Goby Condé vilipendé à Place de la Bastille ! (par Benn Pepito)

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Une palanquée d’indécrottables diaspotes, diaspos diaspourris, et diasripoux, plus la renommée nounou madame Baldé Zaïre, les aigris Baïdy Aribot de l’UFR et Oussou Kouthioun Fofana de l’UFDG, tous deux dépités à la nouvelle Assemblée nationale de la Guinée, et le bouillant emmerdeur Bah Oury, vice-président de l’UFDG, ont aggloméré Place de la Bastille l’après midi de ce dimanche là, sous un ciel ensoleillé, pour dire tout ce qu’ils ont sur le cœur contre la tyrannie de Goby Condé.

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Ils vilipendent Goby Condé et son régime tyrannique, le traitent de tous les noms d’oiseaux, montrent aux curieux venus grossir la manifestation les photos horribles de quelques manifestants massacrés au bled qui dénotent justement de cette barbarie ayant planifié et massacré le 28 septembre 2009 plus de 157 manifestants pacifiques au stade du 28 septembre de Cona-crimes. Ils dénoncent le silence de cimetière qui couvre depuis ce massacre et les violes des manifestantes de ce jour inoubliable. Ils hurlent leur colère contre l’impunité, contre l’injustice, contre la dictature qui spécifie les régimes politiques qui se sont succédé de la Guinée de Sékou Touré à la Guinée de Goby Condé. Ils crient à Place de la Bastille : « A bas la dictature en Guinée ! » Tout un symbole que de manifester à Place de la Bastille contre une dictature. « Qu’est la dictature, sinon une grande aventure ? Sans doute ses débuts semblent avantageux. Au milieu de l’enthousiasme des uns et la résignation des autres dans la rigueur de l’ordre qu’elle impose, à la faveur d’un décor éclatant et d’une propagande à sens unique, elle prend d’abord un tour de dynamique qui fait contraste avec l’anarchie qui l’avait précédée… A la fin le ressort se brise, la nation se trouve rompue plus bas qu’elle n’était avant que l’aventure commença », expliquait déjà le général De Gaulle, le 16 juin 1946. Un propos qui peint exactement l’avènement de Goby Condé au trône aujourd’hui. « L’impunité est totale en Guinée mais tout le monde ferme sa gueule. Ce n’est pas le fait que Alpha Condé soit malinké. S’il y avait la justice et la sécurité dans le pays, beaucoup d’expatriés guinéens allaient rentrer et investir en Guinée. Mais ils ont peur», s’insurge Ibrahima Diallo à Place de la Bastille.

 

Sous une escorte discrète de la police française, les manifestants guinéens s’ébranlent aux environs de 15h en direction de Place de la République.  Des diaspotes poussant des poussettes ressemblant à des camionnettes, des marmots, des viocs flottant dans leurs vareuses, des Parigos costumés et en cravates en dépit du temps étouffant, des diapos façons qui passent pour des diplomates façons avec leurs tablettes électroniques ou leurs téléphones derniers cris en main reprennent ensemble : « A bas la dictature en Guinée ! A bas le racisme en Guinée ! A bas l’ethnocentrisme en Guinée ! A bas Alpha Condé ! Bernard Kouchner escroc ! Bernard Kouchner complice des crimes de Alpha Condé ! La Guinée en danger, aidez-nous ! » Ça fait tendre des oreilles ! Des passants, des touristes arment leurs appareils photos, flashent ces manifestants tenant tendu le drapeau national de la Guinée et des banderoles qui décrient la barbarie du pouvoir guinéen refusant toute contestation. « Mais c’est quelle Guinée ça ? » a le culot de demander un toubab. Un jeune diaspo mal rasé de lui crier au nez « A bas Alpha Ebola ! A bas Alpha Condé ! A bas Alpha Ebola ! A bas Bernard Kouchner ! Vive la Guinée Conakry ! Vive l’unité nationale ! A bas l’impunité ! » Au micro, les organisateurs égrènent les noms de certains présumés coupables dans le massacre des manifestants pacifiques au stade du 28 septembre de Cona-crimes : «  Dadis, assassins ! Moussa Tiégboro Camara, assassins ! Sékouba Konaté, assassin ! Claude Pivi Togba, assassin ! Toumba Diakité, assassin ! » On arrive place de la République sous les cris : « Libérez les prisonniers politiques en Guinée ! Libérez les innocents ! Libérez Fatou Badiar ! Libérez Fatou Badiar ! Libérez Fatou Badiar ! »

 

On arrête de faire du boucan. On accepte de se discipliner. Daff, un militant actif de l’UFDG, règle la sonorisation et les organisateurs de donner le micro baladeur aux rhéteurs de ce boucan des diaspotes, diaspos, diaspourris et diasripoux. Le clou du spectacle commence avec deux Guinéennes qui témoignent des violes de femmes et du massacre commis au stade du 28 de Cona-crimes.

 

Oussou Kouthioun Fofana et Baïdy Aribot, portant chacun d’eux respectivement un tee short à manche longue noir et rouge avec inscription sur la poitrine « Tout Sauf Alpha Condé en 2015 » et sur le dos : « Pour une meilleure Guinée », attendent leur tour d’entrer dans le vide du sujet. C’est l’occasion pour eux de sonner les cloches à Goby Condé. Ils n’attendent pas longtemps. Parce que personne n’a le temps de patauger dans des intempérances de langage. Il faut juste balancer l’essentiel et libérer les gens.

 

Didon ! On n’a pas que ça à faire ici. On a la tête farcie de merde. Vos belles récriminations ne sont pas du lait qu’on va boire. Allez ! Oussou Kouthioun Fofana, juste l’essentiel : « On doit continuer le combat. » On sait ça. Tous les Guinéens épris de justice sociale, de démocratie savent ça. « Ça va prendre le temps que ça va prendre mais ces coupables vont payer leur crime. » Mais ça ne doit pas prendre justement trop de temps. Sinon ça désespère. Des crimes commis au temps de la dictature de Sékou Touré sont jusqu’à ce jour impunis.

 

Voyez-vous ! En mars 2014, Idrissa Chérif, l’ancien ministre chargé de la communication dans la cour de l’ex pharaon du CNDD, a déclaré dans « Aujourd’hui au Faso » que  Aboubacar Sidiki Diakité, le bourreau du stade du 28 septembre de Cona-crimes, « est libre. Il vit à Dakar et se la coule douce. » Et ce salopard a les couilles de moquer ceux qui font de cette tragédie un tollé : « Je pense que c’est un débat qui est dépassé. Il a accompli un acte salvateur pour les commanditaires de cette tentative. » Quel salopard, ce Idrissa Chérif ! Avec ça, des conards essayent de nous faire la morale. Afakoudou ! Avec des conards comme Idrissa Chérif, ce n’est pas un couteau qu’il faut avoir entre les dents pour le décrier mais un coupe-coupe. Lisez ce qu’il ahane en conclusion : « Par la grâce divine, le président Dadis est vivant, c’est ce qui importe. Je crois aussi que c’est une page qu’il faut tourner. » Tu vois, Oussou Kouthioun ! Tous ces « ngnangamadis soffallés » narguent les familles des victimes de ce massacre et des femmes violées et des personnes handicapées à vie du fait de la barbarie de l’armée guinéenne et de ces civiles qui butinaient le pouvoir d’alors du pharaon du CNDD.

 

Dis, Oussou Kouthioun Fofana ? Que dire de la gestion de Ebola par le régime de Goby ? « Ebola est l’expression de l’irresponsabilité du gouvernement. » Et Puis ? « Notre pays a reculé de plus de 50 ans. » Bon dégage, on connaît le reste de la musique.

 

A ton tour, Baïdy Aribot. Alors, tu accouches ! « Nous-nous sommes battus. Nous continuons à nous battre. Ce pays est en danger. Nos populations aussi sont en danger. C’est l’incurie et la mauvaise gouvernance qui sévissent en Guinée. En 2015, il n’y aura qu’un seul mot d’ordre le départ de ce gouvernement » et de son gourou qu’est Goby Condé. Stop ! Ça suffit !

 

A toi maintenant Bah Oury. Il a pris son train pour quitter sa brousse et venir jusqu’ici. Trois heures de voyage. Et c’est la merde si on voyage en douzième classe c’est-à-dire à la queue du train. Afakoudou ! ça rappelle les trains Dakar-Bamako. Bon, on t’écoute Bah Oury ! Tu es venu jusqu’ici pour ouvrir la bouche, réclamer et exiger pour parler un chouïa comme Magassouba Moriba que le sanguinaire Sékou Touré avait assassiné. Ouvre la bouche, Bah Oury ! Ouvre l’intelligence ! Ouvre la grande ! Et il fait ce qu’on lui dit de faire. Il fustige « la barbarie qui voulait anéantir toute dignité humaine » ce 28 septembre 2009 au stade du 28 septembre de Cona-crimes. Il date la souffrance des Guinéens en 1958. « Les chemins parcourus sont jonchés de morts.» Il revient sur le massacre qui a eu lieu les jours passés dans le village de Womey dans N’Zérékoré. « Le mensonge d’Etat présente cela comme si ce sont les villageois qui se sont attaqués à la délégation gouvernementale. » Il a parlé de l’assassinat et de l’enterrement à Cona-crimes de Amadou Oury Diallo, chef de la section motard de l’UFDG. « Là aussi aucune justice. Aucune volonté de clarifier les choses. » Grosso modo, il estime que Goby condé « est coupable plusieurs fois. » Mborré ! A écouter Bah Oury, l’on jure qu’on allait taper sans faute un s à « coupable ». Pourquoi ? Il dit que Goby Condé, l’ex fesseur « Place d’Italie » à Paris, « est coupable plusieurs fois » Et qu’est- ce qu’il nous sort comme raison : « parce qu’il a le recul historique de savoir ce qu’il ne fallait pas faire. » Mon vieux ! Non, Bah Oury ! Tu ne connais pas Goby Condé. Goby est un tyranneau. Comme tous les tyranneaux, il ne se pose pas de question face à ce qui peut ébranler leur pouvoir absolu. L’essence même de l’absolutisme c’est la déraison. Doncou ! Ne va pas théoriser Goby Condé sur un prétendu « recul historique » alors qu’il vise à absolutiser son pouvoir. Tu n’as pas vu comment il est allé aux Nations-Unis se faire filmer, photographié avec Jesse Jackson, en lui écrasant la main comme charretier devant l’écran de la télé bidon ?  On n’a rien contre Jesse Jackson, la figure historique de la défense des droits civiques aux Etats-Unis. Mais de grâce, regarde la télé bidon ! Regarde comment Gobykhamé serre la main à Jesse Jackson et comment il sourit en montrant tout son dentier. Quand même !

 

Non, Bah Oury ! Laisse tomber ça et continue ton bavardage politique. « Si nous ne nous battons pas c’est notre pays qui risque d’être englué dans une destruction totale. M.Alpha Condé n’en a cure. » Et brusquement, Bah Oury s’arrête de haranguer. Il remercie politiquement les manifestants de s’être mobilisés pour la commémoration de cette journée du 28 septembre à la mémoire des victimes du stade du 28 septembre de Cona-crimes. Il remercie les organisations des droits de l’homme ici et au bled, tous mobilisés pour que justice soit enfin rendue dans cette affaire. Ensuite tous se sont dispersés. Presque toutes et tous par le métro. Woilà ! A bannna… Mais la prochaine fois, on présentera la facture au bureau de presse de la présidence de Goby Condé pour palper le « nème nème ». On n’est pas quand même son envoyé partial gratis ici. N’est-ce pas Jacques Tullius Detritus ?

 

 

Benn Pepito  
 

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