Selon Franklin Roosevelt: « En politique, rien n’arrive par hasard. Chaque fois qu’un événement survient, on peut être certain qu’il avait été prévu pour se dérouler ».
 Ainsi donc il ne peut y avoir de hasard en politique. Dans ce domaine, tout acte posé mérite d’être analysé au préalable afin d’éviter des conséquences graves incalculables. La politique ne doit certes pas être réduite au « real politique », ou encore au « cynisme ou à la cruauté », comme c’est le cas aujourd’hui avec l’actuel président guinéen Mr Alpha Condé.
Cependant face à de telles personnes, elle doit forcément être fondée sur le pragmatisme. Et cette politique pragmatique ne peut pas être idéale ou moraliste,mais plutôt applicable, adaptée aux hommes et femmes de sa société tels qu’ils sont.
En effet, un homme ou femme politique doit faire usage d’une politique pratique, pragmatique calquée des réalités de son environnement, en prenant soin de comprendre le mode de fonctionnement de l’adversaire politique, le surprendre, le surpasser voire composer avec ses maux pour enfin conquérir le pouvoir.
Mais, lorsqu’on pense être un politicien moraliste dans la jungle guinéenne où l’on dévore les plus faibles que soit, et rampe devant ceux qui sont forts; où le cynisme et la cruauté ont pris le dessus, l’on devrait peut être changer de métier et enlever le costume de politicien. Car en tant que politicien moraliste on pourra jamais y sortir victorieux ou vivant. Et il serait d’ailleurs suicidaire de penser à se battre par la voie des urnes ou encore se battre loyalement contre un tel adversaire, qui n’a aucun intérêt à articuler la légitimité de son pouvoir sur les institutions modernes telles que les élections démocratiques, inclusives, transparentes et légales. Car ces maux sont inhérent à de tels hommes de pouvoirs en Afrique qui sont conscients que la négation du processus électoral comme base de légitimation du pouvoir politique conduit le plus souvent à la naissance d’un pouvoir autoritaire, personnalisé. D’où la nécessité d’organiser des élections non transparentes afin de pousser à la défiguration de la démocratie et renforcer donc le système autoritaire. Vouloir convaincre de telles personnes assoiffés de pouvoir, de son intelligence ou de son humanisme est juste chimérique.
Mieux la vie politique reste jonchée d’écueils, dans le domaine des alliances, motivées pourtant par des élans généreux, simplement parce que l’affrontement des egos ne peut pas conduire à des ralliements qui sont considérés comme des échecs, des soumissions, des emprises des uns sur les autres.
Un fait juste normal car la politique est un état de guerre permanent, un théâtre d’affrontement d’idées mais aussi de personnalités.
Et dans ce monde, le hasard ne peut pas y trouver sa place. Il y règne plutôt, les crises, les intrigues, des erreurs, des pièges, mais qui ne surgissent pas par hasard. Ils servent plutôt d’indicateurs pour rectifier une trajectoire, explorer de nouvelles orientations, expérimenter un autre chemin.
Raison pour laquelle, il est nécessaire de comprendre que faire de la politique c’est l’art et la manière de tirer son épingle du jeu politique. Et cette stratégie politique ne peut elle, se faire sans coup politique qui est plus qu’utile, lorsque dans la recherche du pouvoir on décide nécessairement vouloir être dans la lumière, être connu et reconnu, estimé, du moins respecté et, à défaut, être craint.
Car le jeu politique comporte un nombre remarquable de participants, mais relativement peu de place disponibles.
Ce jeu aussi perfide soit il, doit être compris et maîtrisé par chaque politicien qui se veut victorieux. À défaut, il faut changer de trajectoire ou ôter son costume de politicien.
À l’évidence, la sélection du 18 octobre 2020 en Guinée est le reflet exact de cette perfidie et cruauté dans le milieu politique guinéen. Une politique voulue et entretenue et par le régime guinéen et par la fausse communauté internationale en l’occurrence la CEDEAO.
Et cela prouve que lorsqu’on est candidat à une élection présidentielle en Afrique avec en face un président de la République tel que Alpha Condé, Faure Eyadema, Ali Bongo, Macky Sall, Alassane Ouattara soutenus par les structures internationales mafieuses, qui se cachent derrière la fausse communauté internationale, il serait impératif avant d’aller aux élections de chercher à avoir l’onction populaire composée de toutes les composantes de la nation, c’est à dire qui s’étend au-delà de sa base électorale afin de pouvoir déboulonner un tel système à la solde des organisations internationales, antichambres des pouvoirs neocolonialistes, antidémocratiques. Et c’est cette méthode qui a permis au peuple malien de chasser l’ex président neocolonialiste malien Ibrahima Keita et de triompher sur l’organisation neocolonialiste ouest africaine la CEDEAO.
La réussite d’une telle méthode exige aussi d’un parti de s’inscrire sur la durée, pour éviter de se contenter de suivre le rythme des échéances électorales.
En somme, la démocratie guinéenne a besoin d’innover, de sortir de ses ornières qui l’empêchent de trouver des perspectives. A défaut, le ras le bol va forcément s’installer, l’extrémisme, le populisme se renforceront sur des idées simplistes, et quelqu’en soit la durée de l’oppression du pouvoir guinéen. L’entre soi s’organise déjà dans la peur de perdre des acquis, on réclame l’homme – la femme- fort de la situation ; celui-ci ou celle-là sont à la porte avec justement un ego prêt à tout comme Alpha Condé ou d’ailleurs pire, notamment la prise de pouvoir dictatoriale, celle qui règle tout pour tout le monde. Car il est plus facile d’agir d’autorité avec une seule voix, soutenue par des intérêts bien gardés et entretenus, que de vouloir intégrer les multiples voix qui font la richesse, la diversité et la culture sociétale.
D’ici là , le paradoxe guinéen continue. Le hasard politique, la cruauté, le cynisme tout comme l’amateurisme politique, l’ethnocentrisme politique s’enracinent pour continuer d’empêcher un sursaut national avec une conscience élevée pour contrer l’élan despotique du régime guinéen avec la complicité d’une fausse communauté internationale.
Que Dieu sauve la Guinée de ses démons!
Aissatou Cherif Baldé.
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