LaGuinée se trouve plus que jamais à lacroisée des chemins

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Que reste-t-il, depuis l’éviction du president Alpha Condé et de la nomination d’un gouvernement de transition en Guinée, de l’engagement pris par la junte guinéenne, de faciliter le retour à l’ordre constitutionnel.

Après l’installation du CNTsamedi 05 février dernier.

Le tout nouveau président M Dansa Kourouma prenait la tête du conseil national de la transition en Guinée, nommé par le psdt Mamady Doumbouya, en apparence inclusif, mais qui semble surtout avoir seulement entériné la décision du CNRD, l’institution politico-militaire qui dirige lepays depuis le 05 septembre 2021.

Sauf que les supputations et les frustrations vont bon train dans le pays.

Si, dans un premier temps, ce renversement du pouvoir par les militaires était bien accueilli par la population guinéenne- puisqu’il semblait être l’aboutissement des manifestations, qui ont secoué le pays (suivi d’arrestations arbitraires, de tueries, de verrouillage systématique du pays, de la dégradation du tissu social) demandant justement le respect de la constitution guinéenne par le président Alpha Condé au pouvoir depuis 2020- aujourd’hui, la mainmise des militaire sur le processus de transition donne le sentiment que ce mouvement est en train d’être instrumentalisé, confisqué par un petit groupe àla fois àla solde d’un clan mafieux et ethniciste, mais aussi et surtout à la solde des structures impérialistes mafieuses…

Pourtant, la junte militaire guinéenne est engagée aujourd’hui sur plusieurs fronts qui en temps réel devraient rassurer la population guinéenne de sa bonne volonté de vouloir rester fidèle à son discours du 5 septembre 21.

Il s’agit par exemple de sa poursuite actuelle des criminels financiers et de son engagement à vouloir récupérer les biens de l’État détournés par les hauts cadres de l’État guinéen.

Un acte salvateur, puisque de l’indépendance jusqu’à nos jours l’État guinéen n’a jamais eul’audace ou la volonté de combattre la corruption financière dans ce pays. Source pourtant de la pauvreté endémique du peuple, de l’immigration mortelle des jeunes, du chômage des jeunes, du sous-développement du pays.

Pire, le pillage systématique des ressources minières, énergétiques de ce pays, l’affinité, le bidonnage, la forfaiture, la corruption et le manque de transparence dans la gestion de la chose publique sont les caractéristiques des régimes guinéens.

Aujourd’hui un jeune diplômé guinéen sans un bras long à cause de ce système de mafia organisé n’a mathématiquement parlant que zéro chance d’intégrer la fonction publique oud’occuper un poste de responsabilité.

D’où l’impérieuse nécessité de mettre fin à ce système de corruption, à ce népotisme organisé.

Mais la junte militaire guinéenne souffre malheureusement d’une incommunicabilité notoire, d’un manque d’écoute que même cette lutte qu’elle est en train de mener pour l’intérêt supérieur de

la nation guinéenne est incomprise.

Elle a tellement l’air confusionniste, démagogique que beaucoup de guinéens sont aujourd’hui tentés d’être complaisant à l’égard des présumés pilleurs de la République, qui ont semé la corruption financière dans ce pays.

Plusieurs guinéens pensent que cette lutte noble qu’ils ont engagée est juste une sorte depression et de chantage politique auxquels la junte veut se livrer contre les adversairespolitiques qui gênent le clan ethniciste autour d’elle.

Ceci dit, le peuple de Guinée ne suit plus ou n’arrive plus à comprendre la démarche du psdt Mamady Doumbouya.

Il donne l’impression aujourd’hui d’être à la quête de popularité et qu’il est venu pour s’éterniser au pouvoir.

Or il oublie que la présidence n’est pas un concours de popularité, c’est un combat quotidian pour le peuple.

Et « La popularité, c’est comme le parfum. Un peu, c’est agréable. Faut pas tomber dans le bocal, sinon ça devient une odeur. On la trimbale partout.”

Elle ne peut ni donner le pouvoir, ni maintenir une personne au pouvoir, surtout lorsqu’on souffre d’une insincérité pesante vis-à-vis de ses militants ou de ses citoyens.

Alors il est temps que M Mamady Doumbouya tente de revoir sa course actuelle et si nécessaire triez son entourage

Car à l’allure où vont les choses l’on se demande s’il restait encore quelque chose de ses engagements pris le 05 septembre 2021.

Mieux que peut-on vraiment attendre du tandem entre lui et son président du conseil national de la transition, cet homme quia supporté l’enterrement de l’alternance démocratique en Guinée, ayant conduit le pays danscette nouvelle crise?

Le pays parviendra-t-il à rassembler les conditions d’une future élection libre et transparente ?

Quel rôle pourrait y tenir l’actuel premier ministre Mohamed Beavogui, ce technocrate effacé sans aucune influence?

Un retour à la stabilité est-il possible – alors que les partis politiques de l’opposition sont de plus en plus frustrés?

En politique M Mamady Doumbouya, il est impératif de prendre du recul sur une situation parfois compliquée, comme celle guinéenne, afin de dépassionner les enjeux, pour apporter la meilleure solution possible en matière d’outils, d’éléments, de timing et de stratégie.

#Aïssatou Chérif Baldé.

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Foulou
Foulou
16 février 2022 22:50

@Mme Balde,

Vous avez bien decrit la situation actuelle de la Guinee. Mais je dois vous dire que nous sommes plus a la croisee des chemins; nous avons deja pris le mauvais tournant de l’histoire (encore une fois), et il ne reste plus qu’a prier qu’une correction s’opere.