Un an après l’assaut sur le palais Sèkhoutoureya qui a renversé le regime d’Alpha Condé, l’épouse du chef de sa garde rapprochée, le colonel Yémoriba Camara, brise le silence, Madame Aminata Camara qui a perdu son époux sur le champ de bataille vit aujourd’hui en exil. Ce sont de nouvelles révélations [exclusives] qui jettent la lumière sur la façon dont le palais est tombé. Lisez plutôt cet extrait d’un entretien qu’elle a bien voulu accorder à nos confrères d’Africaguinee…!
….Votre mari était-il de garde dans la nuit du samedi à dimanche 05 septembre ?
D’abord, mon mari m’avait appelé très tôt le matin (du dimanche), je n’avais pas compris. Ce sont les coups de feu qui m’ont réveillé, mon domicile se trouvait à la cité près de petit bateau. C’est les tirs vers le palais qui m’ont réveillé, je ne savais pas de quoi il s’agissait. Après, je constate l’appel manqué de mon mari au téléphone. C’est quand les tirs se sont accentués au petit matin que je me suis réveillée. Je me suis demandée qu’est-ce qui se passe ? Les tirs retentissaient au-delà de petit bateau. Comme c’était vers le centre de Kaloum que ça tirait, je me suis dite que ce n’est pas une bonne chose. Du coup, je prends le téléphone pour appeler mon mari, ça sonne il ne répond pas malgré l’insistance. Comme je ne l’ai pas eu, j’ai joint l’un de ses fils du côté de la grande famille pour essayer d’entrer en contact avec mon mari, son fils me dit qu’il est descendu au palais. Je dis au garçon ça ne fait que tirer vers le palais, je ne comprends pas pourquoi il est injoignable.
Je lui ai dit qu’en ville nous entendons les tirs tout en lui demandant de joindre son père. Il a eu une réponse courte de son père qui lui dit de ne pas aller vers là-bas. Le garçon me rappelle pour me dire qu’il a eu son père au téléphone mais il ne lui a répondu que vaguement. Le message de son père était : « Il ne faut même pas venir par-là ». Il a coupé. J’ai demandé au garçon, c’est tout ce que ton père t’a dit. Je reprends le téléphone pour le joindre à mon tour, son numéro ne sonne qu’occuper ou en communication. Je me dis qu’il est en pleine opération peut-être. Je n’ai plus eu l’occasion de l’avoir. Vers 9 heures, il n’était plus joignable. Quand j’appelles, j’entendais une tonalité rare sans réponse, c’est comme si une ligne lâche ou comme un téléphone hors réseau, parfois comme un numéro renvoyé.
Malgré tout, je suis restée confiante, je me disais peut-être qu’ils ont été neutralisés et leurs téléphones éteints. Jusque-là je n’ai pas pensé à la mort, mais plutôt j’ai pensé à une prise d’otage et qu’après ils seront libérés pour rentrer dans leurs familles respectives. Hélas c’était fini.
J’ai continué à passer des coups de fil à des connaissances à la présidence pour avoir le cœur net, parmi eux, une femme me dit : reste tranquille, il n’y aura rien, ils ne leur feront pas du mal. Habituellement entre eux, dans l’armée ils ne se font pas du mal. J’ai demandé si c’est sûr, elle confirme une nouvelle fois qu’ils seront pris mais après, ils vont les relâcher. J’ai pris cette explication comme argent comptant, pour moi il allait me revenir de toute façon. Après, les suspenses commencent à naitre, des amis et proches appellent pour demander des nouvelles en vain, même un coup de fil plus rien. Après les nouvelles se propagent, certaines femmes commencent à dire je n’ai aucune nouvelle de mon mari, chacun rappelle le moment où ils ont été en contact avec leurs maris, hier dans la journée, depuis hier nuit. C’est tout ce qui nous revenait comme information. Seule une dame qui avait son frère parmi les gardes qui a dit que son père a appelé tard la nuit pour dire de rester tranquille que tout se passe bien. Des gens venaient me voir pour avoir des nouvelles avec un calme profond. Une collègue à moi m’a appelé en larmes en disant qu’elle a peur, elle insiste : Mme Camara j’ai peur. C’est moi qui la rassurais finalement. Quelqu’un a rajouté que des gardes ont été embarqués, j’ai estimé qu’il serait de la partie, je tenais cette thèse-là espérant que mon mari est vivant et qu’il va venir.
C’est le soir qu’on m’a demandé d’aller à la morgue voir. Je pensais qu’il est là-bas. C’était le lendemain. Après le fils à mon mari me confirme l’information, il est parti s’informer à la morgue par une source anonyme. Il me dit maman ton mari est décédé (pleurs NDLR). J’avais du mal à croire. Je ne savais même plus où j’étais. J’ai rendu grâce à Dieu malgré tout, j’ai dit nous avons perdu quelqu’un il n’y a pas longtemps, c’est le mari qui suit. Maintenant je suis devenue père et mère de tous ces enfants. Que dois-je faire maintenant ?
Vous a-t-on expliqué comment il avait quitté la maison de votre défunte coépouse ?
Apparemment il est sorti de façon ordinaire. Parce qu’il a fait sa prière le matin comme d’habitude, il a mis ses chaussures. C’est pour vous expliquer qu’il est parti comme d’habitude. Le repas que je lui avais fait la vieille, le samedi ; il n’avait pas mangé ça la nuit. Le matin en sortant il a demandé à l’une des filles de mettre les bols dans son véhicule qu’il va déjeuner au palais ; comme il le fait souvent. Quand la fille m’a expliqué ça, j’ai eu mal au cœur. Ça m’a fait pleurer parce que j’ai compris que mon mari est parti le ventre vide. Même s’il passe la nuit (au palais), le matin ses gardes viennent chercher son petit-déjeuner chez moi pour envoyer au palais, c’est une habitude.
Il n’a pas reçu la bonne information avant de partir. Quelqu’un qui sait qu’il va en guerre ou pour riposter n’aura pas le temps de prendre du riz avant de partir. Pour lui, il allait au service. Il semble que l’appel qu’il a reçu après sa prière lui disant d’aller au palais a dit il y a un petit problème à régler comme dans tout service entre le personnel. Je retiens de mon mari, un époux exceptionnel, il a tout fait pour moi, je le rends hommage que Dieu l’accepte dans son paradis éternel. Il a fait le mieux pour moi et pour les enfants. Il ne doit pas être oublié, tout comme tous les autres hommes tombés ce jour.
Les nouvelles autorités ont témoigné leur bravoure et les ont décorés. Comment avez-vous vécu ces gestes ?
J’étais là dans mon deuil. Déjà, nous n’avons pas reçus les corps, la douleur s’est accentuée en nous quand on a vu ça. D’ailleurs, le jour où on espérait récupérer les corps, nous étions tous réunis là, on nous disait que les corps seront envoyés là, des journalistes ont voulu m’interviewer, je dis non, on nous a dit de ne pas parler, ce jour nous sommes mêmes sortis à la télé. Chacune des veuves était venue avec sa famille pour attendre. Après, rien du tout. Les corps sont restés avec eux. Toutes les démarches sont restées vaines. Finalement, j’ai décidé de faire mon deuil tranquillement comme on n’avait plus le choix. Un soir, on sort à la télé que les militaires ont été décorés, médaillés, ils ont dit tous les honneurs à leur endroit, mon mari a été magnifié comme un vaillant soldat, tous les éloges comme les autres soldats.
Alors qu’ils n’étaient pas venus dans les familles pour présenter les condoléances. Ce jour-là, j’ai pleuré de toutes mes forces, de toutes les larmes de mon corps. Je me suis dite oui aujourd’hui on reconnait que mon mari est mort. C’est une reconnaissance qu’il est mort avec des honneurs. Je me dis Dieu merci tout va rentrer dans l’ordre, mais bon on a vu d’autres réalités.
Quelles sont ces réalités Mme Camara que vous avez vues après ?
A ma grande surprise, j’ai reçu un papier quelques jours après pour me dire de quitter la maison dans 30 jours de la part du patrimoine bâti. J’ai dit c’est impossible avec tout ce qu’ils viennent de dire à la télé à l’égard de nos maris, on sait que nous sommes en deuil, ils viennent me dire encore de quitter la maison alors que je suis en deuil. J’ai pensé que c’est une erreur ça va se régler, un autre jour, un papier arrive encore m’intimant de sortir. Ensuite un troisième papier est venu me donnant un délai de 72heures à défaut je serais sortie par la force. Je suis allée partout pour espérer un logement et partir de peur d’être brutalisée. J’ai fait des doléances partout en vain avec les grands enfants de mon mari. Quelqu’un m’a suggéré d’aller à la présidence, mais je suis demandée de quel droit aurai-je pour accéder à la présidence ? Des bonnes volontés ont voulu m’aider en vain. Après on me dit : on va trouver un truc pour que tu puisses partir. Entretemps, un jour des veuves sont allées à la présidence, je reçois un appel, j’y vais. Je trouve les autres femmes. Je me suis dite que c’est une coïncidence. J’ai dit mon souhait et qu’on me laisse jusqu’à ce que les enfants bouclent leur année scolaire pour éviter de les affecter, ils sont inscrits dans une école proche, ils sont au nombre de 4 les enfants. On ne me dit qu’il n’y aura pas d’exception, tout le monde partira. J’ai expliqué que je vis une situation particulière, mon mari n’a pas eu le temps de faire quelque chose pour moi, de me permettre de rester un peu en attendant que je trouve une solution. Des personnes ont plaidé pour moi en vain. C’est comme ça que je suis partie avec des bagages éparpillés partout.
Pourtant le patrimoine bâti connait les conditions dans lesquelles nous avons occupé ce bâtiment complètement délabré, il fallait rénover le bâtiment. Quand ils nous ont donné le bâtiment, il était à l’abandon, même la toiture avait cédé en partie, l’électricité et l’eau étaient coupées du bâtiment. Nous avons mis plus de 6000 euros dedans pour le rénover. A un moment j’ai dit à mon mari, il ne faut rien investir ici à tes frais, c’est un bâtiment de l’État, s’ils ne réparent avant de te le donner, ne prends pas. Il dit non Mme, peut-être ils vont rembourser un jour. En fait, m’a-t-il dit : c’est le vieux (le président Alpha Condé NDLR) qui veut que je reste à côté de lui. Je ne dois pas trop m’éloigner du palais, pour que quand il aura besoin de moi, je réponde vite. Je lui rétorque : dans ce cas, la présidence n’a qu’à rénover alors le bâtiment pour te le donner, mais ce n’est pas à nous de mettre notre argent. Il insiste en disant : Mme, ce n’est pas grave. Il m’a rassurée que tout sera remboursé. Hélas, ce qui n’a jamais eu lieu. Avec notre investissement, j’étais confiante qu’on allait me laisser là-bas au moins un petit temps parce que je suis en règle avec un document dûment signé où, c’est même mentionné qu’on nous doit de l’argent. Notre bâtiment était devenu la plus belle maison de la cité.
Tous les biens de mon mari ont été saccagés lors du coup de force, la voiture avec laquelle il s’est rendu au palais avec tout son contenu n’a même pas été retrouvée. Ses sacs, ses téléphones même ses pièces d’identité, rien ne nous a été rendus. Son bureau a été vandalisé à la présidence, ses documents ils ont tout pris croyant qu’il y avait l’argent de dedans.
Comment vous êtes partis du pays après tout ? Nous apprenons que vos enfants sont aussi éparpillés un peut partout. Expliquez-nous ?
(Pleurs NDLR) Si j’ai quitté le pays, c’est parce que ça n’allait pas sinon je comptais rester auprès des enfants, mais sans protection j’ai bougé et les enfants errent ailleurs. J’ai quitté dans la précipitation pour ne pas qu’on s’engouffre surtout que même le domicile nous a été retiré. On m’a fait savoir que parmi toutes les veuves qui ont perdu leurs maris, je suis la seule à fouiner partout, demander aux gens espérant avoir des informations sur ce qui est arrivé à mon mari. On m’a dit d’arrêter tout le temps d’aller parler des maris chez des gens ou avec des gens. J’ai compris que les choses se compliquent, il fallait quitter sinon la catastrophe n’est pas loin pour moi et les enfants. On me dit que je cesse d’être embêtante
Alors que les problèmes s’accumulaient tous les jours, j’ai pensé à prendre mes distances pour des raisons de sécurité. Chaque jour notre vie devenait difficile avec des surveillances de notre mouvement. Je suis partie du pays, après des connaissances m’ont aidé à éparpiller les enfants, nous avons réussi à les amener vers la frontière de certains pays voisins. Je suis dans un pays dont je vais taire le nom, mes enfants aussi sont dispersés, tout cela me ronge. Cette déchirure familiale me hante, je ne dors pas, je ne dors pas. La nuit je ne ferme pas les yeux sachant que je suis loin de la famille. C’est le matin que je trouve un peu de sommeil. Les enfants ne font que me réclamer : chaque jour maman tu es où ? Eux aussi ne sont pas ensemble. Je dis souvent à mes enfants seul Dieu peut nous rassembler, l’année passée, ils n’ont pas pu terminer l’année scolaire. Chaque fois quand je pense à mon mari, je dis qu’il ne méritait pas ça(pleurs). Il a été là pour sa famille, il tenait à l’éducation de ses enfants pour ne pas avoir des problèmes avec la société. Il a aimé son travail, il a aimé celui qu’il protégeait, il a tout fait dans son devoir mais il n’a rien en contrepartie. Il n’a rien eu mon pauvre mari et il se fait tuer.
Le peu qu’il gagnait, il en faisait des sacrifices, il voulait venir aux secours des pauvres alors que lui-même n’a pas été riche. Ses projets, c’était de construire une mosquée afin que les fidèles viennent y prier, donner de l’aumône aux pauvres, voir ses proches manger à leur faim. Il arrivait des moments où il se met à prier pour le président alors que sa situation n’est pas bonne. C’est un homme de bonne foi. Tout son souci c’est de réussir la protection du président. En deuxième position celle de sa famille. Mon mari est parti comme ça le pauvre. L’espoir de dire un jour que le Monsieur qu’il protégeait allait être reconnaissant pour son travail et son dévouement corps et âme pour le président.
Est-ce que votre mari vous faisait des confidences parfois sur ses relations avec le président Alpha Condé. A la fin de son régime, des sources indiquaient que le président Alpha CONDÉ l’écoutait peu par rapport aux dispositifs de sécurité. Qu’en savez-vous ?
Je ne peux pas rentrer dans ces détails. Sa profession, il n’en parlait pas à sa famille. Juste dans ses mouvements du début, il organisait tellement le dispositif de sécurité à la présidence et ça toujours marché mais tous les services il y a des mauvaises personnes qui veulent bloquer les autres dans leur élan. Vous savez la cohabitation entre ceux qui cherchent de l’argent et ceux qui veulent faire du professionnalisme, ce n’est pas facile. Là-bas, certains c’est l’argent qui les intéressait alors que lui il tenait à mettre en pratique sa formation au Cuba en matière de garde rapprochée. Il était toujours aux aguets. Je l’entendais souvent parler aux jeunes soldats du palais, ce n’est pas comme ça il faut se comporter quand vous êtes chargés d’assurer la sécurité d’un président. Il moralise ses soldats sans arrêt. Il disait un soldat ne délaisse pas, il doit toujours être aux aguets. Ceux qui dormaient à la maison, il disait : regardez-moi ça. Tu ne sais pas à quel moment quelque chose peut survenir mais vous enlevez vos chaussures, vous mettez vos armes loin de vous. Quand il est à la maison, ses Talkie-walkie crépitent à tout moment, il passe des appels. Je lui disais : moi je ne peux pas dormir à côté de toi. Il me répondait calmement : ma femme je suis obligé. Tout le temps, il se réveille la nuit, il parle avec ses hommes, vous êtes en poste, le dispositif fonctionne. Il dit il faut se rassurer toujours de ce que tu as mis en place. Toute la nuit c’est comme ça. C’est la journée qu’il ferme un peu l’œil s’il ne sort pas. Je dis parfois, Monsieur repose-toi un peu tu es un être humain. Il répond Mme je vais me reposer comment, je vais me reposer comment ? (Larmes)
Il se raconte qu’un jour votre mari a constaté que le palais est désarmé -y compris la sécurité présidentielle en partie- et qu’il aurait demandé au président Alpha Condé : pourquoi vous avez pris cette décision de diminuer les armes et les gardes alors que vous devez être l’homme le mieux protégé du Pays. Mais la réplique du président Alpha Condé a été : « Mais nous ne sommes pas en guerre ». Est-ce qu’à un moment cela vous est parvenu de la part de votre mari ?
Oui, mais pour vous dire la vérité, mon mari ne me parlait jamais de ce qui se passe à la présidence. J’entendais toujours les autres le dire. Effectivement c’est après le coup, alors que j’étais en deuil. Justement le fait désarmer le palais, c’est les gens qui venaient en famille qui ont expliqué ça pendant mon veuvage. « On m’a dit que mon mari est allé demander au président comment on va faire quand le palais est désarmé ? Et que le président a répondu est-ce qu’on est en guerre ? ». C’est vrai je sentais vers la fin que mon mari est malheureux, mais il ne le disait pas du tout. Finalement, il n’avait plus la maitrise de ce qu’il devait faire, le président qui devait le laisser faire son travail ne l’a pas fait, vous voyez déjà (larmes).
Lui, il est discret sur les activités de la présidence. Lui-même quand tu lui demandes, il ne répond même pas. Même si le président voyage, je ne peux pas le savoir à travers lui, c’est toujours par des autres que je l’apprends, si mon mari ne voyage pas avec lui. C’est quand je suis informée, je dis à mon mari toi, même si le président n’est pas là, tu ne me dis jamais. Il me dit c’est vrai, il a voyagé j’ai oublié de te le dire. Mais c’est pour me calmer. Il gardait les confidences. Tout ce que j’apprenais, c’est par d’autres personnes. Quand je lui dis, parfois il dit oui. Si c’est secret, il dit c’est des histoires Madame. On se limite là. Il s’en va, je le comprenais. C’est l’exigence de son métier.
Après avoir raté tout contact essentiel avec les autorités, est-ce qu’un échange a eu lieu entre vous et Alpha Condé directement ou un ancien proche collaborateur par rapport à ce qui est arrivé à vos maris ?
Jamais de contact avec lui (Alpha Condé NDLR) directement. Aux premières heures qui ont suivi le renversement du régime, j’ai eu un contact avec sa nièce. J’ai dit il y a eu Coup-d ’État, elle me dit de ne pas m’en faire, on s’est arrêtée là. Depuis lors, rien du tout. Même quand elle a appris que mon mari est décédé, les condoléances elle ne m’a pas présenté encore jusqu’à présent.
Mme Camara Aminata, quelles sont vos préoccupations particulières un an après la disparition de votre mari ?
D’abord, c’est un souhait pour tout le monde. Se retrouver avec ses enfants pour les encadrer pour une bonne éducation. C’est toujours ce qu’a voulu mon mari, aujourd’hui il n’est pas plus là. Maintenant la balle est dans mon camp pour cette responsabilité. Ensuite, c’est de prier pour le repos de l’âme de mon mari. Le reste va venir après.
Je profite de votre micro pour rendre un vibrant hommage à mon mari. Il a été un vaillant soldat, il a fait son travail, il a aimé sa famille malgré ses maigres moyens. Je rends aussi hommage aux maris des autres, mes pensées vont à l’endroit de toutes ces veuves et leurs enfants aujourd’hui sans soutien et sans attention. J’aurais voulu être avec elles afin qu’on reconnaisse au moins que nos maris sont des héros. Nos maris ont tout fait pour sauver la présidence et ont laissé leur vie. Qu’on nous reconnaisse cela au moins(larmes). Le souhait c’était de savoir où nos maris sont enterrés, les circonstances dans lesquelles ils se sont retrouvés dans le piège. Ça nous permettra de déclencher le deuil raisonnable pour consoler nos familles.
Au lieu de nous mettre la pression et nous réduire au silence ; on devrait prendre en compte nos préoccupations. Malheureusement, c’est le contraire, personne ne veut nous écouter pour nous entendre. On nous fuit plutôt. Quand on veut s’exprimer, c’est les mises en garde. L’environnement dans lequel nous sommes n’est pas favorable, c’est traumatisant pour une femme et ses enfants.
Dans le monde entier, on dit que les droits de l’homme comptent alors qu’on nous aide avec toutes les autres femmes qui ont perdu un mari. Et dans le pays d’où je viens, le droit de l’homme n’existe pas. Je suis dehors c’est vrai, je ne suis pas tranquille tant que je ne serais pas sous le même toit avec mes enfants aujourd’hui éparpillés partout. J’estime que je n’ai pas de vie. Il n’y a pas de plus important que de vivre avec la famille.
Pour Africaguinee.com
C’est dommage de voir des gens qui étaient hier aux affaires se retrouver dans des situations difficiles . Ça montre jusqu’où nous devons tous œuvrer pour l’avènement d’un Etat de droit. C’est tout ce qui pourra nous protéger des lendemains incertains. Ce que cette femme vit aujourd’hui, d’autres ont connu pire sous le régime de l’homme que son défunt mari protégeait. Pourtant , je suis sûr qu’elle est convaincu que son mari était avec les “bons gars.” Il n’est pas imaginable que demain aussi , des dirigeants du CNRD se trouvent dans la même situation . C’est pourquoi j’ai été… Lire la suite
Victimes victimes…. La roue tourne, au temps de Condé il y a eu beaucoup de victimes civiles dont les corps n ont pas été rendu à leurs familles. Une maison abandonnée a kaloum ? Qui habitait cette maison avant? Pour moi vous ne nous dire pas toute la vérité. Vous avez été au cœur de la mal gouvernance de Condé. Dommage qu’il y a eu des morts militaires. Paix a tous les défunts de la dictature et vive la démocratie et la transparence.
Malheureusement pour nous de l’independance à maintenant nous ne faisons que compter les victimes dans ce pays sans que cela ne puisse produire un effet de conscience nationale afin de bâtir un Etat de droit. On peut toujours expliquer cette mort de cet officier par le fait qu’il y a eu un affrontement armé entre deux camps opposés mais pourquoi s’attaquer à sa femme, à ses enfants? Pourquoi déloger de la sorte une famille dont le père était au service de l’Etat? On a tué le mari, le père et on traumatise la femme et on veut détruire l’avenir des… Lire la suite
Africain,
tout à fait, Doubmouya qui est militaire a cinq fois plus de gardes corps qu’Alpha Condé qui était un civil .Le palais des nations est devenu un véritable camp militaire pour protéger doumbouya .
@ Amara,
Au premier abord; cette déclaration pourrait être interprétée ainsi; mais au second abord, cela se comprend vu la garnison militaire qui suit l’assassin Doumbouya à chacune de ses sorties.
En outre « désarmer » et ne pas transformer un palais Présidentiel à un camps militaire, il y a une nuance. Nuance qu’il faut chercher dans cette déclaration.
@ Merci à Gbassikolo pour la publication de ce témoignage. J’ose espérer que certains comprendront qu’une victime est une victime même si d’autres avaient eu les moyens pour se défendre.
Amara
Un peu d’intelligence dans le décryptage des faits.
Un militaire n’est fort que de son arme en main autrement il est égal n’importe quel individu.
La malhonnêteté commence par dire que je connaissais pas le passé de celui à qui tu donne les armes .
N’impote quoi le president Alpha Conde na jamais donner l’ordre de desarmer sa garde presidentielle il est assez intelligent pour ca.
Madame restez tranquille. Dieu va faire votre combat.
Ces lâches mutins vont payer pour leurs crimes. Ils ont tendu un guet-á-pens à certaines gardes qui étaient hors service: les appeler pour les dire de venir et les abattre. Vous voyez les methodes lâches des mutins??
Ce qui est sur,c’est que ces gens vont très mal finir. Ça c’est clair.