Entre Conakry et les ordures, c’est une histoire d’amour et de fidélité. Ça dure depuis des années. Conakry sent très mauvais. Même les autorités guinéennes l’ont admis récemment: Conakry est l’une des capitales les plus sales du monde. La gestion des déchets y est catastrophique. L’insalubrité de la ville est un problème connu de tous. Elle a pris des contours alarmants. Surtout en cette saison pluvieuse.
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Le scénario est pratiquement le même dans la quasi totalité des cinq communes de la capitale. Des caniveaux bouchés, des eaux stagnantes obstruant parfois l’accès aux citoyens à leurs domiciles, des ordures jonchant les deux principales artères de la capitale à savoir la route ‘’Le Prince’’, l’autoroute Fidel Castro Ruz.
À certains endroits, le problème constitue un véritable coup porté à la santé publique. Au marché de Matoto, la grande commune du pays, des marchandes, à la recherche du quotidien, côtoient un monticule d’immondices embelli par de grosses mouches, exposant des produits destinés à la consommation à même le sol dans un environnement nauséabond au vu et au su des autorités à tous les niveaux. Aucune mesure de sécurité alimentaire prise par les autorités communales ou gouvernementales pour faire éviter à la population de contracter des maladies comme le choléra.
Un citoyen sous le choc rencontré au marché de Matoto vide son sac: « les moyens déployés par les autorités pour le ramassage des ordures sont défaillants, inexistants à certains endroits, certaines personnes aussi contribuent négativement en jetant des ordures dans les caniveaux destinés à drainer les eaux de pluie mais cela est dû au manque de moyens déployés par le gouvernement pour le ramassage des ordures.
On demande à qui de droit de nous venir en aide car nous souffrons beaucoup ». Même reproche chez bon nombre de citoyens qui voient leur capitale crouler sous les ordures avec son lot de maladies. Ils déplorent que le pays soit réduit à l’état de “République poubelle”.
Face à cette situation chaotique, le gouvernorat de Conakry se limite à lancer des messages téléphoniques aux Conakrykas pour l’assainissement de la ville chaque dernier samedi de chaque mois. Cependant les actions ne sont pas perceptibles sur le terrain. Ces derniers temps, le gouvernorat annonce avec bruit qu’une décharge est en phase de construction à Khorira, dans Dubréka.
Il est difficile de savoir s’il existe une autorité quelle qu’elle soit pour remédier à ce problème d’insalubrité criarde qui finit par étouffer tout le monde.
Avant de trouver des solutions idoines à ce calvaire, la ville de Conakry, vitrine du pays, est et demeure l’une des capitales les plus insalubres de la sous-région voire même de l’Afrique.
Avec Mediaguinee