Guinée Bah Guérémassoy fait la mouche du coche ! (par Benn Pepito)

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Mborré ! C’est toi qui ne comprends rien à rien. Et tu es prié de ne plus montrer ta stupide stupéfaction face aux agissements de Bah Guérémassoy qui glorifie Goby Condé, le chauffard du vieux teuf-teuf à trois roues et demi du palais Gokhi Fokhè. En fait le rusé compère a promis de faire la politique autrement et de le montrer de visu aux Guinéens dès son débarquement au bled…

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Et c’est ce qu’il est en train de faire et de te montrer depuis son retour précipité et poussiéreux dans Cona-crimes. Il parle avec acrimonie de ses anciens compagnons politiques de l’UFDG et porte Gobykhamé au pinacle, celui-là même qui l’a lavé à la chaux vive de l’accusation de lèse-majesté. Bah Guérémassoy est toujours gonflé à bloc de paroles pleines de fiel contre Cellou Dalein Diallo. Il ronchonne après ce dernier d’avoir perdu deux présidentielles face à Goby Condé et réclame des comptes. De passage à Cona-cris, l’autre jour, Me El hadji Diouf met justement les pieds dans le plat sans barguigner :

« Ainsi, le vrai président de la Guinée de 2010 a été écarté du pouvoir par la volonté de Sékouba Konaté et feu Jean Marie Doré. J’étais là en 2010. Sinon, comment quelqu’un qui a près de 50% peut-il perdre une élection au profit d’un autre qui a moins de 20%, en plus il a été le troisième avec lui fort de ses 15%, mais c’est fou. Il faut être africain pour accepter certaines choses. En Europe, là où on parle de la raison cartésienne, qui aurait accepté cela ? Mais nous, africains, quand est-ce serions-nous un peuple majeur ? Personne ne dit rien au sein de la communauté internationale. Parce qu’il y a Abdou Diouf et sa Francophonie derrière. Soyons sérieux ! L’Afrique doit décoller enfin. Nous ne méritons pas cet état d’arriéré et ce peuple de moyen-âge. Le monde est devenu un village planétaire mais l’Afrique est en marge. Nous sommes en marge du monde, malheureusement. Ce qui se passe en Afrique ne se passe nulle part au monde. Quand est-ce serions-nous un peuple majeur ? »
Et qu’est-ce qui s’est passé à la présidentielle de 2015 ?
« Ce qui s’est passé en 2015, est-ce une élection ? Avez-vous vu les listes électorales ? Les électeurs cherchent difficilement leur nom partout ? Ils ont retenu les cartes d’électeurs dans les fiefs de Cellou, y compris au Sénégal. Là où Alpha est majoritaire, ils ont distribué les cartes à 98%, personne ne dit rien dans la presse internationale surtout. L’Union européenne vient et dit qu’il y a eu des dysfonctionnements importants mais soutient que l’élection s’est bien passée. De qui se moque-t-on ? Ces dysfonctionnements n’auraient pas eu lieu en Angleterre, en Allemagne, en France. On laisse faire les dysfonctionnements, on chasse les représentants de l’opposition dans les fiefs où Alpha Condé est supposé être majoritaire pour bourrer les urnes. »
C’est la vérité crue. Mais qui ne fait pas bondir Bah Guérémassoy sur ses deux pieds. Concernant son revirement politique, Me El hadji Diouf ne tourne pas autour du pot :
« Celui-là qui a été exclu de l’UFDG, qui a signé un deal avec le président Alpha Condé, qui demande maintenant à l’UFDG de ne plus s’opposer et de travailler avec Alpha Condé, mais c’est Bah Oury. Donc, lui, il est instrumentalisé pour détruire l’UFDG. Dans sa sinistre entreprise de déstabilisation et de destruction de l’UFDG, il a promis d’aller jusqu’au bout et avait même menacé jusqu’à ce que mort s’en suive. Comme l’a dit mon confrère, tout est orienté. Le complot est clair et évident. Le pouvoir, largement minoritaire dans le pays, veut détruire la principale force politique de Guinée, l’UFDG, qui est de loin, la plus grande force la plus représentative dans le pays, et qui empêche de dormir. »
Voilà des dires qui donnent matière à réflexion. On s’attendait à ce que le rouspéteur réagisse et trimballe Me El hadji Diouf devant les tribunaux de Goby Condé pour diffamation et atteinte à l’honorabilité de sa personne. Mais, non ! Pas un mot de sa part sur tous ces dires de Me El hadji Diouf qui l’embourbe. Le ronchon fait mine de n’avoir pas lu ça. Il bat le pavé dans les rues de Kaloum pour tâter le pouls de sa popularité dans Cona-cris. Il se fait filmer dans un boui-boui à ciel ouvert, au bord de la route, en train de toper avec un drôle de zig. Et le 22 février dernier, il prend tout son temps, filme un pavé qu’il poste sur sa page Facebook et twitte : « Une belle initiative, le pavage de certaines rues de Kaloum. C’est écologique, durable et pourvoyeur d’emplois. » Wallahi ! On ne vous raconte pas des sornettes. Bah Guérémassoy coquette avec Goby Condé. Et il sue sang et eau pour prouver à celui-ci qu’il est vraiment digne de son amitié, de son soutien. Il s’adonne à un spectacle pitoyable ! Il se réduit à faire de la politique sur Facebook alors que les populaces n’ont pas fréquemment le réseau à Youkounkou dans Koundara, à Pinè en Guinée Forestière, à Niandankoro dans Siguiri, à Bantama en Guinée Maritime. S’en fout !
La marotte qui taraude Bah Guérémassoy est d’occuper l’espace politique et public, d’occuper les esprits des Guinéens, d’être au centre de leur bavardage dans les cafés, au marché, dans les mosquées. Partout qu’on ne parle que de « Bah Oury ». Sinon c’est sa mort politique assurée. C’est pourquoi il fait la mouche du coche, s’agite tant et ébruite ses moindres faits et gestes sur sa page Facebook. Comme s’il est en proie à la mégalomanie et au narcissisme, il institutionnalise le nom « Bah Oury » en parlant de lui-même. Beaucoup de Guinéens et d’observateurs étrangers ne le reconnaissent plus depuis qu’il coquette avec Gobykhamé. Ils le trouvent complètement changé. Le politicard, qui apparaissait naguère à leurs yeux intègre et engagé dans la lutte contre l’ethnocentrisme, les détournements de deniers publics, la médiocrité dans la gestion de la chose publique, les assassinats des adversaires politiques et l’impunité des crimes politiques dans le régime autocratique de Goby, s’est radicalement mué. Maintenant c’est un Bah Oury défroqué qui s’offre aux yeux de tous. Il a sa propre lecture de la politique et de la justice. Il trouve « évident » qu’aucun de ses supporteurs ne soit interpellé dans le drame politique qui a coûté la vie au regretté journaliste Mohamed Koula Diallo et que lui-même n’ait pas fait objet d’interrogatoire sérieux auprès des enquêteurs téléguidés depuis le palais Gokhi Fokhè. Sa parade c’est qu’il se considère comme victime dans cette tragédie que lui-même a occasionnée. « Ils veulent que les victimes soient transformées en bourreaux. Ceux qui ont tiré ont été formellement identifiés. » Comment dans une bousculade, dans un sauve-qui-peut, l’on peut être formelle dans l’identification des criminels au point de ne même pas daigner interroger certains personnes clé dans l’affaire ? C’est une conception étriquée de la justice que d’admettre l’orientation et la concentration des enquêtes sur Cellou Dalein Diallo et sur ces vingt gardes du parti dans le seul but d’écarter le chef de l’opposition guinéenne dans la course au pouvoir pour 2020.
Ah, non ! L’on ne gobe pas ce sermon que le défroqué a prononcé récemment :
« Je crois que le combat actuel n’est pas un combat entre simplement deux égos : Bah Oury et Cellou Dalein. Il s’agit de la conception de la démocratie dans notre pays. Il y a deux cultures politiques qui s’affrontent. Il y a le parti unique, le refus du débat, le culte de l’exclusion, de la violence et ça ils l’ont prouvé. Et l’autre, celui de la modernité, de la démocratie, de la tolérance, de l’ouverture. Je suis du second cas et je ferai en sorte que notre pays, au-delà de l’UFDG, s’engage dans cette démarche. » Et pour y parvenir, il enfourche Gobykhamé !
C’est drôle que le grognon revendique tous les bons attributs dans sa querelle politique avec le président de l’UFDG. Si tant est vrai que le ronchonneur est démocrate, moderne et tolérant, il n’avait pas à empêtrer son propre parti et les militants et les sympathisants de l’UFDG dans cette tragédie politique. Il n’avait qu’à se tourner vers la justice pour casser Cellou Dalein sans se salir les mains. Il n’avait qu’à faire confiance à cette justice composée de « magistrats posés ça et là comme des machines, pour intervenir seulement à jour et heure fixes, comme s’exclame
François Guizot, dans des cas rares et réglés ! Un gouvernement à peu près nul et cependant debout ! Quelle Chimère ! »
L’usage de la brutalité n’est pas conforme avec l’esprit de tolérance. Revoyons le film de la présence de Bah Guérémassoy aux côtés de Cellou Dalein à la permanence de l’UFDG le jour même de son retour à Cona-cris. Le querelleur bouillonne de haine et de mépris contre le président de son parti qui tente de lui prendre fraternellement la main. La réaction du ronchonneur est rétive ! Et ça rappelle encore, de façon tragique, ce propos de Dominique Voynet : « La politique est un sport de cannibales où il n’y a aucune règle. »
Benn Pepito
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