La parole de Andrée Duplantier Touré ne fait pas foi !… Marie Andrée Duplantier Touré, l’Egérie du chef suprême de la révolution, rue dans les brancards à cause de la déclaration bien sentie du cardinal Robert Sarah qui pourfend la restitution des villas Syli à elle. Mgr Robert Sarah rappelle qu’« en effet, le 1er septembre 1961, Sékou a confisqué le domaine du séminaire de l’église qui était un bien de l’église pour construire les villas Syli destinées à accueillir les hôtes qui organisaient des évènements solennels tels que les excursions de fin d’année, le 31 décembre. » Et l’égérie de Sékou Touré de péter les plombs. Elle tient registre de tout en se laissant tomber dans les bas fonds de la vulgarité, en diffusant des propos malsains à l’encontre de l’ethnie du prélat, en le traînant dans la gadoue et en le traitant de tous les noms d’oiseaux : « Robert Sarah est un homme que mon mari a beaucoup aidé, a aidé son ethnie. (…). Quand mon mari a fait une tournée là-bas, il n’a pas supporté cet état de fait.
A son retour ici à Conakry, il (mon mari) a pris son argent pour acheter des milliers d’habits pour les hommes, femmes et enfants koniaguis. Et il a formé une délégation pour aller les aider. (…) Les membres de cette délégation ont dit que c’était une honte que des hommes jusque maintenant soient traités de la sorte. Je précise que le Président de la République, Ahmed Sékou Touré était très implanté dans cette région. Ses hommes étaient exposés et les gens devaient les photographier pour publier (…) C’est cet homme que j’entends aujourd’hui raconter des bobards.
Qu’il sache que celui qui a donné une bonne éducation à son peuple (Koniagui), c’est bien le président Ahmed Sékou Touré. Quand celui-ci raconte aujourd’hui du n’importe quoi sur le président Sékou Touré, ça m’écœure parce qu’il n’est pas reconnaissant. S’il (Robert Sarah) était reconnaissant, il n’aurait jamais parlé de la sorte. »
Quelle impudence ! Ces paroles débectent ; et ce sont là des paroles qui montrent l’idiosyncrasie de l’Egérie du chef suprême de la révolution. Elle a sûrement un vent fou dans la tête pour jeter l’opprobre, de cette façon, sur le prélat et son ethnie. Les Koniaguis, dans leur culture et dans leur philosophie de la vie, vivaient de cette façon là. Une façon à eux de vivre en symbiose avec la nature, leur environnement. Vivant reclus dans la brousse, ils ont longtemps résisté à l’influence des civilisations venues d’ailleurs. Ailleurs dans certains villages reculés du bled, on voit encore aujourd’hui des Guinéens qui refusent de porter des chaussures. Aujourd’hui, en Europe, au Canada, aux Etats-Unis le naturisme est de retour et se développe. Et les adeptes du naturisme ne s’en cachent pas : ils se laissent photographier, filmer et ils revendiquent leur droit à la pratique du nudisme. On les voit à la télé, à visage découvert, en famille notamment père, mère, fils, fille, grand-père, grand-mère, tous nus comme des vers vaquant à leurs occupations.
Dire donc qu’à une certaine époque, les Koniaguis vivaient nus en communauté ne les assimilaient pas à des moins que rien. C’est vrai que le monde a évolué ; et aujourd’hui les Koniaguis ne sont pas seuls à avoir bénéficié de la civilisation sur le continent. Comment vivaient les Africains avant leur tout premier contact avec l’étranger blanc ou arabe ? Tirés en quatre épingles ? En caftan ou grand boubou blanc, « un bonnet en forme de calot posé de guingois sur le sommet du crâne » pour reprendre mot pour mot à Henri Lopès, des babouches blanches et un mouchoir blanc à la main ? « Qui est assis au-dessus peut facilement cracher sur qui est assis en-dessous », dit le proverbe. Et en parcourant « Voyages de Gulliver » de Jonathan Swift, vous comprendrez mieux ce qu’est l’altérité. L’Egérie de Sékou Touré est née d’un père français, le vétérinaire Dr Duplantier qui était un grand abatteur de bois et qui avait refusé catégoriquement de lui accorder sa paternité. Alors Marie Andrée Duplantier avait bénéficié de la magnanimité de l’église de l’époque qui prenait sous son aile les enfants naturels nés d’un père blanc avec une guinéenne mais aussi d’autres enfants abandonnés ou en situation difficile.
Le drame psychologique des bâtards, nés à l’époque d’un père blanc et d’une guinéenne, c’est qu’ils n’étaient non seulement pas reconnus par leur géniteur mais aussi ils n’étaient pas accueillis à bras ouverts par les parents maternels. On les regardait de travers. Beaucoup d’entre eux étaient sur la ligne de crête ; et l’on s’imagine alors tout le travail d’encadrement qu’abattait l’église : suppléer tant bien que mal l’absence du père, les instruire et leur assurer un équilibre psychologique devant conduire à leur épanouissement à tout point de vue.
Les missionnaires coloniaux avaient ainsi permis à Marie Andrée Duplantier de prendre son essor dans la vie ; et elle était une jeune fille accomplie quand Sékou Touré faisait sa connaissance. Et aujourd’hui, Andrée Touré a une haute opinion d’elle-même face aux Koniaguis.
En tant qu’individu, Mgr Robert Sarah ne doit absolument rien à Sékou Touré qu’il a du reste toujours combattu. Le prélat est resté inexorable face à la révolution sékoutouréenne. Il n’avait pas courbé l’échine du vivant du dictateur Sékou Touré qui avait fait emprisonner pendant huit ans au camp Boiro Raymond-Marie Tchidimbo, premier Archevêque de Conakry. Pourquoi changerait-il, aujourd’hui, en héroïsant celui qui est un brandon de discorde dans la société guinéenne ? Pourquoi maquignonnerait-il aujourd’hui les faits historiques ? Il va sans dire que ce sincère témoignage de Mgr Robert Sarah assomme l’Egérie de Sékou Touré et tous les ultras de la révolution guinéenne.
Andrée Touré adultère les faits pour légitimer la maladresse de Brutus Doumbouya, le Paladin du CNRD, de lui avoir restitué les villas Syli. Elle traite de menteur le prélat et tente d’emberlificoter les Guinéens sur la question.
Lisez bien ça où elle peint son mari comme un homme sobre, un ascète : « Ce n’est pas vrai, c’est tout simplement du mensonge. Il a menti et c’est vraiment dommage pour un homme qui se dit un homme de Dieu. Au moment où mon mari achetait ce terrain, c’était un terrain nu. C’était d’ailleurs un dépotoir d’ordures. Mon mari a acheté ce terrain quand il était maire. Donc bien avant l’indépendance. Et quand il a eu des moyens, il a construit les cases. Mais quand il a construit les cases, il les a laissées à la disposition de l’Etat et l’Etat envoyait ses hôtes là-bas. A l’époque, j’avais dit ceci à mon mari : ‘’Je crois que tu es en train de créer des confusions. Parce que les gens vont penser que c’est un domaine de l’Etat alors que c’est ta propriété’’. Il m’a répondu : ‘’qu’est-ce que tu veux que j’en fasse ? Moi j’habite dans une maison de l’Etat. Donc, c’est normal que je mette ma propriété à la disposition de l’Etat’’. Telle a été la réponse de mon mari, et c’est ce qu’il a fait. » Anatomisons maintenant ces dires qui prouvent à suffisance que Andrée Touré est marron !… Sa parole ne fait pas foi !… En fait c’est sa parole contre la parole de l’homme de Dieu. Dire que ce terrain était un dépotoir d’ordures au moment de son acquisition n’est pas un argument plausible d’autant plus qu’à l’époque des terrains transformés en dépotoirs d’ordures étaient légion. Cette conversation, entre elle et son mari, qu’elle rapporte ici et maintenant interroge. Et mon petit doigt m’a dit que c’est un montage. C’est un mensonge politique qui enrobe grossièrement Sékou Touré dans l’ascétisme, la sobriété, le détachement avec les biens matériels. Parce que ce ne sont pas ces valeurs qu’il a inculquées à son rejeton, Mohamed Touré qui est plutôt un adepte du sybaritisme. Voilà un ostrogoth qui n’a jamais travaillé de sa vie, qui vivait avec sa femme et ses enfants aux Etats-Unis, sans travail, et qui percevait des émoluments juteux : plus de deux cent mille dollars par an. Tandis que le trésor américain ne lui connaît aucune activité lucrative. Lui et sa femme étant pot-au-feu, des années durant, ils exclavagisent une jeune guinéenne dans leur maison. C’est sur des faits avérés que la justice américaine l’a condamné à sept années de prisons. Des supporteurs font toujours passer Sékou Touré pour un modèle de droiture voire un saint ; et c’est pourquoi l’on ne peut s’empêcher de s’interroger sur la qualité de l’éducation qu’il a prodiguée à son fils putatif. Si maintenant l’on nous oblige à croire à la menterie de l’Egérie, sachant que les adeptes de son mari le définissent comme quelqu’un qui aimait la clarté des choses, pourquoi il n’avait pas alors aussitôt clarifié cette affaire ? Pourquoi ne l’avoir jamais clarifiée ? Pourquoi ? Hé ! Ne nous parlez surtout pas de sainteté, de vertu chez Sékou Touré…
A Dieu vat j’affronte mes démons intérieurs pour un débat à fleurets mouchetés. Pendant la révolution sékoutouréenne, beaucoup de Guinéens ont été victimes de spoliation. Donc, l’on ne comprend pas que Sékou Touré, qui dit-on était prévenant, visionnaire, et par-dessus tout n’aimait pas les « confusions », ait pu laisser traîner cet embrouillamini, ce litige domanial jusqu’à sa mort. En somme, la balance de la vérité penche du côté du prélat. Mais l’Egérie du stratège de la révolution guinéenne a du mal à l’admettre et elle ne manque pas d’argument fallacieux pour s’attribuer la vérité. Elle accuse tout bonnement le prélat de déraisonner. Captieuse, elle se gare de toute avidité et clame à tue-tête : « Le président actuel, le Colonel Mamadi Doumbouya s’est bien renseigné avant de prendre sa décision. Il m’a appelé pour me demander. Ce jour, le Colonel m’a dit ceci : ‘’Hadja, est-ce que c’est vrai que ce domaine est une propriété du président Ahmed Sékou Touré ?’’ J’ai dit : oui, c’est effectivement une propriété privée du président Ahmed Sékou Touré. J’ai tout expliqué au président Colonel Doumbouya, en ajoutant que le président Ahmed Sékou Touré a eu ce domaine bien avant même l’accession du pays à l’indépendance nationale. Le président Ahmed Sékou Touré partageait tout et il donnait tout. Bref, j’ai expliqué au Colonel les conditions dans lesquelles mon mari a acquis ce domaine. »
Afakoudou ! Ces dires de l’Egérie du Stratège de la révolution guinéenne donnent entièrement raison au prélat qui dénonce une décision grave de la part du Paladin du CNRD qui défère si légèrement aux dires de Andrée Touré et qui, usant de son impérium, lui restitue aussitôt un bien indu. C’est léger et irresponsable de trancher en faveur de l’Egérie sur la base d’une spécieuse explication et en faisant fi du fait qu’on ne peut à la fois être juge et partie. Il faut vraiment être d’un esprit simplet pour croire à ce mensonge grossier qui révoque en doute l’appartenance de Sékou Touré des biens en questions.
Certes on ne regrette pas la déposition de Néron Condé ; mais franchement Brutus Doumbouya, l’Escogriffe du CNRD, est en train de nous faire voir de toutes les couleurs en si peu de temps de règne. Gouvernant à la godille, Brutus Doumbouya débarque l’inflexible ministre de la justice, Fatimatou Yari Soumah qui refuse, contrairement au premier ministre, d’avaler des couleuvres et trouve à redire de tout, et dans la foulée il autorise à Néron Condé de débarrasser le plancher.
Par effet domino, Brutus doit inéluctablement libérer maintenant le commandant Alpha Oumar Barry dit AOB. Plus rien ne justifie son maintien en prison. Libérez AOB ! Libérez-le, bordel ! Apparemment l’on n’est pas au bout de nos surprises avec BD aux commandes. Bien que ses décisions injustes ne se fissent pas faute de choquer des millions de Guinéens, le Paladin du CNRD s’obstine à gouverner le bled comme un régent et a même l’impertinence de dire que : « Le moment de l’union sacrée est venu. Elle bâtira les solides fondations dont notre pays a besoin. Pour parvenir à des résultats probants, la nécessité pour nous de prendre des décisions fortes et courageuses s’impose, dans l’intérêt des guinéennes et des guinéens. » On le voit venir avec ses gros sabots : ses prochaines « décisions fortes et courageuses » porteront en elles immanquablement l’aigreur des précédentes.
Tant pis si elles suscitent à nouveau l’indignation de la majorité des Guinéens. Mais elles auront l’heur de contenter les supporteurs de Sékou Touré.
La prochaine décision forte et courageuse du Paladin du CNRD serait-elle de déterrer les restes du chef suprême de la révolution au Maroc et de les rapatrier en grande pompe à Cona-crimes ? Cela lui ressemble tout à fait. En effet tous les actes que le Paladin du CNRD a posés depuis sa prise du pouvoir mettent en exergue son esprit de faction, son esprit de chapelle. Et il se trompe lourdement en voulant réussir le rassemblement des Guinéens en réhabilitant et en héroïsant Sékou Touré. Les Guinéens ne marcheront pas, ils ne se rassembleront jamais de jamais autour du nom de Sékou Touré même si en 1958 il avait pris la tête des indépendantistes dans le pays. Dans son livre, « Il déjà demain », Henri Lopès témoigne : « Or, la Guinée, après avoir soulevé tant d’espoir, dérivait vers une dictature féroce sous le signe du culte de la personnalité. Tout intellectuel était considérait par Sékou Touré comme un esprit trop indépendant, critique, et partant un opposant potentiel. » Que Brutus Doumbouya soit un inculte et un fan de Sékou Touré, l’on veut bien. Mais qu’il ne prenne pas tous les Guinéens pour des imbéciles, des toqués. Qui peut douter aujourd’hui, avec tout ce qui s’est passé pendant la révolution que Sékou Touré n’était ni raciste, ni clanique, ni ethnocentrique ?
Sékou Touré n’a pas tué que des Peuls certes, mais il haïssait profondément les Peuls comme l’atteste du reste Henri Lopès qui avait rencontré Diallo Telli trois années avant son arrestation : « Diallo Telli était un Peul, une communauté très dynamique, à laquelle Sékou Touré vouait une haine viscérale. Il dénoncera des « complots peuls », comme Hitler dénonçait les complots juifs, et, trois années après les faits que je rapporte, Diallo Telli sera arrêté, enfermé au fameux camp Boiro où, huit mois plus tard, il rendra l’âme. » Cela dit c’est Brutus Doumbouya, lui-même, qui prend des édits polémiques incitant à l’exacerbation de la division des Guinéens et à la tenue de propos haineux et abjects. Sinon comment une Andrée Touré née Marie Andrée Duplantier peut avoir ce propos irrévérencieux à l’égard du cardinal Robert Sarah ? A qui la faute si ce n’est au Paladin du CNRD !…
Benn Pepito
C’est fou quand meme la rapidite avec laquelle Mmadi Doumbouya a, avec l’aide des Amara Camara et Balla Samoura, dilapide l’enorme capital sympathie que le coup du 5 Septembre lui avait valu. Les nominations ethniquement tres orientees et cette folie de vouloir imposer Sekou Toure a tout le monde, combine au tatonnement absolu quant a la definition des termes de la transition, ont finit par convaincre presque tout le monde de la necessite de se reveiller et voir cette junte pour ce qu’elle fait et non pour ce qu’elle proclame. Aujourd’hui l’espoir et l’euphorie ont laisse place au doute et… Lire la suite