Suite à la publication de mon article intitulé « la Guinée est-elle mieux gérée qu’avant ? », beaucoup m’ont contacté pour me poser des questions. J’avoue qu’il y a eu plusieurs questions, même si elles se ressemblaient. Parmi ces questions, j’ai sélectionné deux d’entre elles qui résumaient la totalité en substance.
Première question, « Comme vous avez ci-bien montré qu’il ya la production plus qu’avant et que les facteurs de production affichent des résultats positifs, donc il ya croissance ; et qui parle de croissance parle de richesse. Mais pourquoi alors le gouvernement refuse d’accorder un salaire de base de huit millions (8.000.000 FG) aux enseignants ? Donc c’est de la mauvaise foi alors ? »
Deuxième question, « Certes, les efforts ont été déployés par le gouvernement, mais une réelle performance économique ne se dit pas, elle se fait sentir dans le quotidien de la population, dans le panier de la ménagère. Pourquoi alors les guinéens ne ressentent pas l’effet de cette performance ? »
D’abord avant de rentrer dans le vif du sujet, je voudrais tout simplement dire que je ne suis ni chef ni décideur, et je ne prétends pas me substituer aux décideurs. En tant que Ingénieur-économiste, j’essaie tout simplement de donner quelques explications possibles aux différentes questions qui m’ont été posées.
Pour la première question, je voudrais dire à mes compatriotes que les pays qui sont sous le contrôle du Fond Monétaire International (FMI) ont une marge de manœuvre très réduite, le rôle du FMI étant de stabiliser les économies, il cherche toujours à s’assurer de la solvabilité de ces pays membres, à travers entre autres les limitations des emprunts, les limitations des dépenses excessives etc… Les pays comme le nôtre qui sont dans les besoins c’est-à-dire les pays déficitaires doivent impérativement respecter les conditions posées pour pouvoir toucher aux aides et aux emprunts, mais plus souvent, si le déficit est important, les demande sont automatiquement rejetée par le FMI. En un mot, le Fond monétaire international est le gendarme de nos Economies.
Donc, l’augmentation de salaire à huit millions demande une dépense supplémentaire qui ne sera pas prise en compte par le FMI ; à la rigueur il demandera à l’Etat de surseoir à certains de ses programmes de développement. Je voudrais dire par là que cette augmentation va créer pour l’Etat une chaine continue de dépenses additionnelles, qui l’empêchera à faire face aux besoins primaires de la population. Pour moi, l’augmentation du pouvoir d’achat vaut mieux que l’augmentation de salaires, les deux ne sont pas forcément liés. Je l’ai déjà démontré dans l’un mes articles précédents. Une augmentation de salaire n’est pas indispensable à l’amélioration des conditions de vie de la population.
Pour la deuxième question, je dirais que les entreprises extractives ayant contribué à la croissance sont à forte intensité de capital et relativement isolées du reste de l’économie, ce qui explique la croissance sans effets pour les foyers. La préoccupation majeure du gouvernement dans ce cas est de faire de telle sorte que l’économie soit diversifiée. C’est pourquoi d’ailleurs l’Etat vient d’établir un programme avec la chine (protocole d’accord sur 25ans) afin de disposer des ressources à investir dans les secteurs économique et social, et arriver à une structure économique plus équilibrée fondée sur la diversification de son économie. C’est ce qui permettra à tout un chacun d’être actif et avoir un revenu convenable. Ceci dit, nous devons faire beaucoup attention avec les jeux de mots ; on parle du mot quotidien ou l’amélioration du quotidien ? Il y a amélioration du quotidien lorsque les foyers sont passés de six (6) heures d’électricité sur 48 à 16 heures d’électricité sur 24. J’entends par amélioration du quotidien lorsque l’autoroute est passée de Matoto jusqu’à Coyah. J’entends par amélioration du quotidien lorsque le prix des denrées alimentaires se stabilise (maitrise de l’inflation).
Voici en quelques lignes ce que je peux vous servir comme réponses possibles. Les questions restent ouvertes.
Salou NABE, Lyon France
Merci, Monsieur Diallo, pour ces intéressantes informations (qui n’invalident pas l’article de Salou Nabé, qui se contentait de répondre à des questions, et qui clarifie à mon avis quelques éléments du problème). Je pense que la gabegie et le train de vie de certains cadres est quelque part intrinsèquement liée a la nature même du régime ultralibéral du laissez-faire n’importe quoi au nom de la « Liberté », et à la dépendance sur l’extérieur. Mais….à qui la faute ? Alpha Condé a trouvé cette gabegie et dans le contexte de l’époque (2000-2010), il était difficile de faire autrement que de travailler « avec ».… Lire la suite
Monsieur NABE, Dans votre 1er billet « …La Guinée est-elle mieux gérée qu’avant ?… » Vous nous avez sorti et en fanfare cette phrase ci-dessous. « …il est le résultat d’une analyse DES DONNEES réelles afin de faire une comparaison entre le passé et le présent pour mieux prévoir le futur…. » Je me suis abstenu de commenter cet article pour la simple raison que je me suis dis, n’importe qui peut et pourrait « choper » quelques chiffres ou données des institutions de Bretton Woods connus/ (es) de tous et qui foisonnent sur la toile, pour faire ses analyses économiques sur un pays.… Lire la suite
Dans le prolongement de mon 1er commentaire et pour revenir à ce 2ème article ; vous semblez resté sur la même lancée que dans votre 1er article ; c’est à dire, écrire ou faire une analyse économique ou répondre à des questions relatives à l’économie sans donner le moindre chiffre.Même un sociologue ferait mieux. En termes de données ou de chiffres, vous noterez au passage le contraste avec le commentaire de M. DIALLO AOT. Et concédez qu’il est bien saisissant. L’autre problème dans ce deuxième article, c’est votre réponse bancale notamment celle concernant la deuxième question. Je la cite :… Lire la suite
@Nabe, tout ce discours sans un mot sur la principale source possible d’économie pour mieux gérer le pays : la gabegie financière d’un petit clan au pouvoir au détriment de millions d’autres compatriotes. Juste quelques exemples : – Ces projets de bauxite n’apportent pas seulement des « améliorations » du taux de croissance du pays pour faire de nous le 3e exportateur mondial. Il apporte également des millions de USD supplémentaires. Rien que la SMB verse près de 400 millions USD par an dans les caisses de l’état depuis 2017. OU VA CE POGNON ? EST-IL RÉSERVÉ A TOUS LES GUINÉENS (même… Lire la suite