Guinée : l’ONU dénonce le silence des autorités face aux disparitions forcées et tortures de défenseurs des droits humains

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24 juin 2025 – Genève. La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, a exprimé ce mardi une vive préoccupation face au mutisme persistant du gouvernement guinéen, malgré de graves accusations de violations des droits humains.

Dans une communication adressée aux autorités de Conakry le 23 avril dernier, plusieurs experts de l’ONU s’inquiétaient d’enlèvements, de disparitions forcées et d’actes de torture visant des défenseurs des droits humains dans le pays. Deux mois plus tard, aucune réponse officielle n’a été fournie par le gouvernement, déplore la Rapporteuse.

Parmi les cas les plus préoccupants figure celui de M. Sacko, un acteur de la société civile qui aurait été victime d’enlèvement et de mauvais traitements. Selon Mary Lawlor, aucune enquête n’a été ouverte, et les autorités n’ont pris aucune mesure de protection, alors que lui et ses proches continuent de recevoir des menaces.

La Rapporteuse signale également la disparition depuis près d’un an de deux autres défenseurs des droits humains, Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah. Leur sort reste à ce jour inconnu, malgré les nombreux appels lancés par la société civile et la communauté internationale.

« Il ne s’agit pas de cas isolés, mais d’une tendance inquiétante à vouloir réduire au silence les voix dissidentes », a déclaré Mary Lawlor, évoquant une stratégie délibérée de répression contre la société civile et les opposants politiques.

Pour les experts onusiens, si les faits sont avérés, ils constitueraient des violations graves du droit international, notamment des traités interdisant la torture et les disparitions forcées, que la Guinée a ratifiés. Le gouvernement se verrait alors reprocher de manquer à ses obligations internationales les plus fondamentales.

Face à l’absence de réponse de Conakry, les Nations Unies ont rendu publique leur communication, initialement confidentielle. Elle est désormais consultable sur la base de données des procédures spéciales de l’ONU. Toute réponse ultérieure des autorités guinéennes y sera également publiée.

Alors que les familles des disparus continuent de réclamer vérité et justice, la communauté internationale observe de plus en plus attentivement la situation des droits humains en Guinée, pressant les autorités de rompre leur silence.

Gbassikolo.com

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