Tic-tac, Tic-tac, la montre tourne ; aujourd’hui est le 2962e jour de l’ancien « Guinea is back » et du nouveau « changement radical » – déjà 08 ans, 01 mois et 10 jours ! Aladji-Professeur-Président voici ma suggestion SMART (Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réalisable et Temporellement définie) du mois pour améliorer un peu votre Sanseman : grand boss, tout d’abord BRAVO pour votre nouvelle trouvaille de glissement du mandat des dépités du peuple. Vous leur avez joué avec brio le « Je fais le glissement pour vous aujourd’hui et vous faites le glissement pour moi demain – Agnon ! » et du coup vous avez obtenu les balbutiements publics et la gêne coupable de vos ‘ennemis’ devant leurs militants non fanatisés et surtout devant tous les autres Guinéens sur leurs intentions parlementaires principales : les salaires et autres avantages de fonction. Un seul député a osé protester en demandant qu’ils se fassent tous harakiri mais tous les autres ont bien rigolé et ne lui ont même pas répondu – là encore à votre plus grande joie. Maintenant à vous de les attendre au tournant en fin 2019. Et votre reclassification ces jours-ci de l’appellation habituelle « opposants de mon régime » en « ennemis du peuple » ne manque pas elle aussi de piquant politique – vraiment vos racines communistes Feanfardes ne sont jamais très loin dès qu’on gratte un peu sur votre carapace de vieux crocodile. Les seuls vrais perdants dans tout ça ? Nous vos pauvres administrés, coincés comme des souris au milieu d’un combat d’éléphants.
Cher tonton, il faut nous expliquer un peu plus votre affaire de « généraliser » notre diplomatie déjà si mal en point. Il semblerait que vous avez en fait choisi de vous débarrasser de certains des officiers supérieurs nommés par vos prédécesseurs qui avaient la réputation d’être des barons bien établis dans leurs services respectifs que ce soit au ministère de la défense, à l’état-major général des armées et dans les dispositifs de commandement de la police et de la gendarmerie. Quatre généraux-TGV du pays dans quatre postes « pourris » puisqu’il y a peu de possibilité pour du bizness lucratif dans ces pays en faillite : Cuba, Mali, Guinée Bissau et Angola. Un seul veinard et c’est la seule femme (contrôleur général de la police) qui hérite du Sénégal qui est vraiment un poste de rêve pour elle qui sort des bureaux crasseux de la police nationale à Conakry. Néanmoins c’est bien de diminuer la pléthore de kakis bardés de décorations en chocolat « made in Fory Coco / petit dadais / maréchal tigré » mais pardon il ne faut pas nous ridiculiser davantage devant nos partenaires dans leurs pays. Imaginez leur calvaire et notre honte devant vos homologues et leurs télévisions quand ils vont trébucher sur les mots et suer à grosses gouttes malgré la climatisation pour lire un discours de 2 pages. Je ne vous parle même pas des cocktails et diners diplomatiques où ils seront les nouvelles sensations pour les potins et bon mots/maux qui seront distillés en sourdine dans leurs dos.
Nous avons appris qu’il y a eu des bruits de botte dans les casernes en fin décembre mais votre solution pour tuer une révolte éventuelle dans l’œuf n’est pas la meilleure : proposez-les plutôt gratuitement ou pour 1 franc symbolique au prince MBS de royaume Saoudien pour les mettre au front au Yémen ou en Syrie. N’importe où mais pas dans nos ambassades déjà si mal en point, Yandi ! J’ai écouté un comique raconter qu’en fait ce jour-là, quand vous avez mis France24 et que vous y avez vu des putschistes en bérets verts annoncer qu’ils renversaient leur président pour incapacité de gérer son pays vous avez au départ cru que c’était ici alors que c’était plutôt au Gabon. Immédiatement il semblerait qu’après vos premiers tremblements passés vous avez ordonné de dégager tous les chefs-kaki avec des bérets verts du pays.
Il faut cesser d’avoir peur comme cela, surtout à votre âge-là maintenant. A l’époque vous pouviez encore grimper les murs de stade au 1e coup de feu mais ça c’est terminé maintenant alors « doye-doye » comme on le dit chez nous dans des cas de panique comme ça. Un journaliste du site Kababashir.com (Ibrahima Sory Camara ) résume bien ce que de nombreux Guinéens réfléchis pensent de votre dernière manœuvre politico-politicienne : « Ces nominations des officiers supérieurs de l’armée intervenues le jour même du coup de force avorté au Gabon et au moment où le mandat des députés tire à sa fin suscite des interrogations. Nécessité de service ou agenda caché ? En tout état de cause, bon nombre d’observateurs y voient de cette nomination des officiers des forces armées dans la diplomatie, une manière d’éloigner certains hauts gradés dont on aurait des craintes et en prévision d’un éventuel putsch, au cas où président Alpha Condé, tenterait de modifier la Constitution pour s’octroyer un troisième mandat… S ‘agit-il d’une réorganisation de l’armée ? Pourquoi envoyer des officiers supérieurs ayant pris une part active dans la reforme des forces de défense et de la sécurité, garant de la démocratie et des institutions républicaines, comme représentants diplomatiques ? Un analyste politique va jusqu’à se demander si « La diplomatie guinéenne est si FORTEMENT en crise qu’il est devenu URGENT de faire appel à des cadres des Forces de Défense et de Sécurité pour sauver les meubles. Ou bien il faut fabriquer rapidement des diplomates pour les envoyer aux quatre coins de la planète pour « sauver » l’image de la Guinée à l’étranger et en même temps, c’est le plus important, déstabiliser et débarrasser l’armée de ses FORTES TÊTES. Il est question de faire de pas moins de quatre hauts gradés de l’armée guinéenne des diplomates dans des pays qui ne requièrent nullement une relation militaire particulière avec la Guinée. Voilà tant de questions que l’on se pose aujourd’hui et dont seul le locataire du palais Sékhoutouréyah pourrait apporter une réponse claire et précise à ces préoccupations ».
Et oui, camarade PPAC il faut nous dire la vérité-vraie, pas celle du boulanger national. Et puis 3e mandat c’est Niet, un point, un trait. N’essayer même pas, on ne mordra jamais à cette hameçon-là, même quand vous nous l’enfoncerez de force dans la gorge.
Par Alpha Oumar Tely Diallo
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