« L’échec d’Alpha Condé n’est pas bon pour nous », Fode Mohamed Soumah , Président de la Geci

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GBK C’est un Fodé Mohamed Soumah, bien remonté contre ses pairs de l’opposition qui a animée  un point de presse à la Maison de la presse ce vendredi 20 août.  « Nous donnerons une consigne de vote qui ne sera ni l’UFDG ni l’UFR . Ce sont des politiciens en mal d’inspiration qui sont en train de jouer avec cette ethno-stratégie », a-t-il lâché…Lisez!

{jcomments on}Les Guinéens s’en foutent de savoir qui est Peulh, qui est Malinké et qui est encore Guerzé.

« Aujourd’hui, nous avons des politiciens en mal d’inspiration qui jouent avec le feu en essayant de se reposer sur leurs communautés. Nous avons des populations qui ne demandent que trois choses à savoir : s’éduquer, se soigner et se nourrir. Les Guinéens s’en foutent de savoir qui est Peulh, qui est Malinké et qui est encore Guerzé. Qui est musulman et qui est chrétien aussi. Qui est homme et qui est femme. Nous avons envie d’avoir un Etat de droit, un Etat normal. Par rapport à ce postulat, il faudrait qu’on sache que, tant qu’il n’aura pas une prise de conscience collective, nous n’irons nulle part .
 
(…) Aujourd’hui, la classe politique a failli. Il est temps que la jeunesse fasse une prise de conscience collective. Tout le monde a vu le combat de la GECI au sein du Collectif et de l’ADP. Au point lorsqu’il a fallu qu’on se batte pour notre place à la CENI, il a fallu le soutien de la presse. Conséquence, la jeunesse guinéenne n’acceptera plus l’inacceptable. La GECI a fait des propositions que le monde reconnaît, l’opposition est majoritaire en Guinée. La meilleure façon est de faire en sorte que cette opposition soit toujours majoritaire sur les bancs de l’assemblée. C’était d’aller en ordre regroupé. C'est-à-dire battre partout le pouvoir en place .

 

« En Guinée on n’a plus de politiciens, c’est plutôt des gens qui font de la politique ».

L’opposition devrait créer une passerelle entre tous les partis. Identifier toutes les circonscriptions. Choisir le meilleur d’entre nous et afin que nous soyons face au pouvoir. Par exemple si l’opposition n’avait qu’un seul candidat à Kindia, il l’aurait remporté. Même un seul candidat à Kankan, on aurait pu le remporter également, bien sûr que ce soit comme on le dit le fief du pouvoir. Au lieu de faire la politique, nous nous sommes comportés en politiciens. C’est pourquoi je dis qu’en Guinée on n’a plus de politiciens, c’est plutôt des gens qui font de la politique.

Il ne faut pas avoir le doctorat pour savoir que la meilleure stratégie, c’est d’aller ensemble. Mais aujourd’hui, nous allons nous marcher sur les pieds. Et donc, on va faire le jeu du pouvoir dans la mesure où nous serons six, sept ou huit candidats dans une circonscription. Nous allons nous partager les mêmes électorats alors que l’électorat du pouvoir restera stable. Nous risquons d’avoir une opposition qui restera encore dans l’opposition sur les bancs de l’assemblée. Car, nous n’avons pas l’intelligence politique de regroupement », a-t-il regretté.

 

«Il faut que les Guinéens le sachent, la loyauté n’existe plus dans ce pays, la sincérité non plus »

On a été trahi par Alliance Cellou Dallein Président. Cette trahison n’a pas été amère. C’est plutôt une déception. Car, lorsqu’on a été aux élections présidentielles et qu’on a perdu au premier tour, la question qui s’est posée à GECI était de rester en stand-by ou d’accompagner l’un des candidats. On a créé une commission qui est allée vers les deux candidats et on a fait notre choix en faveur de l’Alliance Cellou Dalein Président. Je ne connaissais pas Cellou, je ne l’ai jamais rencontré, je le critiquais d’ailleurs quand j’étais dans la société civile. En tant que président d’un cercle d’études, on a fustigé tous ceux qui ont contribué à la déliquescence dans notre pays, directement ou indirectement. Mais le parti a décidé de l’accompagner et la GECI a été le premier parti à rallier l’alliance Cellou. Et, aujourd’hui, c’est cette même alliance qui se met contre nous. Il faut que les Guinéens le sachent, la loyauté n’existe plus dans ce pays, la sincérité non plus.

J’ai eu des accointances avec l’UFR (Ndlr le parti que dirige Sidya Touré). Sidya est un grand frère, nous avons beaucoup travaillé ensemble. Mais, aujourd’hui qu’est-ce qui se passe ? Du moment qu’il faut partager, chacun veut tout pour lui. Donc, face à cette expérience, la GECI a pris ses dispositions pour être un parti autonome et plus indépendant. Beaucoup de choses se sont passées dans l’opposition pour lesquelles nous n’étions pas d’accord. Mais, en tant que républicain, quand la majorité suit quelque chose, il faut l’accompagner.
 

« Mais nous donnerons une consigne de vote qui ne sera ni l’UFDG ni l’UFR »

Nous avons quitté l’opposition républicaine parce qu’il n’y a plus notre place. Car, pour nous, elle est même obsolète du moment où l’alliance politique a été achevée par un programme électoral. Nous allons aux élections, nous allons tout faire pour rafler Kaloum. Comme nous avons des militants partout et j’ai subi énormément de pression parce que nous n’avons pas pu faire accepter notre liste nationale. Mais nous donnerons une consigne de vote qui ne sera ni l’UFDG ni l’UFR .

Ce sont des politiciens en mal d’inspiration qui sont en train de jouer avec cette ethno-stratégie. Ce n’est pas parce que je suis contre le RPG que je vais dire que je suis contre les Malinkés. Je connais des gens en Europe qui sont du RPG qui ne savent même pas parler le Maninka, qui portent le même nom que moi. C’est pour vous dire qu’il faut qu’on arrête de tenter le diable, qu’on arrête de jouer avec le feu .
 

 L’échec d’Alpha Condé sera « notre » échec à tous …

Ce pays est devenu comme une usine à gaz, il suffit d’une étincelle seulement pour qu’il saute. Que les gens prennent conscience. Il faut que les gens sachent que l’échec d’Alpha Condé n’est pas bon pour nous, l’échec du gouvernement n’est pas bon pour nous, on ne va pas danser parce qu’il n’a pas réussi. Au contraire on doit pleurer parce qu’il n’a pas réussi. Il faut qu’on change notre façon de faire. Lorsqu’une action est malsaine, on la dénonce et on propose une solution. Il faut qu’on arrête des invectives.

 Il ne faut pas qu’on s’amuse avec le pouvoir. Lorsqu’on minimise le pouvoir, lorsqu’on décrédibilise le pouvoir, nous nous déshabillons nous-mêmes. Lorsqu’un Guinéen insulte la Guinée, il se déshumanise. Essayons de changer la donne ».

 

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