Malick Sankhon réagit à la Déclaration de Paris: « Kouyaté, Sidya et Cellou sont des anarcho-fascistes »

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Le pouvoir et l’opposition sont à couteaux tirés depuis la publication par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) du chronogramme de la tenue des futures élections programmant la présidentielle pour le 11 octobre prochain et les communales courant premier trimestre 2016. Cette décision de l’instance n’est du goût de l’opposition qui y soupçonne une main noire du pouvoir et une volonté de traficoter ces élections.

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Retranchés la semaine dernière à Paris, les leaders Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté ont menacé de reprendre les manifestations publiques jusqu’au départ du président Alpha Condé si l’ordre n’est pas inversé. En réponse à cette menace, le président du Comité d’orientation stratégique du Collectif pour la réélection d’Alpha Condé (CRAC 2015), a qualifié ces leaders d’anarcho-fascistes. Malick Sankhon l’a dit chez nos confrères de la radio Espace FM dans leur émission Les Grandes Gueules. ‘‘Vous avez un groupe d’anarcho-fascistes qui s’assoit au bord de la Seine et qui planifie l’assassinat de notre peuple. Ces gens-là, je n’ai ni respect, ni considération pour eux’’, a avancé d’emblée M. Sankhon qui s’empresse à justifier ses propos : ‘‘Le socle de notre nation, ce sont nos institutions. Dès l’instant que vous faites une négation de ces institutions sur lesquelles repose notre destin commun, vous les contestez, vous devenez un anarchiste’’, explique l’invité des Grandes Gueules qui poursuit sa communication en s’interrogeant et se répondant. ‘‘Pourquoi fascistes ? Parce que voilà des Messieurs qui vont à l’extérieur de leur pays, s’asseoir et dire : «Nous allons faire un programme de gouvernement, faire des manifestations et prendre le pouvoir parla force ». Ce sont des fascistes’’. Le cycle normal de la démocratie voudrait qu’après la présidentielle, soient organisées les législatives et enfin les communales. A ce niveau, beaucoup de principes de la loi on tété écorchés. Puisque le mandat des délégations a expiré. Or, la loi prévoit que lorsqu’il y aune telle situation, il est du ressort du pouvoir Exécutif d’en nommer (comme il l’a déjà fait) pour un mandat de 6 mois. Et de six mois seulement. Le temps pour lui d’entériner la décision de la Céni programmant la tenue de ces consultations. C’est en cela que l’opposition ne veut pas voir se tenir la présidentielle avant les communales. D’ailleurs, elle estime que ces nommés de maires peuvent avoir une influence certaine sur la crédibilité du processus électoral et par ricochet des résultats des urnes. Mais M. Sankhon balaie ces estimations du revers de la main.‘‘Si cela était possible, dit-il, nous aurions pu obtenir 80%. Nous sommes allés avec ces mêmes délégations spéciales aux législatives. Ça a empêché l’opposition de gagner à l’uninominale à Conakry ? Ça l’a empêchée de gagner à l’uninominale à Boffa ? Ça l’a empêchée de gagner à l’uninominale à Labé ?’’

De la nécessité de tenir la présidentielle avant les communales

Actuel Directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), Malick Sankhon trouve normal d’organiser la présidentielle avant les communales. Sachant qu’à peu près 6 mois seulement nous séparent de l’élection présidentielle d’octobre, M. Sankhon rappelle que le président doit convoquer le corps électoral 90 jours avant. ‘‘Ce qui va nous enlever 3 mois. Il restera 3 autres mois. Si on avait pris soin de dire qu’on fait les élections communales maintenant, à quel moment se tiendrait la présidentielle ?’’, se demande-t-il.‘‘Ce qui est plus grave, poursuit M. Sankhon, c’est que ça nous sortirait du délai constitutionnel. A partir de cette date, une fois que le président Alpha Condé, constitutionnellement n’est plus dans la légalité, il revient à tout un chacun de contester sa légitimité. Or, une élection présidentielle en Guinée, c’est la clé de voûte de nos institutions. Mieux vaut retarder les élections locales et organiser l’élection présidentielle qui est la principale clé de voûte de nos institutions’’.

De la légitimité d’Alpha Condé

Pour toujours marquer sa désapprobation de l’idée des opposants de faire partir de force Alpha Condé, M. Sankhon soutient que la démocratie aune mesure : ce sont les élections. Il explique que les dernières élections législatives ont permis à chaque parti politique de mesurer sa représentativité sur le plan national. «Moins d’1 million de voix pour l’UFDG, 100.000 ou 200.000 au maximum pour l’UFR et peut-être 30.000 pour le PEDN. La dernière mesure de la légitimité au sein de ce peuple date de ces élections d’où le RPG Arc-en-ciel est sorti avec 1.600.000 voix». Entre «ces trois partis qui dénient la légitimité du président Alpha Condé aujourd’hui et le RPG Arc-en-ciel qui a défendu ses couleurs, vous avez 500.000 voix de différence. Qui donc détient la légitimité ?’’, interroge M. Sankhon.

Appel à la vigilance collective

Mesurant les conséquences fâcheuses de cette menace des opposants si elle entrait en vigueur, le président du Comité d’orientation stratégique du CRAC interpelle ses compatriotes en ces termes: ‘‘Nous sommes face à notre destin. C’est le sort de la Guinée. Nous, nous devons d’expliquer à notre peuple ce qui est en jeu. Et ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est la cohésion, c’est notre vouloir vivre ensemble qui est mis enjeu par un certain groupe. Et ça, nous ne pourrons jamais l’accepter ! Les leaders anarcho-fascistes qui se sont réunis à Paris, veulent assassiner notre peuple, veulent un coup d’Etat. C’est pourquoi je demande à chacun et à tous d’être vigilants. Nous ferons tout pour que la paix soit préservée dans ce pays, pour qu’aucun guinéen ne soit blessé, ni aucun bien saccagé’’. Et Malick Sankhon d’enfoncer le clou : ‘‘Chaque fois qu’il y a des manifestations en Guinée qu’on dit pacifiques, ce sont des cortèges de morts. Or, il y a des partis ici qui sont des partis nécrologiques, qui veulent tirer leur légitimité du nombre de morts qu’ils ont en leur sein (…).Mais nul n’est au-dessus de la loi’’. Point, barre.

Mady Bangoura (Le Populaire)

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