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Sur instruction du général Mamadi Doumbouya, le Premier ministre Bah Oury et son gouvernement ont entamé, le 5 février 2025, une immersion à l’intérieur du pays.
L’initiative, qui a débuté par la région de Nzérékoré, s’étendra dans toutes les villes de l’intérieur pendant un mois. L’objectif affiché est de rapprocher les citoyens des autorités et de comprendre les réalités qu’ils vivent au quotidien pour mieux y apporter des solutions.
Une démarche qui, si elle a pour but de renforcer le travail d’équipe au sein du gouvernement, pourrait bien se heurter à de nombreuses faiblesses internes.
Tout d’abord, il est essentiel de souligner que cet objectif risque de ne pas être atteint, et ce, dès le départ. Car, une partie de l’équipe gouvernementale semble échapper au contrôle de Bah Oury.
Alors que le Premier ministre et une partie de son gouvernement sont en immersion sur le terrain, d’autres membres du gouvernement, censés les accompagner, ont préféré rester à Conakry ou voyager à l’étranger.
Ce manque de solidarité et de discipline au sein du gouvernement n’est pas seulement un signe de faiblesse, mais une véritable contradiction par rapport aux objectifs de cette tournée.
On peut légitimement se demander si ces ministres, apparemment protégés par le soutien de la plus haute autorité, n’ont pas l’impression d’être au-dessus des règles et ne craignent aucune sanction.
La situation est d’autant plus préoccupante que, parmi ceux qui ont effectué le déplacement, le manque de coordination et de discipline est flagrant.
Chaque ministre semble plus préoccupé par sa propre visibilité que par l’objectif commun, allant jusqu’à communiquer sur ses propres activités en présence du Premier ministre.
Ce comportement, qui frôle l’insubordination, soulève de nombreuses questions sur l’efficacité de l’équipe de Bah Oury et sur son autorité.
Les membres du gouvernement semblent se mettre au même niveau que leur chef, ce qui fragilise la structure hiérarchique au sein de l’exécutif.
Ces incohérences dans le gouvernement soulèvent plusieurs interrogations : Les ministres qui ne respectent pas les instructions seront-ils sanctionnés ? Cette immersion sera-t-elle véritablement différente de celle du gouvernement de Mohamed Béavogui, qui après une tournée similaire, s’était retrouvé mal à l’aise et avait fini par démissionner ? Autant de questions qui pèsent sur l’avenir du Premier ministre et sur la crédibilité de la transition.
Bah Oury, déjà critiqué par l’opposition pour son soutien à la transition et à la candidature du général Mamadi Doumbouya, se retrouve aujourd’hui dans une position inconfortable. Lui, qui semblait destiné à incarner un leadership fort, est confronté à des dissensions internes au sein même de son équipe.
Les indiscrétions laissent également entendre qu’un remaniement ministériel pourrait être imminent, dès le retour du gouvernement de cette immersion. Une situation qui, si elle se confirme, pourrait marquer un tournant dans la carrière de Bah Oury, déjà sous pression.
Le Premier ministre, pourtant un pilier de la transition, se trouve aujourd’hui au cœur de nombreuses critiques, non seulement pour ses choix politiques mais aussi pour sa gestion d’une équipe gouvernementale visiblement ingérable.
Les événements à venir détermineront s’il parviendra à reprendre les rênes d’un gouvernement qui semble échapper à son contrôle.
Wait and see!
Avec Guinee360.com