Double scrutin du 22 mars en Guinée: un Centre américain d’études stratégiques de l’Afrique revient à la charge

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Dans un rapport publié ce mardi 04 mai, le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, organisme du Département de la défense des États-Unis, créé et financé par le Congrès américain, vien de faire une autopsie inquiétante sur la situation politique en Guinée et recommander des sanctions ciblées à l’endroit de hauts dignitaires du régime responsables de la tenue du double scrutin de mars dernier. Lisez plutôt un extrait dudit rapport…  

Les manœuvres du président Alpha Condé pour l’adoption d’une nouvelle Constitution, contre l’avis de la population, constituent une manière de contourner les remparts démocratiques à la seule fin de s’assurer un troisième mandat présidentiel.

Faisant fi des manifestations de masse, des mises en garde des responsables de la CEDEAO et des critiques internationales, le président Alpha Condé a imposé la tenue d’un référendum constitutionnel en Guinée le 22 mars. Le référendum, ainsi que les élections législatives, ont été boycottés par l’opposition qui les juge illégitimes du fait qu’ils ont été autorisés uniquement par le président de l’Assemblée nationale, un allié de Condé, mais non par le Parlement, comme l’exige la Constitution. Au moins 32 manifestants ont été tués par les forces de police avant la tenue du vote.

Arguant du non-respect manifeste des règles électorales et de la validité douteuse des listes électorales, les observateurs électoraux internationaux ont refusé d’y prendre part.

Au cœur de la controverse, la demande du président de 82 ans de supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels qui aurait dû mettre fin à son « règne » au mois d’octobre, après 10 ans d’exercice du pouvoir, et permettre à la Guinée de connaître enfin sa toute première succession dans le respect des règles démocratiques. En vertu de la nouvelle Constitution, Alpha Condé pourrait prétendre rester en fonction pendant encore 12 ans.

Le pays ayant enduré pendant 50 ans despotisme et abus de pouvoir avant d’entamer sa transition démocratique en 2010, la question de la limitation du nombre de mandats présidentiels revêt une importance particulière pour la plupart des Guinéens. Cette longue période de mauvaise gouvernance vaut aujourd’hui à la Guinée d’être l’un des pays les plus pauvres d’Afrique.

L’heure est grave pour la Guinée. En effet, l’expérience montre que les chefs d’État africains qui sont restés au pouvoir pendant plus de 10 ans ont accumulé les actes de répression et de corruption et généré instabilité financière, sous-développement et conflits dans le pays.

Le régime de Condé a été marqué par un autoritarisme grandissant, qui s’est traduit par le remplacement du responsable de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le limogeage du président de la Cour constitutionnelle et la destitution forcée du Ministre de la justice (hostile à ces changements constitutionnels), mais aussi par la mise sous contrôle des médias et l’arrestation de représentants de l’opposition. (…)

Cette régression de la Guinée vers un pouvoir de type autoritaire est source d’instabilité politique et de difficultés économiques dans ce pays de 12 millions d’habitants dont les ressources minérales n’ont pas prémuni contre la pauvreté. Les implications pourraient être graves dans les pays voisins qui seront directement affectés par cette instabilité.

Crédibilité et pluralisme, les grands absents du processus

Selon les organisations non gouvernementales de Guinée, de nombreux citoyens ont suivi l’appel au boycott du référendum lancé par l’opposition, le taux de participation n’ayant pas dépassé les 30 % en province, pour tomber à moins de 15 % dans la capitale, Conakry, alors que ce taux atteignait par le passé 75 % au niveau national. Le jour du référendum, les médias et les réseaux sociaux ont indiqué que le nombre de bulletins « non » était insuffisant dans certains bureaux de vote. D’autres se sont vu confisquer leur carte électorale et ont dû attendre à l’extérieur pendant qu’un autre votait pour eux. D’autres encore ont signalé avoir été contraints de voter « oui ». Au moins 12 morts sont à déplorer, et des dizaines de personnes ont été arrêtées, notamment des représentants de l’opposition. En Guinée forestière, un conflit autour du vote a suscité des violences entre groupes religieux menant à l’incendie de plusieurs églises et mosquées faisant plus de 15 morts. Par ailleurs, les forces de l’ordre auraient confisqué des urnes afin de procéder elles-mêmes au dépouillement du scrutin. Selon les déclarations officielles du gouvernement, le référendum aurait été adopté à 89 % des voix, avec une participation de 58 %.

(…)Les irrégularités du processus électoral sont venues se greffer sur une série de mesures qui ont mené au référendum en l’absence de crédibilité et de soutien populaire. Alpha Condé s’était attelé pendant des années à transformer les institutions chargées d’organiser le vote et de valider les résultats, notamment la CENI et la Cour constitutionnelle. À la veille du référendum, trois des propres ministres de Condé, le Ministre de la justice Cheik Sako, le Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Abdoulaye Yero Baldé et le Ministre de la citoyenneté Gassama Diaby avaient même démissionné pour protester contre son projet d’adoption d’une nouvelle Constitution.

Après le référendum, les principaux acteurs internationaux, dont la CEDEAO, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), les États-Unis, la France et l’Union européenne, ont exprimé d’une même voix leurs inquiétudes quant à la crédibilité du processus et son caractère pluriel. D’autres pays dépourvus de traditions démocratiques comme la Chine, la Russie et la Turquie se sont par contre empressés de féliciter le président.

La nouvelle Constitution comme outil de consolidation du pouvoir

La nouvelle Constitution, qui est entrée en vigueur le 7 avril, comporte plusieurs dispositions de nature à affaiblir les contre-pouvoirs démocratiques en Guinée. Elle porte d’abord la durée du mandat présidentiel de 5 à 6 ans et révise les limites de cumul des mandats, permettant ainsi à Condé de briguer un troisième mandat.

Elle modifie ensuite la structure de la Cour constitutionnelle afin d’accroître le contrôle du président sur cette institution cruciale. Le nombre de juges nommés par le président passe notamment de un à trois (sur un total de neuf). Par ailleurs, la responsabilité de désigner le président de cette Cour n’incombe plus à ses membres mais au chef de l’État. Le président de l’Assemblée nationale (un allié de Condé) ayant également la faculté de désigner deux juges, Condé peut ainsi choisir jusqu’à cinq des neuf juges qui composent la Cour.

La nouvelle Constitution supprime également plusieurs articles clés en matière de responsabilité. Selon certains articles de l’ancienne Constitution, la corruption, la criminalité financière et les atteintes aux droits de l’homme échappaient à la prescription. Ainsi, si les présidents étaient couverts par une immunité pendant leur mandat, ils pouvaient dès la fin de celui-ci être poursuivis pour abus de pouvoir. Cette disposition est désormais supprimée. De la même manière, un article qui garantissait aux citoyens un droit de recours en cas d’atteintes aux droits de l’homme commises par des membres du gouvernement a également été retirée. La nouvelle Constitution élargit donc en substance le champ de l’impunité.

Elle accroît également le pouvoir exécutif au détriment du pouvoir législatif. L’ensemble des nouvelles lois doivent ainsi être promulguées par le Président, lui donnant de fait un droit de véto face à l’Assemblée. La seule possibilité serait pour le président de l’Assemblée nationale de saisir la Cour constitutionnelle afin de permettre l’adoption d’une loi en l’absence de promulgation du Président. Cette option a toutefois peu de chance de s’appliquer en pratique. En effet, le parti RPG de Condé détenant 79 des 116 sièges du Parlement après les élections boycottées qui ont été couplées au référendum, il est peu probable que des lois auxquelles Condé est opposé voient le jour, compromettant ainsi l’indépendance du pouvoir législatif. La nouvelle Constitution supprime également des dispositions qui interdisaient au Président de dissoudre le Parlement plus d’une fois au cours d’un même mandat présidentiel ou après la troisième année de la législature. Par ailleurs, elle supprime une autre disposition qui contraignait le Président à démissionner si, après que le Parlement a été dissous par suite d’un désaccord sur une question, son parti ne parvenait pas à rallier une majorité dans le cadre des nouvelles élections.

Autre point non négligeable, la nouvelle Constitution supprime les articles 141 à 145 du titre XV de la Constitution de 2010 qui concernent la finalité et le rôle du secteur de la sécurité. Outre qu’ils interdisaient les milices privées, ces articles stipulaient que :

« Les forces de défense et de sécurité sont républicaines. Elles sont au service de la Nation. Elles sont apolitiques et soumises à l’autorité civile. Nul ne doit les détourner à ses fins propres. Les forces de défense sont chargées de la défense du territoire national. Les forces de sécurité sont chargées de la protection civile, de la sécurité publique, de la sécurité des personnes et de leurs biens et du maintien de l’ordre public ».

(…) Malgré l’opposition suscitée par l’adoption d’une nouvelle Constitution, Condé a réussi à porter un coup aux contrepoids démocratiques en Guinée. L’histoire des transitions démocratiques est toutefois marquée par une succession de périodes de progrès et de reculs, avant que la reprise ne se fasse vers de nouveaux progrès. Les aspirations démocratiques de la Guinée ne sont par conséquent pas déplacées. La clé des progrès futurs réside dans la persévérance des réformateurs de Guinée et dans le soutien des acteurs locaux et internationaux.

Les Guinéens ont fait la preuve de leur volonté constante de défendre les valeurs démocratiques par des moyens pacifiques et légaux. Il s’agit de protéger les droits qui doivent être les leurs dans une démocratie digne de ce nom. Cet engagement remonte directement au temps de l’opposition au régime de Dadis Camara, auteur d’un coup d’État, durant lequel a eu lieu le « massacre du stade » de 2009. L’une des priorités essentielles pour aller de l’avant sera par conséquent de donner à la société civile et aux réformateurs démocratiques l’espace nécessaire pour exprimer leur volonté de changement, mais aussi de s’atteler à rechercher des solutions en faveur d’un véritable dialogue politique national. Il conviendra notamment de libérer l’ensemble des opposants politiques emprisonnés pour cause d’opposition au gouvernement ou d’organisation de manifestations.

La réforme du secteur de la sécurité en Guinée doit être l’autre priorité. Le processus de dialogue politique est mis à mal lorsque des dirigeants s’appuient sur les acteurs de la sécurité pour favoriser leurs intérêts politiques. Le respect l’État de droit et des droits de l’homme est par ailleurs indispensable à la stabilité et au développement économique. Selon les groupes de défense des droits de l’homme, les violences commises par l’armée et la police contre les chefs de l’opposition et les manifestants n’ont pas cessé. Il incombe par conséquent aux partenaires locaux et internationaux d’accentuer leurs efforts pour que les institutions chargées de la sécurité en Guinée améliorent leur connaissance des règles de professionnalisme applicables à l’armée sur son territoire ainsi que du rôle qu’elles jouent dans la sécurité des citoyens.

La CEDEAO a un rôle décisif à jouer (…) Elle pourrait d’abord organiser des échanges à un haut niveau avec Condé afin de le persuader de renoncer à ses fonctions en vue d’une transition dans la dignité. (…) En l’absence d’efforts de la part de la Guinée pour nouer de bonne foi un dialogue avec ses voisins, la CEDEAO pourrait interdire les voyages et geler les actifs des dirigeants guinéens, leur retirer les droits de vote ou exclure temporairement la Guinée de cet organe régional. (…)

Les acteurs démocratiques internationaux doivent également concourir au dialogue national et aux efforts diplomatiques de la CEDEAO. Leur intervention permettra d’opérer une transition sans heurt et de faire respecter les normes démocratiques en Guinée. Elle pourrait aussi favoriser l’engagement diplomatique, le retrait de certaines aides financières mais aussi des sanctions ciblées. Les organes bilatéraux et multilatéraux qui œuvrent en faveur de la démocratie, parmi lesquels l’OIF et la Communauté des démocraties, devraient également envisager de retirer à la Guinée sa qualité de membre et de ne pas reconnaître la validité du référendum ou des élections législatives.

Il est difficile de rompre avec cet héritage d’un pouvoir présidentiel incontrôlé en Guinée. Le pays est maintenant à la croisée des chemins et se doit de faire un choix parmi différentes conceptions de l’avenir. En orchestrant l’adoption d’une nouvelle Constitution, Condé cherche bien évidemment à consolider son propre pouvoir présidentiel. Les citoyens quant à eux aspirent à une gouvernance démocratique où règne la séparation des pouvoirs. La capacité de résistance des réformateurs nationaux et le soutien qu’ils recevront des acteurs locaux et internationaux dicteront la vision qui prévaudra à l’avenir.

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Sékou Fakoly Doumbouya
Sékou Fakoly Doumbouya
11 mai 2020 20:47

@Africain Merci pour vos commentaires! Personnellement, je m’attendais à ce que l’opposition fasse un travail comme le vôtre, basé sur des arguments avec preuves à l’appui d’une part et, d’autre part, sur des propositions concrètes qui nous permettront d’avoir une meilleure constitution. Mes critiques à l’encontre de l’opposition sont dues au fait qu’elle s’était fixée comme seul objectif d’empêcher la tenue des élections en niant, d’une part, le droit du président de faire une proposition de changement constitutionnel et, d’autre part, le droit d’une partie de la population qui aspirait à participer aux élections. La lutte menée par l’opposition guinéenne… Lire la suite

shams deen
shams deen
11 mai 2020 16:45

Africain Je ne vois comment ton interlocuteur peut évoluer pour se rendre compte que ‘leur’ nouvelle constitution est un chiffon comme un de leur ministre qualifiait la CONSTITUTION. Il n’y a rien de plus méprisant que la façon dont ils ont procédés. Comme Dieu sait faire les choses beaucoup de calculs ont été faussés . Le très malhonnête ZOGBELEMOU en a eu pour son garde avec l’avènement de DAMARO au Perchoir. Leur PM est le seul qui a redoublé en classe à examen covid19 malgré la pauvreté de son ambition dans le plan de riposte comparer aux autres PM de… Lire la suite

Africain
Africain
11 mai 2020 14:21

@ Sékou Fakoly Doumbouya La structuration ou la composition ou encore la désignation des membres de la cour constitution citée dans le rapport, certes pas référencée mais avec la nouvelle constitution, c’est un recul démocratique. Je vous cite les références : Dans l’ancienne (ART. 100) : Le Président de la République avait droit de proposer un SEUL membre et le bureau de l’Assemblée nationale avait droit de proposer un SEUL aussi sur les deux (2) personnalités reconnues pour leur probité et leur sagesse qui font partie des 09 membres. Dans la nouvelle (ART. 110), tenez in extenso « La Cour Constitutionnelle… Lire la suite

Africain
Africain
11 mai 2020 14:15

@ Doumbouya Ma remarque dans mon commentaire ci haut et qui concerne le caractère amateur que révèle par endroits la forme de ce rapport ne change en rien de la substance ou de l’essentiel du dit rapport, qui est de dénoncer le recul démocratique encours et qui prend une allure d’autoritarisme. Pour preuve, dans le même rapport il est écrit : « …Selon certains articles de l’ancienne Constitution, la corruption, la criminalité financière et les atteintes aux droits de l’homme échappaient à la prescription…. » Ici encore le rapport ne précise pas l’article ; mais malheureusement c’est le cas. 1)-Ancienne… Lire la suite

shams deen
shams deen
10 mai 2020 11:00

Mr Doumbouya
Avez vous souvenance de par une ordonnance, un décret ou toute autre forme de convocation de la mise en place d’un comité de réflexion ou de rédaction d’un projet de révision ou réécriture d’une constitution ?
Si oui ,vous êtes en droit de trouver l’opposition responsable , autrement soyez gentille de laisser l’opposition de refuser cautionner ce manière brute de brigandage du pouvoir.
Vous ne pouvez quand même pas obliger les gens de cautionner cette manière de voyous.

Sékou Fakoly Doumbouya
Sékou Fakoly Doumbouya
9 mai 2020 07:27

Le but d’un changement de la constitution, est d’avoir une meilleure. Si toutes ces critiques s’avèrent vraies, alors il nous faut encore une nouvelle constitution. Par conséquent, les gens qui ont écrit cet article, devraient donner toutes les références des Articles de la Nouvelle constitution qui ne favorisent pas le renforcement des institutions démocratiques. Seuls les Articles supprimés (141,145 du titre XV) de la constitution de 2010 sont référencés ici. Corrigez-moi SVP si je me trompe. À mon humble avis, l’opposition devrait expliquer à la population pourquoi elle est contre la nouvelle constitution en donnant les références concrètes des Articles… Lire la suite

Tiekourani
Tiekourani
8 mai 2020 08:00

« C’est le FNDC-Pentagone qui a écrit ce pamphlet. » dixit Mr Sylla (Mory);je suis mort de rire, vraiment le ridicule ne tue chez certains. Chez eux le FNDC est capable de tout, même d’influencer le Pentagone. Ce sumilacre de vote du 22 mars ne passera jamais chez les personnes dignes et honnêtes. Ne validerons ce vote que les mal intentionnés.Pour les pays, partout où règnent la justice, le respect des droits humains, où on a un minimum d’humanisme, d’équité et de justice ce vote ne sera pas validé. Par contre là où il n ya pas justice, là où on bafoue… Lire la suite

Mory Sylla
7 mai 2020 19:56

C’est le FNDC-Pentagone qui a écrit ce pamphlet. Des millions de Guinéens sont partis voter le 22 Mars. Ceux là ne competent pas? J’étais contre cette manière de conduire le referendum car je ne veux pas d’un 3ème mandat. Mais dès le moment où des millions de Guinéens sont sortis pour voter,doit on passer par perte et profits tous ces votes simplement parce que ces voix beneficent au Président? C’est ridicule cette manière de concevoir la democratie à géometrie variable. Soit on accepte la democratie et ses règles,ou alors on arrête l’hypocrosie et on reconnait qu’on est à la recherche… Lire la suite

Balde
Balde
7 mai 2020 09:10

Les turpitudes de l’Alpha Gouvernance ont conduit ailleurs à la lutte armée ; d’ailleurs lui-même, dans une video encore disponible » la justifie en pareils cas.

Tiekourani
Tiekourani
7 mai 2020 08:06

Les USA malgré tous les defauts qu’on a dans leur mode de gouveranance des affaires du monde reste leader dans la défense des valeurs et principes démocratiques. Contrairement à des pays comme la Chine, la Russie et la Turquie qui prônent la dicture et la tyranie en Afrique. Ces derniers ont choisi de favoriser les dictateurs au détriment des peuples.
Entre l’Occident dirigé par les USA d’un côté et de l’autre côté la Chine et la Russie, moi africain je préfere le 1er camp car c’est le camp du moindre mal.