« L’opposition veut rendre le pays ingouvernable, pousser l’armée à intervenir », selon L. Fall

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L'opposition guinéenne, qui vient d'appeler à des manifestations contre le pouvoir, cherche à rendre le pays "ingouvernable", et même à pousser l'armée à intervenir, a accusé vendredi le ministre guinéen des Affaires étrangères François Louncény Fall.

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"L'opposition souhaite que le pays soit ingouvernable, et pousser l'armée à intervenir, peut-être. Mais pour le moment l'armée a rejoint les casernes", a déclaré à l'AFP M. Fall, de passage à Paris, alors que les trois principaux partis d'opposition contestent le calendrier électoral et ont appelé à manifester.

"Leur intention est de créer des troubles de sorte qu'il n'y ait pas d'élection et peut-être, en se rappelant aux mauvais souvenirs, ils se disent que cela va permettre à l'armée d'intervenir encore une fois", a poursuivi le ministre.

L'armée a pris le pouvoir à deux reprises en Guinée depuis l'indépendance en 1958: en 1984 après la mort d'Ahmed Sekou Touré, et en 2008 après celle de Lansana Conté.

"L'armée est vraiment loin de la vie politique. Elle n'est plus dans la rue, elle a rejoint les casernes", a-t-il ajouté.

"La réforme de l'armée en Guinée est une success story. L'armée a été réformée sérieusement, et 4.000 militaires ont été mis à la retraite, avec des compensations justes", a-t-il encore expliqué.

Dans une déclaration commune signée mardi à Paris, les anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté ont appelé à "la reprise des manifestations citoyennes pour exiger la satisfaction des revendications" de l'opposition, qui dénonce la tenue de l'élection présidentielle, fixée à octobre 2015, avant les élections locales, fin mars 2016.

Ce calendrier, inversant l'ordre prévu pour les deux scrutins, a été annoncé le 10 mars par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Les trois dirigeants de l'opposition ont par ailleurs estimé que le président Alpha Condé, élu en 2010, avait perdu "toute légitimité".

Le président Condé dira s'il se porte ou non candidat à sa réélection lorsque le parti présidentiel aura tenu congrès, à une date qui n'est pas encore fixée, a ajouté M. Fall.

AFP

 

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