Guinée: quelles sont les véritables motivations de Mansour Kaba ?

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Évaluation de l'article

GBK Mansour Kaba dans son mémorandum du 30 juillet 2013, intitulé "Pour la création d’un mouvement citoyen a but unique : l’abolition de l’esclavage au Foutah Djallon":

{jcomments on} « Savez-vous qu’aujourd’hui encore, en ce XXIe siècle, et en République de Guinée, certains citoyens Guinéens sont obligés, du fait de leur état d’esclaves, de sacrifier des boucs noirs à la place du bélier blanc du Prophète Abraham ? » (Lire)

Bismi-llahi-r-rahmani-r-rahim !

Je demande pardon à tout bon Malinké qui serait mal à l’aise en lisant la réponse que je vais adresser à l’homme politique et ancien ministre guinéen Mansour Kaba qui veut se servir des Peuls et du Fouta comme un fonds de commerce politique. Parce que de bons Malinkés, il y en a malgré la dominance des mauvais qui sont en train de conduire notre pays, la Guinée, en enfer.

Mansour Kaba parle du Fouta qu’il ne connait pas et porte des accusations de mauvaise foi contre ma communauté au sein de laquelle il veut créer des troubles et haines qui caractérisent son espèce.

Né en Haute Guinée, ayant grandi dans cette région et ayant étudié, toutes les matières, jusqu’au niveau brevet en malinké, j’estime connaitre mieux que Mansour Kaba sa langue et sa culture et avoir le droit de lui répondre légitimement, pour dire et démontrer que chez lui, ça ne va pas mieux que chez moi au Fouta, sur aucun plan.

Au moment où on est en train de compter le nombre de victimes des affrontements interethniques opposant une partie de la communauté malinké à une communauté forestière au sud du pays, au moment où des contestations et manifestations de colère contre le régime Condé sont en train de gagner toutes les communes de la capitale (Lire), l’autre cheveu-blanc irresponsable de la Guinée, Mansour Kaba, pète non plus des plombs lui, mais des obus sur les Peuls. A quel dessein ?

Dans un discours publié le 13 juin 2013 dans le journal « Le Cercle », Alpha Condé fait croire que sa préoccupation majeure est comment combattre la corruption, sortir la Guinée de la misère et la faire développer.

Dans son article-réponse à Alpha Condé du 27 juillet 2013, l’économiste Mory Doré dit au président guinéen que pour la croissance et le développement du pays, la seule qualité des institutions n’est pas suffisante. « Cela passe aussi par un apaisement des tensions sociales et ethniques. Ces tensions sont naturellement un handicap majeur à tout investissement étranger » (Lire).

On peut donc se demander pourquoi Mansour Kaba, un leader politique membre du parti au pouvoir et qui se décrit lui-même comme un génie de l’élite guinéenne fait une sortie dans le sens contraire quatre jours après ce conseil d’expert à la mouvance présidentielle ?

A mon avis, Mansour Kaba cherche à nuire beaucoup plus à Alpha Condé qu’à la communauté peule.

Analyse

Alpha Condé s’est battu pendant plus de 40 ans pour être Président de la République. Quand il a eu la chance d’atteindre cet objectif (Les autorités de la transition roulaient pour lui), il n’a pas été prudent dans sa conduite et dans ses propos à caractère ethnique contre toute une communauté du pays qu’il voudrait gouverner. Les conséquences sont énormes : l’alliance des bâtisseurs qui regroupe la crème des compétences guinéennes refuse de coopérer avec l’inexpérimenté président et la majorité du peuple le déteste et ne lui accorde aucun respect.

Alpha Condé est le seul Président au monde dit démocratiquement élu dans son pays mais qui n’ose pas prendre des bains de foule en Guinée ni se présenter à ses compatriotes à l’extérieur du pays, en dehors des regroupements de son parti et de l’ethnie dont il se réclame. Je ne peux croire qu’il se sent heureux dans cette situation.

La première personne qui aurait intérêt à ce qu’il y ait entente et paix sociale en Guinée, c’est le premier magistrat du pays qu’il est. Malheureusement, Alpha se trouve politiquement dépendant des clans dont les leaders le méprisent et œuvrent activement à son échec : les clans Dianè et Kaba qui estiment être les nobles de la Haute Guinée. Toute personne qui connait la Haute Guinée sait que certains Maninka Mori ne supportent pas de voir un autre Malinké au-dessus d’eux. C’est surtout eux, les extrémistes de ces clans, qui ont peur de la démocratie en Guinée, parce que cela briserait leur fantasme actuel de garder le pouvoir après l’octogénaire Alpha Condé. Ce sont eux qui sont responsables des dérives racistes et crimes de sang du régime actuel.

Mansour KABA, 73 ans, était le fondateur du parti DYAMA qui s’est dissout dans le RPG-arc-en-ciel d’Alpha Condé au pouvoir.  Dans son interview du 27 mai 2012 accordée au journal guinéen "La Nouvelle Marche", Mohamed Mansour KABA est allé jusqu’à affirmer être le premier à rallier le RPG et Alpha Condé.  En effet, quand Alpha Condé était en prison, Mansour Kaba avait œuvré pour l’union de son parti familial et celui du prisonnier Alpha Condé qui ne devrait plus être présidentiable en Guinée.

« Mansour = Alpha et Alpha = Mansour » criait l’homme qui espérait récupérer le RPG qu’il avait toujours combattu auparavant en Haute Guinée (Lire). Ce « griotisme » d’un fanfaron qui se veut noble de la Haute Guinée ne lui apporta rien : il n’a pas eu de place dans le gouvernement et ne semble pas non plus l’avoir sur une des listes électorales du RPG-arc-en-ciel de son nouveau maître Alpha Condé pour les législatives (Lire). Ce qui tue politiquement le prétentieux Mansour Kaba qui croyait pouvoir être président en Guinée. Tout un rêve qui s’écroule donc pour ce vaniteux Maninka Mori, le faisant disjoncter !

Mansour Kaba chercherait-il donc à saboter le régime d’Alpha Condé en exacerbant les tensions ethniques et des ressentiments de l’importante communauté peule contre le pouvoir ?

Je ne trouve pas d’autre explication du comportement de ce septuagénaire instruit, donc censé connaitre l’histoire de notre pays.

Quand Mansour Kaba appelle aujourd’hui à la constitution, partout en Guinée, d’un puissant mouvement citoyen à but unique, à savoir l’abolition de l’esclavage au Fouta Djallon et afin d’obliger les députés de la future Assemblée Nationale à voter une loi dans ce sens, il n’a aucune autre motivation que de provoquer et alimenter des haines et tensions ethniques en Guinée sous le règne d’Alpha Condé. Il fait clairement comprendre que si la mouvance au pouvoir "gagne" les législatives, c’est un parlement anti-peul qui verra le jour en Guinée. En effet, si Mansour Kaba croit à ce qu’il raconte dans ce mémorandum, il ne peut pas nous dire qu’il ne le savait pas depuis l’avènement du multipartisme en Guinée il y a 22 ans. Pourquoi c’est maintenant qu’il soulève la question et pourquoi cible-t-il nommément le Fouta dans le contexte actuel que l’on sait, alors que l’esclavage a été une pratique commune à toutes les ethnies guinéennes ?

Si le guinéen et l’homme politique Mansour Kaba proposait une loi sans nommer aucune région ou indexer une communauté, cela n’aurait provoqué aucun problème. Or, c’est bien ce que cherche ce septuagénaire maléfique en Guinée. Sinon, on n’a pas besoin d’une nouvelle loi en Guinée à côté de celle qu’il cite dans son mémorandum:

Article 8 de la Constitution: « Tous les êtres humains sont égaux devant la loi. Les hommes et les femmes ont les mêmes droits. Nul ne doit être privilégié ou désavantagé en raison de son sexe, de sa naissance, de sa race, de son ethnie, de sa langue, de ses croyances et de ses opinions politiques, philosophiques ou religieuses ».

Avant cet article que Mansour semble connaitre, les articles 1, 4 et 6 de la Constitution vont dans le même sens, garantissant l’égalité de tous et prévoyant des sanctions contre tout acte de discrimination ou de traitement dégradant d’une personne quelconque en Guinée. Donc toute nouvelle loi dans ce sens ne pourrait que répéter ou formuler autrement ce qui existe déjà dans la Constitution.

Si on appliquait les lois existantes, il n’y aurait plus d’injustice en Guinée. Si on ne les applique pas, il ne sert à rien d’en créer d’autres. Nous attendons donc de Mansour Kaba, qu’il se batte pour le respect et l’application des lois existantes en Guinée au lieu d’en proposer de nouvelles qui conduisent à une simple redondance. Dans ce cas j’attire son attention sur deux articles de notre Constitution dont le respect ferait du bien à notre peuple:

Article 9: Nul ne peut être arrêté, détenu ou condamné qu’en vertu d’une loi promulguée antérieurement aux faits qui lui sont reprochés, pour les motifs et dans les formes prévues par la loi. Tous ont le droit imprescriptible de s'adresser au juge pour faire valoir leurs droits face à l'Etat et ses préposés.

Article 143: Nul ne doit organiser des formations militaires, paramilitaires ou des milices privées, ni entretenir un groupe armé.

J’aurais également voulu, comme la plupart de nos compatriotes de la Forêt, proposer une loi pour l’interdiction des Donsos (groupe armé non républicain) en Guinée (Lire 1&2). Mais je sais que le respect de cet article 143 de la Constitution aurait satisfait cette demande.

A propos de l’esclavage

L’esclavage a été une pratique de toutes les sociétés humaines à un moment donné de leur histoire. Mais l’esclavage de chez nous n’est pas à comparer à ce que les Arabes et les Occidentaux ont fait subir aux Africains. Le phénomène était plutôt économique chez nous en Guinée. Ce que Mansour Kaba reconnait d’ailleurs dans sa dernière sortie, contrairement à ce qu’il affirmait dans son interview du 27 mai 2012 accusant les Peuls de racisme. J’en déduis donc qu’il a bien lu ma réponse à ses propos d’alors (au lien ci-dessous).

En réalité, les esclavagistes actuels de la Guinée sont ceux qui confisquent le pouvoir et vivent sur le dos du peuple.

Au sein du peuple, c’est la pauvreté qui pousse encore certains, tant chez les Peuls que chez les malinkés, à se dire descendant d’esclave de telle ou telle famille, quand ils voudraient solliciter des services de cette dernière. Cela peut être plus fréquent chez les Peuls parce qu’ils sont plus humains et plus responsables que les soi-disant nobles malinkés. En effet, le Peul a l’obligation morale de porter assistance à ses anciens esclaves ou aux descendants de ses esclaves, quand ces derniers sont dans le besoin (Sécurité, santé, vêtements ou nourriture par exemple). Certains Peuls ont ainsi offert ou prêté des terres à exploiter à leurs anciens esclaves. En dehors des mariages mixtes, ce sont ces liens sociaux qui existent aujourd’hui entre des familles au Fouta.

Naturellement, la question des terres prêtées pose problème actuellement dans certaines localités et les pêcheurs en eau trouble du genre Mansour Kaba essayent de manipuler ceux dont les parents ont bénéficié d’un service social et humain dans le passé, de la part des familles auxquelles ils ont été vendus par celles des Mansour Kaba. Si les Peuls avaient été inhumains comme les familles Kaba qui ont de vastes domaines en Haute Guinée et qu’ils n’ont jamais accepté de partager avec personne, il n’y aurait pas ce problème aujourd’hui au Fouta.

Aujourd’hui, même si vous prêtez votre maison ou une terre à un frère de lait voire à votre propre maman, récupérer ce bien sera un problème. Ce genre de conflit n’est pas spécifique au Fouta Djallon.

Je prierais toutes les familles de Fouta de ne pas seulement traiter cette affaire du point de vue du droit, mais plutôt socialement. Quand on prêtait les terres aux anciens esclaves, ils n’avaient pas les moyens d’en acheter et ils en avaient besoin pour vivre. Vouloir leur retirer complètement ces terres, c’est ne plus leur laisser un chez-soi au Fouta alors qu’ils ne connaissent nulle part ailleurs. Il faut donc partager avec eux. Ces personnes sont aujourd’hui des Haali Pular à part entière, des amis, des beaux-parents, des oncles, des tantes, des cousins, des cousines, des époux et épouses à nous.

L’exemple de mon père Elhadj A. Barry

Début des années 90, un vieux accompagné de son fils ainé adulte arriva dans notre famille à Kankan, venant de Fouta. Il fut reçu comme un grand-père à nous et beau-père à nos mamans. Mon père l’appelait "Kawu" (oncle maternel) et le vouvoyait. Le lendemain de leur arrivée, il y eut un entretien auquel seuls les hôtes, mon père et l’ainé de notre famille prirent part. Ils resteront quelques jours sur insistance de mon père avant de retourner au Fouta.

Jusqu’à mon mariage, je croyais qu’il s’agissait d’un oncle maternel de notre papa, parce qu’il était traité dans le respect dû à ce rang dans une famille peule. Pour nous les enfants, il était le grand-père. Nos mamans se baissaient pour lui donnera boire. C’est après le décès de notre père que notre frère ainé expliqua aux majeurs d’entre nous ce qui s’était passé:

Le vieux était un esclave de notre grand-mère, ensuite de notre père. Fonctionnaire, notre papa qui était appelé à vivre ailleurs prêta ses terres héritées de son père et de sa mère à son esclave de confiance. Devenu vieux, l’homme prit son fils ainé pour venir lui présenter notre papa comme propriétaire légitime des terres en question.

« Vous m’avez confié vos terres que j’ai exploitées et que mes enfants exploitent aujourd’hui. Avant de mourir, j’ai voulu qu’ils sachent à qui appartiennent ces terres. Mieux, je voudrais vous les rendre de mon vivant pour qu’il n’y ait pas de conflit après moi », déclara-t-il à notre papa devant son fils et mon frère ainé. Alors mon père, après concertation avec notre frère, déclara au vieux et à son fils :

« Kawu, vous m’avez porté quand j’étais petit. Vous avez toujours été un oncle maternel pour moi. Depuis la disparition de ma maman, c’est vous qui vivez sur ces terres et qui les mettent en valeur. De même que moi et mes enfants sommes chez nous ici, vous êtes chez vous là-bas. Ces terres, je vous les offre devant mon fils ainé et devant Allah. C’est l’héritage que vos enfants peuvent légitimement avoir de vous, oncle ».

Nous ne sommes pas riches, mais aucun enfant de mon père ne prit mal cette nouvelle. Au contraire, nous en avons tous été fiers.

Haute Guinée: persistance d’une discrimination inhumaine du Manden primitif

Ce que Mansour Kaba tait volontairement, c’est que le système de caste du Manden qui persiste dans la culture malinkée est même pire que l’esclavage. Ce sont des tribus malinkées, dont les Kaba comme la famille de Mansour, qui vendaient des esclaves aux Peuls (Lire). Les Peuls n’ont même pas un nom pour désigner l’esclave dans leur langue, parce que cette pratique n’existait pas dans leur culture. C’est de l’Islam et du voisin malinké que le Peul a pris le mot esclavage. Ils utilisent le terme « Non instruit » (Maddjudho) pour désigner l’esclave, alors que la culture malinkée a un vocabulaire spécial correspondant au mot Esclave: Dyon.

Au lien ci-dessous, vous comprendrez que dans la communauté peule, l’esclave, bien que d’origine étrangère, a eu la chance de devenir Peul et changer de classe sociale. Une possibilité que la culture mandingue de Mansour Kaba n’a nullement prévue.

Encore de nos jours, en ce XXIe siècle et en République de Guinée, le tribalisme et la discrimination résultant du système de castes chez les Malinkés est pire que ce que les esclaves vivaient au Fouta Djallon au temps féodal, il y a des centaines d’années.

En Haute Guinée, si vous n’êtes pas de la caste des soi-disant nobles (celle des Mansour Kaba) vous faites objet de discrimination sociale humiliante au quotidien. Et si vous n’êtes pas malinké, vous faites objet de mépris systématique à toute occasion. Les Forgerons, les Garankés, les Finas, les Griots, les Forestiers, les Peuls et même les Soussous qui ont vécu en Haute Guinée peuvent le témoigner.

Jusqu’à nos jours les familles malinkées se disant nobles refusent tout mélange avec les Malinkés considérés comme homme ou femme de caste inférieure.

Un Forestier, aussi âgé puisse-t-il être ne bénéficie d’aucun respect de la part même des enfants malinkés qui font rire leurs parents en se moquant ou en maltraitant le Forestier devant eux. Quand un nom forestier est prononcé en Haute Guinée, c’est l’humiliation pour l’intéressé : petit et grand, tout le monde rit et s’en moque. Le Forestier ne doit surtout pas oser parler sa langue devant les Malinkés dans cette région, sinon il regrettera d’être venu dans ce monde. Cela a conduit beaucoup de Forestiers à devenir malinkophones et à prendre même des noms de famille malinkés pour être un peu accepté dans leurs milieux.

On ne parle du Soussou en Haute Guinée qu’en une personne effrontée, sans manière, voleur, prêt à plutôt surprendre et tuer son prochain que de se battre loyalement contre lui.

Pour les Peuls, les Malinkés font la différence entre ceux fraichement venus du Fouta et ceux qui sont nés et ont grandi en Haute Guinée qui ne se laissent pas faire et qui sont prêts à cogner à la moindre provocation, même verbale.

Et les plus tribalistes et extrémistes de la Haute Guinée sont bien de la caste de Mansour Kaba. Ils ne veulent même pas se mélanger aux autres Malinkés "normaux" à plus forte raison à ceux qu’ils considèrent comme de castes inférieures: Diabaté ou Dioubaté, Kouyaté, Sissoko, Kanté, Tounkara, Oularé etc. 

Même les prénoms malinkés qu’ils donnent à leurs enfants sont limités. Raison pour laquelle ce sont les mêmes prénoms que l’on rencontre dans les familles Kaba alors qu’elles sont nombreuses.

En 1988, une amie à moi et voisine de ma famille à Kankan, une Maninka Mori du nom de Assetou, vendeuse de bouillie le matin et de savon la journée, a failli se suicider parce qu’un jeune cadre malinké de Kankan, fortuné mais fils d’un griot, a eu l’audace de la demander en mariage. Le père de la fille, H. K., ira jusqu’à prendre son fusil et menacer de tuer le jeune qui, au lieu de chanter les louanges de sa fille, est venu se moquer d’elle en la rabaissant par sa demande en mariage.

Mais il y a pire en Haute Guinée, une caste inférieure aux esclaves : celle des Wolossos. Les femmes wolosso appartiennent à tout le monde, chaque homme des castes supérieures peut la coucher où, comment et quand il veut. D’où l’appellation "Wolosso" pour ses enfants, parce qu’elle devient enceinte n’importe où et par n’importe qui, d’après la culture mandingue.

Par ailleurs, tant en Haute Guinée qu’ailleurs comme à Conakry, une femme malinkée, quel que soit son degré d’instruction, sa caste d’origine ou sa fortune, n’a pas le droit de répondre autrement que « M’ma a soron », c’est-à-dire je ne l’ai pas mérité, quand on l’interpelle par son nom de famille. Cette discrimination qui témoigne du traitement inhumain et primitif de la femme, considérée et traitée comme un objet dans la société malinkée, Mansour le sait.

Alors, je dirai à Mansour Kaba qu’il essaye de balayer d’abord devant sa case avant de vouloir laver celle chez les autres.

Obligé de sacrifier des boucs noirs à la place du bélier blanc ?

Y a-t-il un Guinéen, même non sérieux, pour croire qu’à nos jours on interdit à certains d’immoler un mouton quand ils veulent faire des sacrifices ? Est-ce qu’il y a une permission à demander pour ce genre de chose ?

Même au Fouta théocratique, il n’y a jamais eu une telle interdiction.

Ou Mansour Kaba n’est pas de bonne foi, ou il parle de ce qu’il ne connait pas.

Dans le Fouta théocratique, en matière d’action sociale, un esclave peut faire tout ce que son maitre fait mais il n’y est pas obligé. C’est l’inverse qui est mal vu. Pour le baptême de son enfant ou certains sacrifices, l’esclave avait le choix d’immoler une chèvre, un mouton ou un bœuf tandis que son maitre ne peut descendre en dessous du mouton. Il s’agissait là des mesures d’allégement en faveur de l’esclave considéré comme démuni ou n’ayant pas reçu une éducation de base peule (donc qui ne devrait pas être pris de rigueur comme le Peul). C’est ainsi que même dans le registre des sanctions, l’esclave était puni par la flagellation pour des fautes graves pour lesquelles le Peul normal recevait la peine de mort (cas d’adultère par exemple).

Au clair, les Peuls n’ont rien à regretter de leur passé. Ils ont fondé la société humaine la plus juste et sociale de son temps. S’ils ont à regretter, c’est plutôt de devoir fonder une nation avec des abrutis primitifs et mécréants du genre Mansour Kaba !

Aux Peuls de Guinée qui refusent de prendre conscience devant le nazisme mandingue en implantation contre eux en Guinée, je dirais ceci :

Fulbhè Fuuta, tant de l’opposition que de la mouvance présidentielle, si vous acceptez que le parti des Mansour Kaba (RPG-er-en-ciel) prenne aussi le Parlement par la force en imposant sa fraude, voilà ce qui vous attend: une Assemblée Nationale anti-peule en plus du régime angbansanné.

Kö fewdyi èn kön nö bhuri kö feyyhin dhèn kön.

Aux électeurs guinéens:

On n’a pas besoin de s’abstenir pour sanctionner son parti aux législatives. Dans une élection parlementaire, c’est la victoire de l’opposition qui compte et non celle d’un parti politique. On peut donc voter contre le pouvoir tout en sanctionnant son parti en choisissant de voter pour un autre vrai parti de l’opposition (pas pour des opportunistes qui avaient voulu collaborer et qui ne sont restés dans l’opposition que parce que le pouvoir a refusé leur main tendue).

SADIO BARRY,
Administrateur de guineepresse.info

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