Hé, Bah Guérémassoy fait le jeu de Goby ! (par Benn Pepito)

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On n’est certes pas derrière la tapisserie pour indexer le véritable auteur de cette tragédie qui a coûté la vie à notre confrère, Mohamed Diallo, mais l’on ne saurait attendre que cette justice, irisée aux couleurs du RPG-arc-en-ciel, embastille et condamne des innocents dans le seul but d’aider ce club politique à paralyser l’UFDG, le principal contre-pouvoir dans le pays…

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Une justice à deux vitesses sous l’accélération de Goby Condé, le chauffard du palais Gokhi Fokhè, qui n’a aucun respect pour le code de la route dans le bled. Gobykhamé est en passe justement de réussir à déparer l’UFDG aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Et Bah Guérémassoy, animé d’un esprit de revanche, aveuglé par sa furie à accrocher Cellou Dalein Diallo et l’actuel bureau politique de l’UFDG à un croc de boucher, fait littéralement le jeu de Goby. Quant à la presse guinéenne ! Elle doit éviter de donner dans le panneau par sa décision d’évitement de l’UFDG et par ricochet de faire le jeu de Gobykhamé qui ne cherche qu’à museler tous ceux qui critiquent sa gouvernance. Nous sommes tous prostrés par cette mort tragique de notre confrère. Nous sommes tous indignés. Nous sommes tous choqués.

Maurice Maréchal, fondateur du satirique français « Le Canard enchaîné » crée en pleine guerre de 1914, dit ceci : 
«  Mon premier mouvement, quand je vois quelque chose de scandaleux, c’est de m’indigner ; mon second mouvement est de rire ; c’est plus difficile mais plus efficace. »
 
Comprenez bien que l’on ne demande pas de moquer ce drame ou d’en rire à gorge déployée surtout que nous ne sommes pas tous bien lotis d’un esprit satirique. En fait la presse indépendante dans le patelin doit immédiatement lever sa sanction contre l’UFDG au risque de contribuer au montage d’une autre parodie de justice qui est en train de se préparer dans les landerneaux du régime de Goby. L’on est pour que justice soit faite. Mais on ne va pas cautionner ceux qui visent de façon sournoise à faire régner la chienlit au sein de l’UFDG, qui à nos yeux, est la seule force actuelle qui s’oppose encore au pouvoir dictatorial de Goby Condé.
 
Dans une certaine mesure, l’on a apprécié au sein de l’UFDG l’agitation de Bah Guérémassoy qui affichait alors des aspirations démocratiques et républicaines. La liberté de la pensée n’a pas de prix. L’on croyait vertement qu’il se battait pour ça dans le parti et on trouvait normal qu’il aspire à devenir le capitaine de la barque estampillée UFDG. Mais sa stratégie pour mériter ce grade, fait qu’à réfléchir un tantinet, le disqualifie. Car « on ne peut pas détruire l’escalier au fur et à mesure qu’on le monte » paraphe Fernando Vallejo.
 
Parlons sans fard : Bah Guérémassoy a déçu complètement tous les espoirs qui voyaient en lui un irréductible gars à combattre le régime autocratique, divisionniste, clanique, arbitraire de Gobykhamé. Au grand dam de tous ces gens, Bah Oury a choisi ouvertement d’être du côté du manche pour émietter sa propre formation politique. C’est quand même incompréhensible !
 
On a vu Bah guérémassoy s’insurger contre son exclusion à l’UFDG, s’entêter à être présent à la réunion du bureau politique prévue alors le vendredi 5 février dernier, et tenir des propos inquiétants au micro des confrères quelques heures seulement avant son départ pour la permanence du parti à la Minière dans Cona-cris.
 
On lui demande : « Ne craignez-vous pas des affrontements au cas où on empêche vos proches d’y accéder ? » Il répond : « Ceux qui agiront de cette manière subiront les conséquences de leurs actes. » Ça donne froid au dos ! 
 
Et le vendredi 5 février, peu de temps après le drame, il martèle précipitamment sa version des faits :
« C’est la garde rapprochée de Cellou Dalein Diallo qui m’empêche d’accéder dans l’enceinte du siège, faisant usage d’une extrême violence. Dans la bousculade déclenchée, un des gardes qui se dénommait Sow a tiré trois (3) coups de feux en notre direction. Ses balles ont malheureusement fauché un journaliste qui en est mort. Tout ceci s’est passé devant témoin dont un journaliste indépendant m’ayant suivi depuis mon domicile. »
 
L’accusation est on ne peut plus claire aux oreilles de Derrick dont on pressent dores et déjà l’à-propos à s’intéresser à ce drame par la force de la foi en la métempsycose.
 
Bah Guérémassoy dit en un premier temps avoir décompté trois (3) coups de feu. Et il nomme carrément l’auteur de ces trois (3) tirs. Bah Guérémassoy accuse Sow de l’avoir vu tirer ces trois coups de feu. A supposer qu’ils se connaissaient, quels rapports entretenaient-ils dans le parti ? Depuis quand ce Sow est agent de sécurité à l’UFDG ? Bah Guérémassoy a apparemment vu l’arme du crime. C’est quel type d’arme à feu ? Un revolver, un fusil, une mitraillette ? Est-ce qu’on a les douilles de ces trois balles tirés ? Quelle distance séparait le présumé tireur-meurtrier à Bah Guérémassoy ?
 
Le 10 février, Cellou Dalein Diallo confie :
« Je suis arrivé au siège bien avant lui (Bah Oury). J’ai ouvert la réunion, le portail a été fermé. Quelque temps après, j’ai entendu du bruit à l’extérieur. J’ai continué le débat et puis il y a eu des jets de pierres sur le toit de la maison. J’ai dû suspendre la réunion. Entretemps, une dame est venue affolée. Elle a dit que Bah Oury était armé et qu’il fallait que je quitte les lieux par les concessions voisines. J’ai refusé de sortir. L’enceinte étant fermé, je ne pouvais rien apercevoir de ce qui se passait dehors. Quelque temps après, on m’a dit que les assaillants étaient partis et on a repris la réunion.Lorsqu’on a repris la réunion, un peu après, j’ai levé la séance et rejoint mon domicile. Quelque temps après, on m’a dit qu’un journaliste avait été atteint lors des affrontements. Entretemps, on m’a dit à plusieurs reprises que j’ai eu de la chance parce que Bah Oury était armé… »
 
Il n’y a pas de quiproquo dans ces dires. Mais comment Cellou Dalein s’en est pris pour s’extraire de la permanence pour rejoindre son domicile ? Où était posté Bah Guérémassoy au moment où il quittait les lieux pour rejoindre son domicile ?
 
Une dame lui aurait dit que Bah Guérémassoy était armé. Est-ce qu’elle a vu de ses propres yeux l’arme que détenait ce dernier ? C’est quel type d’arme si elle s’y connaît ? Comment était l’arme ? Est-ce que c’est une arme qu’il semblait dissimuler ?
 
Bah Guérémassoy accuse Sow d’être l’auteur des trois (3) coups de feu. Cellou Dalein Diallo déclare pourtant que leur « service de maintien d’ordre n’est même pas armé. L’intention de tuer n’a jamais existé dans nos rangs. » Qui ment entre ces deux ? Cellou Dalein Diallo avait-il intérêt, avec la crise politique qui secoue l’UFDG depuis peu, que l’alentour de la permanence du parti soit ensanglantée du sang d’un journaliste venu sur les lieux pour couvrir l’affrontement ? C’est à ce stade des choses qu’on a réellement besoin de toute la prouesse de Derrick qui a toujours su faire preuve d’à-propos dans ses enquêtes criminelles. Contrairement à nos limiers de la gendarmerie qui orientent et concentrent toutes leurs enquêtes sur Cellou et sa douce moitié. En fait ces enquêteurs sont téléguidés.
 
Cellou dit s’en être pourtant référé à la gendarmerie suite aux menaces proférées par Bah Guérémassoy. « Lorsque dans les médias et en privé, Bah Oury a menacé de venir forcer l’accès au siège, j’ai écrit à l’escadron de la gendarmerie d’Hamdallaye qui se trouve à 1km de notre siège et à la Commune de Dixinn pour leur dire que Bah Oury, exclu du parti, menace de venir au siège de l’UFDG semer des troubles, en leur demandant des agents pour venir assurer la sécurité des participants. Ils ont reçu les courriers et n’ont pas réagi. Il paraît qu’une voiture pick-up des forces de l’ordre est venue, garée à quelque 100 mètres. »
 
Ces troubles aux alentours de la permanence de l’UFDG répondaient sûrement aux calculs politiques de Gobykhamé qui a des accointances avec Bah Guérémassoy. On ne comprend pas pourquoi les pandores d’Hamdallaye n’ont pas intervenu. Ils ont laissé faire. Ils ont assisté à l’affrontement sans intervenir.
 
Le 11 février, Bah Guérémassoy raconte cette version :
« Avant mon arrivée, le portail a été bloqué et je l’ai poussé pour l’ouvrir. Il y avait tout un groupe de personnes à l’intérieur, qui empêchaient son ouverture. Les militants m’ont aidé à pousser le portail. A un moment donné, le portail s’est entrouvert et j’ai reçu un coup sur la tête. J’étais quasiment assommé. Par la suite, j’ai vu une personne escalader le mur et jeter un bâton sur les gens qui étaient à l’extérieur. Il s’en est suivi un premier coup de feu puis des jets de pierre, déclenchant le sauve-qui-peut. A ce moment précis, des gens sont venus me couvrir pour éviter que je reçoive un projectile quelconque. A un moment donné, j’ai trébuché, et c’est à ce moment qu’une des personnes qui me couvrait a reçu un coup de poignard qui m’était visiblement destiné. Heureusement que sa vie n’est pas en danger. C’est ainsi qu’ils m’ont fait traverser les deux voies. Mon entourage m’a indiqué que c’est au moment où je m’apprêtais à être embarqué dans une voiture, qu’il y a eu un autre coup de feu. Si c’est ce coup de feu qui a atteint le journaliste, je suppose que la balle m’était bien destinée. »
 
On ne force pas une porte qui a été bloquée exprès.
 
Dans cette seconde version, notons bien ce propos : « Il s’en est suivi un premier coup de feu puis des jets de pierre, déclenchant le
sauve-qui-peut. » Ce n’est plus Sow qui tire trois coups de feu dans sa direction ! Bah Guérémassoy ne nomme pas cette fois-ci l’auteur de ce premier tir. Et puis, le second coup de feu n’a été tiré que lorsqu’il s’apprêtait à être embarqué dans une voiture. Il n’y a pas de troisième coup de feu. Et il conclut hâtivement : « Si c’est ce coup de feu qui a atteint le journaliste, je suppose que la balle m’était bien destinée. » Il faut absolument que Derrick nous résolve cette énigme criminelle.
 
Est-ce qu’il y avait des reporters photographes sur les lieux ? Ont-ils filmé ou photographié notre regretté confrère aux côtés de Bah Guérémassoy sur les lieux avant le drame ? Que Bah Guérémassoy nomme ces « militants » qui l’ont aidé à exercer des poussées sur le portail fermé de la permanence de l’UFDG ? Est-ce qu’il leur a demandé expressément de l’aider à ouvrir la porte fermée ? Quand il a senti le vent du boulet l’incitant à déguerpir à toute vapeur, qu’est-ce qui lui fait dire que Mohamed Diallo est resté sur place pour recevoir la balle qui lui était destinée ?
 
Qu’on n’essaye pas de nous faire avaler du n’importe quoi juste pour régler des comptes politiques. Nous le perçons à jour dans ce drame qui endeuille de façon tragique la presse guinéenne. On persécute par des auditions orientées Cellou, son épouse et les militants jugés proche de son camp. Les dix sept agents de sécurité de l’UFDG sont maintenus dans les geôles du PM3 alors qu’il est établi qu’ils n’étaient pas porteurs d’arme à feu au moment du crime commis. Le chef pandore Gabriel Tamba Diawara, qui enquête sur le drame, est réputé pour sa médiocrité et sa légèreté.
 
Le samedi 13 février, Cellou Dalein Diallo a encore été auditionné durant cinq (5) heures d’horloge au PM3 de Matam dans Cona-cris. A la fin de son audition, il s’est constitué prisonnier, refusant de quitter les lieux sans les 17 gardes de l’UFDG. Il a fallu l’intervention et les conseils pressants de ses avocats pour qu’il accepte de quitter le PM3 et de rejoindre son domicile. Trois autres gardes de l’UFDG viennent d’être placés sous les verrous du PM3 à Matam. La gendarmerie et la justice ont reçu ordre de ne pas se montrer importuns vis-à-vis du compère de Goby Condé dans cette affaire. Ah, ces politicards qui se croient investis d’un destin hors du commun !
 
Des confrères impertinents signifient à Bah Guérémassoy : « Pourtant le camp de Cellou Dalein Diallo a affirmé que vous êtes venu au siège armé… » Le gars botte en touche en treize (13) mots prémonitoires : « C’est une diffamation et une accusation très grave, et qui est sans fondement. » N’étant pas du tout convaincus de la réponse du gars, les intervieweurs insistent : « Vous confirmez que vous n’êtes pas venu armé comme l’auraient dit certains à Cellou Dalein Diallo ? » Bah Guérémassoy fait de la diversion : 
« Je suis venu pacifiquement, accompagné de deux amis et d’un journaliste. Visiblement que je suis tombé dans un guet-apens dont l’objectif était de m’assassiner. Puisque j’ai reçu un violent coup sur la tête, un des jeunes qui me protégeait a reçu un coup de poignard qui m’était sans doute destiné et malheureusement la balle qui a fauché Mohamed Diallo m’était visiblement destinée. J’ai bénéficié de la baraka, raison pour laquelle nous sommes en train de faire cette interview. »
 
Quand on vient « pacifiquement » sur un lieu où on est éconduit, on n’oppose pas la force, on ne force pas la porte pour entrer. Si on ne veut pas de nous en ce lieu où nous débarquons « pacifiquement », on débarrasse le plancher sans sortir nos griffes. C’est simple comme bonjour. D’autre part c’est incompréhensible de parler de guet-apens dans cette situation. Maintenant est-ce que c’est parce que Mohamed Diallo n’a pas la baraka qu’il a été fauché là ? C’est cloche de cancaner ça !
 
Nos condoléances les plus attristées à la famille de Mohamed Koula Diallo. Que le Tout Puissant Allah le fasse miséricorde et lui accorde son Paradis ! Amen.

Benn Pepito

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