La dernière conférence de presse tenue à Sékoutouréya ce jeudi 27 août 2015 à laquelle le président de la république a convié la presse nationale et internationale, a connu beaucoup de révélations. Notamment la confidence sur le courage des cadres et des journalistes qui fréquentaient l’opposant Alpha Condé pendant la deuxième république.
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D’abord, il faut noter que cette conférence de presse qui s’inscrivait dans le cadre des rencontres périodiques entre le Président de la République et les hommes de médias pour éclairer les lanternes des Guinéens sur l’évolution de la situation sociopolitique du pays, a permis au chef de l’Etat de toucher à tous les sujets brulants de l’heure sans tabou et sans langue de bois.
Ainsi du dernier accord issu du dialogue politique guinéen pour l’élection présidentielle du 11 octobre prochain au problème de l’Ebola en passant par la sécurité transfrontière et les mines de Simandou, c’est la franchise et le franc-parler de cet animal politique qui ont retenu l’attention au cours de cette conférence de presse. Il ira jusqu’à évoquer les courageux cadres de la république, à la tête desquels l’Honorable Baidy Aribot et l’ancien ministre d’Etat Tibou Kamara, qui prenaient le risque de le fréquenter quand il était dans l’opposition sous le régime du général Lansana Conté.
Aujourd’hui, on ne peut pas s’empêcher de penser que cette souvenance du nom de Tibou Kamara par le chef de l’Etat dans sa conférence de presse pourra être un tremplin pour le rapprochement entre les deux hommes. Quoiqu’il en soit, il appartient désormais au jeune journaliste et ancien ministre d’Etat, ministre Secrétaire général à la Présidence d’enterrer la hache de guerre et faire la paix avec celui qu’il a toujours défendu avant l’avènement de la troisième république.
Pour mémoire, il est établi que n’eut été la vigilance de Tibou Kamara lors des élections présidentielles de 2010, le Pr. Alpha Condé serait éliminé dès le premier tour à la faveur d’une mascarade électorale orchestrée à l’époque par la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI) de feu Ben Sékou Sylla.
S’agissant du jeune député uninominal du Kaloum, il faut aviser que ses relations fraternelles et amicales avec le locataire de Sékoutouréya ne datent pas d’aujourd’hui. C’est depuis les années 90 que l’opposant historique recevait les visites de l’ancien ministre des sports de l’administration du premier ministre Lansana Kouyaté quand il travaillait à l’époque à la Banque Centrale. Le jeune banquier était l’un des rares cadres de l’administration Conté qui rendait visite au Professeur quand il était en prison.
D’ailleurs c’est grâce à cette complicité entre les deux hommes que la crise politique a commencé à être désamorcée. Car on peut dire sans risque de se tromper que depuis ce fameux coup de fil entre le président de la république et le secrétaire exécutif de l’Union des Forces Républicaines (UFR) qui a fait le chou gras de tous les medias de la place, les uns le traitant de taupe, les autres le qualifiant de jeune politicien mur et intelligent, le climat politique guinéen a été détendu avant l’accord politique obtenu à l’issue de la rencontre entre Sidya Touré et le Pr. Alpha Condé.
Si le Golden boy du Kaloum était un opportuniste, il pouvait aujourd’hui utiliser ses relations avec le président de la république pour obtenir un poste ministériel. Mais l’homme a une conviction, une ligne de conduite politique et un objectif. Il se bat pour une Guinée prospère et démocratique.
Baidy Aribot serait-il l’instigateur de l’apaisement entre l’opposition et la mouvance en vue d’aller à une élection crédible et apaisée le 11 octobre prochain ?
En tout cas, c’est le moins qu’on puisse dire.
Bangaly Condé « Malbanga »