Transfert de devise : « les archives de la BCRG font état d’opérations de ce genre qui se sont déroulées sur plusieurs années », selon Daouda MANSARE

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"Médisez, médisez, il en restera toujours quelque chose". La stratégie de communication de l’opposition guinéenne par rapport à "l’affaire des 4 milliards" est classique et, malheureusement, d’une efficacité redoutable : "Médisez, médisez, il en restera toujours quelque chose".

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Elle trouve un écho favorable sur un terrain fertile quels que soient les démentis et explications donnés par la BCRG car comme le dit Paulo Coelho : "Ne perdez pas votre temps avec des explications : les gens n’entendent seulement que ce qu'ils veulent entendre."?La haine qui anime traditionnellement les partisans de Cellou et Sidya vis-à-vis d’Alpha Condé leur fait perdre tout discernement.

 

Il est alors facile pour Cellou, Sidya, Kouyaté, Baïdy, et les autres accompagnateurs, de surfer sur les fantasmes de leurs militants.

 

Laissons tomber le cas de Baïdy Aribot. Ses anciens collègues de la BCRG sont tous d’accords pour convenir que son passage touristique dans cette institution ne lui a sans doute pas permis de comprendre le mécanisme de transfert de fonds internationaux, aussi simple soit-il. Il faut avoir un minimum de niveau pour cela. Et l’homme, on le sait, brille par une carence intellectuelle notoire.

 

En revanche Cellou Dalein Diallo a été un haut cadre de cette institution, puis Premier ministre. Sidya Touré et Lansana Kouyaté ont également été Premiers ministres. Ils savent tous (ou ils devraient savoir) que l’opération de transfert exécutée par la Banque Centrale est courante et normale.

 

Une simple visite aux archives de la BCRG a permis de trouver les traces de ces opérations qui se déroulent plusieurs fois dans l’année :

 

-Déjà en 1995 une correspondance de Kerfalla Yansané, alors Gouverneur, adressée au Directeur de la Douane fait état de « l’exportation de billets de banque étrangers » sur le compte en dollars de la BCRG au crédit Suisse à Zurich. Le montant est de  1 591 072 USD. Le transport à l’époque s’est fait par la KLM.

 

-En 1996, un Procès verbal d’expédition de devises constate le transfert de 9 310 USD à la CPR de Paris et de 44 283 200 francs CFA à la BICIS de Dakar.

 

-En 2004, la BCRG exporte par la RAM (vols AT 526 Conakry-Casa du 4 décembre 2004 puis AT 934 Casa-Zurich du 25 décembre 2004) « trois caisses de valeurs contenant 3 135 000 USD et 830 000 euros ». Ces montants sont destinés aux comptes dollars et euros de la BCRG du Crédit Suisse.

 

-En 2007, avec le même compagnie aérienne (RAM) et le même trajet (Conakry-Casa, Casa-Zurich), avec six caisse contenant 5 585 000 USD et 2 070 000 euros, la BCRG transfère une fois de plus ses devises sur son compte au Crédit Suisse.

 

Les traces de ces transfert et de tous ceux qui ont été effectués (des centaines ou plus) depuis que la BCRG existe sont disponibles aux archives de l’institution.

 

N’importe quel journaliste voulant débattre du sujet et doté d’un minimum de compétence, de déontologie et de respect pour son métier pourrait mener la démarche d’aller se renseigner à la BCRG pour constater que la pratique dénoncée par ces anciens Premiers ministres est classique, régulière et ancienne. La même démarche permettrait alors de s’interroger sur l’attitude de ces anciens PM qui font tous semblant de s’indigner de l’opération « 4 milliards ».

 

Ce questionnement est important parce que la seule explication possible, en dehors de leur mauvaise foi, c’est qu’en tant que Premiers ministres, ils ignoraient parfaitement ce qui se passait à la BCRG. Ce qui est déjà grave.

 

Ceci dit, vu leurs résultats quand ils étaient aux affaires, ce ne serait pas étonnant.

 

Mansaré Daouda

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