cela est si juste qu'aujourd'hui toutes les sociétés minières sont à l'agonie.
C'est pourquoi la Société des bauxites de Kindia (Sbk) doit trois (3) milliards de FG à la Société Générale de Banques d Guinée (Sgbg) présentement n'est-ce pas ? N'a-t-on pas découvert récemment un trou de trois (3) milliards au niveau de la Cbg ? N'est-ce pas que le dossier est en instruction au tribunal de Mafanco ? Son Excellence se prévaut d'idées novatrices. Soit ! Mais est-il exact que les revenus miniers ait régressé de 190 millions de dollars/an à moins de 90 millions ?
Monsieur le Ministre soutient avoir commandité l'audit. Ne serait-ce pas plutôt une décision du Conseil d'administration après qu'il ait exprimé son étonnement devant les distorsions dans les données comptables de Friguia, lors de sa réunion de Bruxelles ?

J.B. Kourouma. Source : L'Indépendant N° 151 — 29 novembre 1999

 

 Si vous êtes d’accord  qu’une opération bancaire qui s’élève à plusieurs dizaines de millions de dollars au nom de la Guinée, à partir de plusieurs comptes domiciliés à l’étranger ne peut se faire sans la bénédiction du Ministère de l’Economie et des Finances, alors je vous demande qui était le Ministre de l’Economie et des Finances ?

Deuxièmement à travers ce dossier, si vous lisez attentivement vous vous rendrez compte que si la Guinée n’avait pas eu le malheur d’avoir un Gouvernement de prédateurs, composé de ceux qui ont pris  le processus électoral en otage, il n’y aurait pas de projet « Kaleta » aujourd’hui sur la table, et le problème d’électricité ne se poserait pas en Guinée d’une façon aussi dramatique en 2013.

 Le Transguinéen  évoqué dans le dossier devrait connecter la Guinée forestière à la basse côte,  par le prolongement des rails existants à partir de Kankan.

Mais dans leur obsession d’effacer la Mémoire du Président Ahmed Sékou Toure, ils ont détruit «l’existant», pour ensuite enseigner la haine aux jeunes.

Ces prédateurs ont dévasté la Guinée comme Oklahoma après le passage de l’Ouragan, à tel point qu’il faudrait tout reprendre à zéro !

 Pour revenir à l’actualité. Pouvez-vous me montrer les traces du Prof. Alpha Conde dans le dossier que vous venez de lire?

Qu’est-ce qu’ils demandent au Président exactement ? De refuser la continuité de l’Etat sans base juridique? Demandent-ils au Président de ne pas reconnaitre les lois de son pays ? Quand ils signaient avec RusAl, ne savaient-ils pas que les employés étaient nos frères, sœurs, cousins, femmes et oncles guinéens ? Soyons sérieux !

Ils ont mis 27 ans à casser le pays, ils demandent à quelqu’un d’autre de recoller les morceaux en 3 ans, par le sang des enfants sacrifiés.

 Que Dieu protège la Guinée.

 

Ben Daouda Toure

aframglobal@aol.com

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