Adama Laafa SOW victime d’une sorte d’instruction occulte…?

Sy Savane
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Sy SavaneLe décès récent de notre compatriote Adama Laafa SOW a touché, à juste raison,  un certain nombre de Guinéens dont moi-même.  Des messages émus publiés sur GABSSIKOLO en témoignent.

Par rapport à lui, je suis dans une situation singulière. Lui et moi, nous ne sommes jamais rencontrés autrement que sur le WEB.  Aucun lien d’aucune sorte avec lui. Ni de parenté, ni même de camaraderie. Nous appartenons l’un et l’autre, à des camps politiques adverses.  J’aurai donc pu ne pas revenir sur ce  « décès ».  En vérité, je ne le digère toujours pas…

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  Le pouvoir qu’il a loyalement servi avait les moyens de faire soigner la gangrène dont il est mort.

J’y reviens parce que, la note explicative d’un cadre,  bien intentionné m’y invite.  Les informations qu’il donne sur  l’efficacité  indiscutable du défunt dans son travail, incite à se demander  pourquoi  le pouvoir l’a relégué, alors qu’un INTRIGANT INCULTE, et inutile comme par exemple Tibou KAMARA  vit royalement aux frais de l’Etat.  C’est l’une des INCOHÉRENCES  de ce pouvoir.

En toute innocence, M. Amara CAMARA fait bien de ressortir l’impact vrai de M. Adama Laafa SOW, et de certains de ses collègues. Mais comprenez bien que la question n’est pas qu’il a mis sur pied des procédures juridiques et techniques pour augmenter les ressources de tel ou tel ministre ou ministère. Cela aussi est utile.  Ici, il s’agit de toute autre chose.

Alors que son désintéressement, son implication et sa compétence sont reconnus, pourquoi ne pas l’avoir aidé à venir soigner en FRANCE, OUI en FRANCE son pied ou sa jambe qui se gangrenait. Or dans le même temps, des pilleurs incompétents notoires, sont évacués au Maroc ou en France avec l’argent public, à la moindre petite fièvre ? C’est l’une des vraies questions qui se posent.

Etait-il vraiment indispensable de le maintenir dans une subordination interminable à des « supérieurs » incompétents et si peu honnêtes ?

Adama Laafa SOW était mis dans une position où son rôle se limitait à mettre son savoir-faire et sa compétence au service de »chefs » qui s’appropriaient les fruits de son travail. Ils s’enrichissaient avec, tout en le méprisant. Ils le mettaient dans une sorte de « déchéance » sociale. Et ayant fait un séjour studieux en France, de fait lui comme tous ceux qui sont dans son cas, était soumis à une sorte de suspicion. De façon implicite, il leur était demandé une certaine docilité, et même d’effacement devant ceux et celles qui croient être propriétaires du pays, parce que leurs parents et grands-parents ont été au pouvoir.

On a l’impression qu’il y a une sorte d’instruction occulte visant exclusivement les GUINEENS qui ont fait une partie ou la totalité de leurs études en FRANCE, et qui consiste à les tenir à la lisière de tout pouvoir. Adama Laafa SOW a été victime de ce phénomène.

Avant  lui, d’autres Guinéens ayant un parcourt semblable au sien, avaient subi le même traitement inhumain.  Exemple :  M. Bahna SIDIBÉ, alors Ministre de l’aménagement du Territoire,  voulant rationaliser l’occupation de l’espace territorial national, a été harcelé, torpillé  par les proches de Lansana CONTÉ, aujourd’hui tous concentrés autour du président Alpha CONDÉ.   Résultat : la rationalisation de l’occupation de notre espace territorial  national  a été abandonnée.  Ceux qui avaient  torpillé Bahna SIDIBÉ, et son équipe (Moussa SOUMAH décédé, Mohamed SOUARÉ……), se sont attribués des biens fonciers qu’ils ont confisqués  aux pauvres populations de Kaporo,de  Lambayi, de  Ratoma, de Koloma…. et d’ailleurs en GUINÉE.  Ils sont devenus les plus grands « propriétaires » fonciers et immobiliers.

L’idée que, on peut servir son pays sans être Ministre, est parfaitement exacte. Je la défends.  Mais l’idée que,  le gouvernement du pays est réservé  aux mêmes clans est condamnable.  

Il y a quelques semaines, un notable de l’opposition politique et un avocat, parlaient du Ministre de la Justice, comme si c’était un étranger de type colonial qui venait occuper indûment une place dont eux seraient les PROPRIÉTAIRES exclusifs. La faute du Ministre ?—Avoir fait des Etudes de droit à MONTPELLIER, et y avoir exercé son métier d’avocat. Le Ministre GASSAMA Khalifa n’a pas non plus leur faveur pour les mêmes raisons.

Je maintiens donc que l’engagement politique de Adama Laafa SOW, son implication dans les différentes fonctions qui lui ont été confiées, sa loyauté et surtout sa compétence indéniable n’ont pas été utilisées à la mesure de leurs incidences largement positive, y compris en terme de ressources financières publiques pour le budget de l’Etat. D’ailleurs M. Amara CAMARA en fait la démonstration.

Bien entendu, tout cela ne fera pas revenir Adama Laafa SOW. Il est  parti, définitivement. Il n’est pas plus important que des millions d’autres Guinéens. Alors oui, il faut l’écrire : Adama Laafa SOW est mort aussi de n’avoir pas été reconnu à la hauteur de ce qu’il apportait, et d’être soumis à moins compétents et plus corrompus.

 

Mamadou Billo SY SAVANÉ.

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