UFDG : jusqu’où poussera-t-on le bouchon ?

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Celui qui veut cacher l’incendie de sa maison, ne peut empêcher la fumée de s’en échapper, dit l’adage. Et il y a feu dans la maison UFDG quoi qu’on veuille mettre en avant un esprit ou une tradition de consensus.

 

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Un consensus qui ne rassure plus personne et qui risque d’être plus fatal à ses tenants qu’au rebelle. Pour emprunter un langage plus poli, « au dissident du parti », comme le disent les membres du bureau politique de l’UFDG. Un langage, une manière et une attitude qui commencent à agacer plus d’un militant et sympathisant du premier parti politique d’opposition de Guinée.

 

Reste à savoir si cela durera encore longtemps compte tenu du travail de sape mené par Bah Oury, un « des vice-présidents » et de l’aveu de faiblesse des cadres du parti. En tout cas, certains n’hésitent plus de qualifier le manque de décision de l’UFDG face à la posture et aux prises de position de M. Bah d’aveu de faiblesse.

 

J’ai décidé, comme d’autres, de lancer un pavé dans la mare. Tout simplement, et ceci n’est pas un jeu de mots, parce que j’en ai marre !

 

Comment expliquer qu’un parti dont le président a été élu au suffrage universel par ses membres lors d’un congrès démocratique se fasse tant attaquer par un responsable dudit parti et qu’il soit si inerte ou timoré ? A un moment donné, tout le monde comprenait ou tentait d’expliquer l’attitude, voire le mutisme de l’UFDG face à la fronde de Bah Oury.

 

Depuis un certain temps, notamment après la désignation de celui-ci comme président d’une coalition de partis politiques extra-parlementaires et du récent coup de pied fait à l’UFDG, par la mise en place d’une fédération fantoche en France, personne ne comprend plus la stratégie adoptée par le parti. Les épisodes de l’escalade, de la provocation et de ce que certains qualifient d’arrogance sont si nombreux et connus qu’il est inutile de revenir là-dessus.

 

Tout parti politique ayant des statuts et un règlement intérieur aurait déjà pris une décision ferme et appropriée contre Bah Oury. Celle-ci étant graduelle : mise en garde, blâme et suspension dans un premier temps. Il s’ensuivrait une exclusion pure et simple en cas de persistance dans la violation des principes du parti, de la remise en cause de la personne et de la légitimité du président et des instances du parti.

 

Mais, on est loin de cette décision courageuse, légitime, rassurante et peut-être salvatrice si on se fiait à la déclaration du bureau politique après la mise en place de la fédération extra-parlementaire de l’UFDG en France. Une déclaration qui fait penser à la main tremblante de celui qui l’a écrite.

 

C’est quand même paradoxal de ménager quelqu’un qui, volontairement, délibérément et arrogamment veut vous déstabiliser. Du moins qu’on puisse dire, vous tuer politiquement.

 

Au vu des réactions de l’UFDG face aux agissements de celui qui se dit encore son vice-président, on se demande quelle conception les responsables de ce parti ont du respect des statuts et du règlementaire intérieur. Comment conçoivent-ils les notions de patience, de consensus, de respect de l’autorité et des règles démocratiques sur la base desquelles leur président a été élu ?

 

Ces responsables, qui dénoncent à longueur de journée, dans une langue de bois, inopérante, redondante, mielleuse et qui menacent en des termes qui frisent la couardise, seront-ils si démocrates, si unitaires jusqu’à ce que l’UFDG parte en lambeaux ? Jusqu’à ce que leur président soit, non plus contesté dans son autorité, c’est déjà fait, mais jusqu’à ce qu’il soit trainé encore plus dans la boue ?

 

L’autorité précède le consensus. Dans un parti politique, nul responsable, nul militant ne peut revendiquer une légitimité particulière qui le placerait au-dessus des autres élus. A plus forte raison au-dessus du président. Le respect de la hiérarchie est un principe aussi fondamental que celui des textes qui régissent les partis et toutes autres organisations.

 

Comment peut-on accepter qu’une bande d’agités, de gens qui ne représentent qu’eux-mêmes, des pêcheurs en eau trouble, de chasseurs de pitance auprès de fortunés du moment et qui se vendent à Bah Oury comme ils se vendent à d’autres, tirent impunément à boulets rouges sur Cellou Dalein, président légitimement élu de l’UFDG sans aucune conséquence pour leur mentor ?

 

Comment accepter que ces pirouettes qui tournent Bah Oury comme une toupie et qui en font leur pantin, parce que disent-ils, l’homme serait intelligent mais moins réfléchi, détruisent un parti aussi populaire que l’UFDG ? Qu’ils calomnient le président de ce parti et vont jusqu’à appeler le pouvoir en place à le liquider ? Tout cela sur instigation ou complicité de celui qu’ils rêvent de mettre à la tête du parti.

 

Qui n’a vu les injures, les calomnies contre Cellou Dalein et les menaces contre sa personne et ses proches sur un certain site qui devrait se rebaptiser « cellouphobie.info » ?

 

Un autre site anti-UFDG publiait le 3 mars 2013, un article intitulé « Et si Alpha Condé réussissait à éliminer Cellou » dans lequel on pouvait lire : « Si Alpha fini par avoir sa peau, il nous aura débarrassés d'un pare-brise inefficace dans la tempête, qui ne sert qu'à brouiller notre vision commune. (…) D'une certaine manière, il va aider la communauté peule en éliminant Cellou, cet incapable qui s'accroche à la direction d'un parti qu'il n'a pas créé et qu'il ne peut pas conduire. »

 

De tels propos se passent de commentaires. Il est tout autant inutile de dire de quel bord est l’auteur de cet appel au meurtre. On rappellera seulement que les revendications de Bah Oury sont essentiellement axées sur l’incapacité de Dalein à diriger l’UFDG et sur son illégitimité.

 

Un président certes désigné par Ba Mamadou mais qui a été élu en 2009 par le congrès du parti qui, en même temps, l’a désigné candidat de l’UFDG à l’élection présidentielle de 2010. Où se situe l’illégitimité de Dalein ? Faut-il rappeler qu’un parti politique n’est pas un enfant qu’on accouche pour expliquer que personne ne peut en revendiquer la paternité ?

 

Le président de l’UFDG devrait prendre en compte le fait que le pouvoir s’acquiert par le peuple. Il ne peut, par conséquent, dans une démocratie, être retiré que par ce même peuple qui en est le seul dépositaire. Que, si le pouvoir lui est destiné, ce n’est pas Bah Oury qui le lui donnera ou l’empêcherait de l’avoir. A condition d’être ferme face à l’adversaire et juste dans la décision. Une justesse basée sur les textes réglementaires du parti et qui doivent s’appliquer à tous.

 

Si Bah Oury n’a pas le courage et l’honnêteté politique et intellectuelle de Saliou Bella qui a démissionné sans discréditer publiquement le parti qu’il a servi à un moment donné, l’UFDG doit agir conséquemment. Les simples réactions verbales ou par déclarations ne suffisent plus. En clair, soit le vice-président dissident rejoint les rangs dans le respect de la discipline et de la hiérarchie, soit, on en tire les conséquences.

 

C’est le prix à payer pour sauver l’honneur du président qu’on humilie et disqualifie aux yeux du monde, des militants et sympathisants de l’UFDG. Désormais, il est indispensable de prendre une décision qui servira de jurisprudence.

 

Au cas contraire, l’UFDG donnera raison à ses détracteurs : laxisme, manque de décision, incapacité de trancher. Par conséquent de gouverner, comme l’a souligné quelqu’un avant moi. En outre, une telle décision servira à voir clair dans les intentions et le positionnement politique de Bah Oury.

 

Il est temps que l’UFDG montre que la récréation, le désordre et la zizanie ont trop duré. Le chantage et l’hypocrisie aussi ! Les membres du bureau politique de l’UFDG devraient savoir qu’on peut divorcer de la mère de ses propres enfants. A plus forte raison d’un allié politique. J’ai entendu Ba Mamadou dire en 2009 : « on ne nait pas avec un parti politique et on ne se marie pas avec ».

 

En politique et en toutes relations humaines, passé le temps du dialogue, c’est celui de l’épreuve de force qui doit s’appliquer. En d’autres termes, on s’entend ou on se sépare. A l’amiable, s’il le faut. Sinon, advienne que pourra. A la bataille comme à la bataille.

 

Tout le monde sait maintenant que Bah Oury et Cellou Dalein sont des adversaires comme Cellou et l’UFDG le sont du pouvoir en place. Pourquoi alors tant de tergiversations ? De faux-fuyant du moment que la rupture est consommée ?

 

A ce rythme, et sans une décision ferme de l’UFDG, ce sont les militants et les sympathisants qui risquent d’entrer en dissidence. Ce ne sera pas que Bah Oury.

 

Dans ce cas, à qui la faute ?

 

Lamarana Petty Diallo

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