Le Directeur par intérim du centre de contrôle des maladies des États-Unis, Dr Delayo Zomahoun, a tenu une conférence de presse ce jeudi, 11 juillet 2024, à l’ambassade des États-Unis à Conakry. À l’occasion de cette rencontre avec les journalistes locaux, le Dr Zomahoun a présenté l’approche 7/1/7, un outil scientifique destiné à renforcer la capacité des États à détecter, notifier et répondre efficacement aux épidémies et pandémies qui surgissent dans leurs pays respectifs. C’est le siège de l’ambassade des États-Unis à Conakry qui a servi de cadre à cette rencontre qui a mobilisé les hommes de médias, a constaté Guineematin.com à travers une de ses équipes de reportage.
Selon Dr Delayo Zomahoun, l’approche 7/1/7 est une stratégie globale qui repose sur trois objectifs principaux : détecter une menace sanitaire en sept jours, notifier les autorités compétentes dans un délai d’un jour, et mobiliser une réponse adéquate en sept jours. Ce modèle a été conçu par le monde scientifique pour renforcer la rapidité et l’efficacité des réactions face aux menaces sanitaires, en minimisant les délais de détection et de réponse.
« Dans un monde idéal, pour avoir une réactivité idéale, il faut que dans un délai maximum de 7 jours que le problème ait été identifié. Après la détection de ce problème de santé, il faut qu’en 24 heures que le problème ait été notifié. Après ces étapes, le monde scientifique dit qu’il faut un maximum de 7 jours aussi pour que les éléments de riposte pour contrôler le problème soient mis en œuvre. Donc, vous avez un maximum de deux semaines de la détection du problème sanitaire à la maison des mesures de riposte efficace. Supposons qu’on est à N’zérékoré. Et dans cette communauté on constate qu’il y a un phénomène inhabituel où en quelques jours vous avez des décès inexpliqués. Ça déjà, c’est un problème de santé publique. Selon l’idéal scientifique, immédiatement, ou dans un maximum de 7 jours, le phénomène devait être détecté. C’est-à-dire que quelqu’un se dit qu’il y a quelque chose d’étrange. Dans le même sillage, il faut que le centre de santé de la communauté soit informé et que ce centre de santé informe rapidement sa hiérarchie pour actions. Une fois que les autorités soient informées, il faut que dans un délai de 7 jours les autorités prennent des dispositions pour envoyer les équipes sur le terrain pour constater et voir effectivement ce que c’est, posez des questions pour comprendre le phénomène, prendre des échantillons et envoyer au laboratoire pour tester pour comprendre ce qui s’est passé. En le faisant, il faut en même temps informer la communauté pour faire taire les suspicions et communiquer les mesures de protection. Donc, toutes ces mesures qui doivent être prises font partie du caractère mesure initiale de riposte », a-t-il expliqué.
Poursuivant son allocution, le Dr Delayo Zomahoun, en prenant l’exemple sur l’apparition de l’épidémie Ebola en Guinée, a souligné le respect de certaines étapes recommandées par le monde scientifique.
« Malheureusement, dans la plupart des épidémies ou pandémies que nous avons eu, on a péché soit sur une de ces étapes ou sur toutes les étapes. Quand on revient en République de Guinée, il y a 10 ans, l’épidémie d’Ebola, c’était le cas. Un phénomène qui avait été observé, mais malheureusement n’a pas été rapidement détecté. Après détection, cela n’a pas été rapidement notifié. Et même auprès la communication, les mesures de riposte initiale n’ont pas été mise en place de manière rapide. J’ai eu l’opportunité il y a de cela 10 ans de travailler ici en Guinée sur l’épidémie d’Ebola sous l’autorité du gouvernement et du ministère de la santé. 10 ans après, étant revenu ici, je vous dis clairement les progrès ont été faits. Mais qu’à cela ne tienne, oui des mesures ont été mises en œuvre, des progrès ont été réalisés, vous allez être d’accord avec moi que malheureusement ces progrès ne sont pas forcément traduits dans l’appréciation générale au niveau de la population. Si vous me demandez tout de suite quel est l’état de préparation de la République de Guinée en matière de riposte aux épidémies. Des mesures ont été mises en place, il y a eu des outils qui ont été développés justement pour évaluer les performances… Mais je vais vous sortir une série d’outils qui pourrait ne pas forcément vous parler parce que ce serait des termes techniques. Parce qu’en matière de préparation, de riposte aux épidémies il y a plusieurs volets : vous voulez déjà vous assurer que vous avez la capacité de rapidement détecter le problème sanitaire, vous voulez vous assurer que vous avez la capacité de rapidement communiqué le problème aux différentes autorités compétentes et vous assurer que vous êtes en mesure de rapidement mettre en œuvre les mesures qui vont permettre de contrôler l’épidémie. Et à chaque étape, dès qu’il y a manquement tout le système est en branle. Conséquences : c’est la perte en vie humaine, la transmission des maladies… Nous sommes dans un monde où nous sommes en clean à éventuellement faire face à des épidémies. C’est en cela que le 717 a été développé », a dit le médecin.
Lors de son allocution, le directeur par intérim du CDC a également souligné l’importance de cette approche dans le contexte actuel où les épidémies et pandémies représentent des défis majeurs pour la santé publique mondiale, en soutenant que « la rapidité et l’efficacité sont cruciales pour contenir et gérer les épidémies. L’approche 7/1/7 fournit un cadre clair et structuré pour garantir que les réponses soient rapides et coordonnées », a-t-il déclaré.
La conférence a également été l’occasion pour le Dr. Zomahoun de rappeler l’engagement du CDC à soutenir les pays dans le renforcement de leurs systèmes de santé publique notamment la République de Guinée.
À noter que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’initiative dénommée “Les jeudis de la presse” et développée par les responsables de l’ambassade des États-Unis afin d’échanger de manière continue avec les journalistes guinéens sur les domaines d’intervention des États-Unis en République de Guinée.
Avec Guineematin.com