Depuis un certain temps, l’actualité politique de la Guinée est dominée par cette affaire de 3e mandat ou plutôt, ce débat concernant une probable modification de la constitution. Le refus du président de la république de solennellement clarifier sa position dans cette affaire a fini par créer des dissensions entre la mouvance présidentielle regroupée au sein du RPG arc-en-ciel, et l’opposition réunie autour de l’UFDG. La mouvance présidentielle, qui entretient cette possibilité de modification de la constitution par le président de la république, croit fermement que l’acte posé par ce dernierest conforme à la légalité. Par contre, l’opposition et certains groupements de la société civile, même s’ils semblent ne pas contester la légalité de cettepossibilité avancée par la mouvance présidentielle, réfuteraient avec la dernière énergie la légitimité de l’acte posé celle-ci. Ce qui est malheureux dans cette situation est le fait que nos politiques ont toujours essayé de dissocier ces deux notions de droit public. On nous enseigne en droit public, que les deux notions « légalité et légitimité sont complémentaires » ; l’une ne saurait être efficace sans l’autre. D’ailleurs, dans toutes les grandes démocraties de par le monde, ces deux notions sont indissociables ; et de surcroit, vouloir les dissocier conduirait inévitablement à l’anarchie. D’où mes craintes pour ma Guinée qui continue de souffrir de l’égoïsme de ses hommes politiques.
Dans cet article, jeferai une analyse de la situation actuelle de façon impartiale afin de susciter un débat qui tiendrait compte de tous les optionsà la veille de cette élection présidentielle de 2020 ; qui, il faut le rappeler, reste la dernière cocarde pour nos ainés dans l’arène politique actuel.
Le président de la république a-t-il une intention de modifier la constitution pour lui permettre de briguer d’autres mandats au-delà de 2020 ?
Comme on a l’habitude de le dire, qui ne dit rien consent. Le refus du président de la république de formuler sa position sur la question et surtout ses récentes déclarations au Sénégal et Cote d’Ivoire voisins, nous permettent de conclure qu’il a effectivement envie de rester au pouvoir au-delà de 2020. Mais comment ? Il laisse le dernier mot au peuple qui est le seul souverain dit-il sans plus de détails. Pour celui qui sait, la souveraineté du peuple dont il fait allusion n’est rien d’autre que la voie des urnes à travers un referendum. Il est vrai que la constitution confère au président la possibilité d’amender celle-ci. Et c’est le point d’achoppement puisque cette même constitution a clairement indiqué que le président de la république ne peut briguer plus de deux mandats. Cette disposition va plus loin pour dire que la question des deux mandats ne peut être amendée. Donc, légalement et légitimement, le président de la république ne pourra point être candidat et briguer un autre mandat présidentiel au-delà de 2020. Il peut demander une modification de la constitution et c’est son droit le plus absolu. Mais il faut qu’il parte en 2020 ; avec ou sans une nouvelle constitution.
Le président de la république et son entourage savent pertinemment que la question d’un nouveau mandat pour lui au-delà de 2020 est une simple affabulation destinée à distraire ses opposants opportunistes qui préparent leur dernière moisson avant leur retraite de l’arène politique après 2020. Et c’est pourquoi je reste sur ma faim quant à leur stratégie. Cette opposition a toujours dansé sur le rythme d’un président de la république en perpétuel quête de popularité.
La question de 3e mandat une simple affabulation pour glisser le mandat du président au-delà de 2020 ?
Cette question de 3e mandat n’a jamais été l’option A du président de la république. Elle est simplement utilisée pour gagner en temps afin de glisser l’organisation de l’élection présidentielle prévue durant le dernier trimestre de 2020.En tant qu’homme politique averti de la politique africaine, et mes accointances dans les milieux influents sur l’Afrique de l’ouest et la Guinée en particulier ; il est de mon devoir d’attirer l’attention de mes compatriotes sur les vrais plans concoctés pour permettre au président de la république de glisser son mandat actuel au-delà de 2020. L’objectif ici n’est point de créer une dissension entre les opposants qui font semblant de barrer la route au président, mais il est important de signaler que parmi eux, existent de grandes figures qui feraient le jeu du président de la république. Le moment venu, et avec plus de détails, nous divulguerons ces gens. Sans tarder, voici ce qui semble être les plans A, B, et C mis en place pour pérenniser le pouvoirdu président de la république au-delà de 2020. Dans cet article, on ne parlera que du plan A, qui reste l’ultime goal des barons du pouvoir actuel. Les options B et C seront publiés dans un autre article.
Plan A – Glisser le mandat du président de la république au-delà de 2020
Comme je l’ai déjà dit plus haut, la constitution est très limpide sur la question : le président de la république ne peut faire plus de deux mandats et cela ne peut faire objet d’amendement. Par conséquent, le président de la république doit impérativement partir à la fin de ce mandat, et cela avec ou sans une nouvelle constitution ! Tout ce bruit dans cette affaire de 3e mandat est une façon d’accomplir l’option A qui n’est autre que de glisser le mandat actuel au-delà de 2020. D’ailleurs, l’objectif de cet option a été accompli a plus de 85% dont voici les grandes lignes :
- Mettre main sur la cour constitutionnelle – Sans plus de commentaires cet objectif,communémentappeléMilestone dans le jargon américain, a été déjà atteint. La destitution illégitime de son président était le point culminant.D’ailleurs, la nomination d’un haut représentant du chef de l’Etat et les avantages accordés au poste de chef de fil de l’opposition n’étaient qu’une mise en scène pour éviter une riposte des deux poids lourds de l’opposition qui, techniquement, cumuleraient plus de 60% de l’électorat, dans une élection transparente et équitable. C’est pourquoi le hold-up perpétré à la cour constitutionnelle avait réussi sans incident majeur.
- Glisser le mandat des députés au-delà des cinq ans prévus par la constitution – Le glissement du mandat des députés aurait accompli deux objectifs majeurs dont :
- L’affirmation de l’autorité de la nouvelle équipe illégitime à la cour constitutionnelle. Pour rappel,c’est cette cour qui avait légiféré sur la question du mandat périmé de nos députés. En effet, c’est l’une des grandes décisionspermises par cette cour depuis son installation. Ceci est très important ! c’est un acte majeur si ce n’est l’un des plus grands depuis 2010. Il y’a deux volets à ne pas minimiser : Le président de la république a saisi la cour sur la question du mandat des députés. La cour a donné son avis. Et puis les députés ont accepté sans réserve. Ainsi, l’exécutif et le législatif ont tous les deux validé l’autorité de la cour. Bravo !
- Nos députés de par leur décision de siéger à l’Assemblée Nationale, militent ainsi dans la violation de cette même constitution qu’ils prétendent protéger aujourd’hui. C’est l’une des plus grandes bêtises politiques dans l’histoire récente de la Guinée. Cet acte immoral de nos députés, nous ramène de quinze ans en arrière en matière de démocratie. La Guinée d’aujourd’hui n’est pas si différente de celle de 2000 sous l’ère du général en matière de démocratie. Alpha avait promis deux choses aux guinéens avant la fin de ses deux mandats : Ramener la Guinée là où Sékou Toure l’avait laissée, et éliminer le peu de progrès démocratique obtenu sous l’ère du général Lansana Conte. Sans doute, il a très bien réussi à satisfaire ces deux objectifs.
- Soulever la question du fichier électoral pour retarder l’organisation des élections législatives le plus longtemps possible – Les insuffisances suscitées récemment sur le fichier électoral ne sont rien d’autre qu’une formule bien ficelée pour retarder les élections à venir. En effet, ces insuffisances auraient toujours existé depuis l’affaire Waymark ! Les élections législatives de 2013, la présidentielle de 2015, et les locales de 2018 ont été toutes organisées sur la base de ce fichier. D’ailleurs, le refus de l’opposition d’exiger un assainissement du fichier électoral avant l’organisation de l’élection présidentielle de 2015 ; m’avait forcé à l’époque de militer pour un parti membre de la mouvance présidentielle, pour signifier ma déception envers l’opposition. Vouloir parler d’assainissement maintenant, après trois élections majeures, c’est manquer du respect à la conscience du peuple. L’objectif principal recherché ici serait de retarder les élections législatives afin de permettre au président de la république de glisser son second mandat au-delà de 2020.
- Semer le désordre à travers tout le pays au nom d’une nouvelle constitution– Tout est mis en œuvre pour semer le désordre entre opposants et adeptes d’une nouvelle constitution qui permettrait au président de la république de briguer de nouveaux mandats au-delà de 2020. Dans les jours et semaines à venir, des caravanes seront lancées à travers tout le pays pour faire la promotion d’une prétendue nouvelle constitution. L’objectif principal serait de réprimer fort les opposants afin dissuader toute opposition au glissement du mandat présidentielle au-delà de 2020. Le nouveau recrutement dans l’armée, les mutations des officiers au sein de celle-ci, et surtout les PA dans les bastions de l’opposition auraient un seul objectif : imposer un Etat policier pour permettre aux barons du pouvoir de pérenniser leur mainmise sur la Guinée ; notre bien commun. Mais ça ne marchera pas !
C’est l’occasion pour moi de saluer l’engagement nos artistes qui sont décidésà faire un front commun contre le maintien du président de la république au-delà de 2020. Il faut aller jusqu’au bout dans la vigilance.
Bon début de ramadan a tous nos compatriotes. Que le tout puissant préserve notre bien commun : la Guinée.
A bon entendeur salut.
Note : Acceptons la pluralité des opinions. Pas d’injures et rien qu’un débat civilisé !
Alhaji A. Aziz Bah
Activiste et homme politique
Panaf C’est un euphémisme de dire qu’ ADO est un agent assermenté du couple BM/FMI. Ce qui m’inquiète c’est la propension de notre « guide » à croire seulement aux étrangers. Même aborder ce sujet ,il fait recours aux médias étrangers pour souligner le mépris du pays et surtout une manière très lâche de sonder les gens . Il faut prier que Sidya ne se laisse entraîner dans la boue par Ouattara,en le protégeant Dieu nous aura donné une chance de faire échec à ces « gens là ». Si ce Ouattara se présente pour un troisième mandat je promet de ne plus jamais… Lire la suite
@Shams, vous partagez des informations interessantes et je les apprecie beaucoup. Nombreux sont les jeunes dits diplomes ( surtout de la diaspora)qui sont convaincus que Sidya est la reponse aux problemes du pays alors que son ancien patron, ADO de la Cote d’Ivoire est un agent du FMI/BM qui roulent des « experimentations » politiques dans les pays Africains. D’ailleurs ce meme ADO garde toujours la confusion sur son 3 eme mandat. Avec la liberation de Gbagbo, je crois qu’il restera. Faisons tout notre possible alors pour faire echouer ce projet sinon c’est la Guinee sera une version miniere de la Cote… Lire la suite
Pan africain Le projet de l’autre repose sur deux pieds. 1_La mise sur pied d’un état appartenant à une MAFIA dont le parrain est Alpha Condé. On ne peut pas se renier de la sorte avec les exemples qui foisonnent en Afrique surtout . La récente visite du PRG à Abidjan a donné un début de réponse ,en affirmant vouloir faire passer le fer de nimba et autre par San Pedro un rêve d’houffoueit qui a été doucher par CONTÉ et ça nous a coûté une bonne dizaine d’années de guerre au Liberia et en Sierra Léone,i l faut donc… Lire la suite
« …Je commence a croire que Mr. CDD n’a jamais voulu etre President sinon il ne garderait pas le silence face a cette situation…. » dixit Le Pan-Africain Vous n’allez pas me dire que vous aller croire à cette « fable » que les détracteurs de CDD font circulé au sein de la communauté peule. Je vous ai connu plus « averti ». J’ai bien peur que vos lectures (http://guinee7.com/mandat-a-vie-pour-alpha-conde-cest-un-atout-pour-cellou-dalein/; https://mediaguinee.org/ousmane-gaoual-diallo-sil-ny-a-pas-delection-en-2020-cellou-dalein-sera-installe-par-un-coup-de-force-video/) se limitent à ce seul site , c’est à dire gbassikolo.com. Ces derniers temps, ce dernier semble oublier que l’opposition, notamment l’UFDG et plus particulièrement CDD est très engagé dans le combat afin d’avorter ce… Lire la suite
S’il faut se debarasser de toute la classe politique actuelle pour empecher a la mafia actuelle de garder ses avantages sous couvert de leur parrain, Mr. Alpha Conde, alors les Guineens n’ont aucun choix que de le faire. Il faut bien avancer. Malheureusement les « jeunes » leaders comme Mouctar, Naite, Bah Fisher, Siaka Barry ont tous ete d’une facon ou d’une autre impliques dans le pillage. Je suis optimiste quant a l’avenir de notre pays mais sur ce coup je ne vois personne qui pourrait bien mener le pays. Je commence a croire que Mr. CDD n’a jamais voulu etre President… Lire la suite