Dialogue politique interguinéen: « Il n’y a eu aucun accord sur aucun point… »

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L'Opposition guinéenne est très remontée contre le gouvernement. Et pour cause, la sortie recente du gouvernement guinéen qui parle "d'avancée" dans un dialogue dont les conclusions ont été rejetées par l'Opposition. Pour son porte parole, M. Aboubacar Sylla, le communiqué du gouvernement est " un non-évènement, il n’y a rien de nouveau…"

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"La seule petite avancée qu’on aurait pu évoquer c’est le fichier électoral. Là on a dit qu’on va mettre en place un comité d’assainissement et de consolidation du fichier, mais nous avons estimé que ce sont des mesures qui sont nettement insuffisantes pour assainir ce fichier qui a été complètement corrompu et tripatouillé avec des centaines de milliers de mineurs  et des personnes indues qui ont été enrôlées. Pour changer cette donne, ce n’est pas par des comités de suivis qui sont installés à Conakry ici, alors que le problème c’est au niveau des CARLE (commission administrative de révision des  listes électorales). Donc, on a dit que cela ne suffit pas. On nous a demandé de réfléchir pour trouver une solution. C’est sur ces entrefaites qu’on a quitté le dialogue.

 

Donc, en fait il n’y a eu aucun accord sur aucun point. Et généralement sur des questions qui sont liées comme celles-là, on dit que quand on n’est pas d’accord sur tout, on n’est d’accord sur rien. Parce que tout ça est lié. Vous voyez la mauvaise foi du Gouvernement qui dit qu’on est d’accord sur tous les points sauf deux. Certes, nous avons été d’accord pour l’inversion de l’ordre des élections pour accepter que les communales soient tenues en 2016.  Mais c’est à une condition fondamentale. Qu’il y ait une recomposition des conseillers communaux. Donc, tout ça est lié. Si  on n’est pas d’accord sur la recomposition des conseillers communaux, alors on n’est pas d’accord sur l’inversion de l’ordre des élections. Donc cette question n’est pas réglée.

 

Lorsqu’on a parlé par exemple des déclarations préalables à faire par rapport aux conseillers communaux, on le fera s’ils sont recomposés, qu’ils tirent un minimum de légitimité. Si ce n’est pas le cas, on continuera sur notre logique à savoir que ces conseillers communaux étant totalement illégaux et illégitimes, il ne serait pas juste de déposer nos déclarations préalables pour nos manifestations. Tout cela est lié. Quand on dit qu’on va revoir le fichier, c’est à condition que cet assainissement soit réalisé par une CENI qui a un minimum de légitimité et de légalité, dont la neutralité et l’impartialité sont plus ou moins rétablies. Si cela n’est pas fait comment on va corriger le fichier avec une CENI totalement partisane.

 

C’est pour cette raison que je dis que cette déclaration du Gouvernement est un non-évènement. On nous demande d’entériner quelque chose qu’on a déjà rejeté… il n’y a rien eu du nouveau dans les propositions du Gouvernement. C’est l’accord d’étape  qu’ils ont signé qu’il a pris et a mis comme communiqué. Il n’y  a rien de nouveau ! »

(…)

On aurait apprécié que le Gouvernement informe l’opinion qu’en concertation avec sa mouvance politique, qu’il a décidé de céder sur tel point. Par exemple sur la recomposition partielle de la CENI de manière à ce que l’opposition puisse en quelque sorte récupérer les quotas qui lui sont dévolus au sein de cette institution. Contrairement à ce que l’on raconte par-ci par-là, il ne s’agit pas de modifier la loi. La composition de la CENI est faite par un acte réglementaire, un décret  du Président de la République. Donc, on n’a nullement besoin d’aller à l’Assemblée Nationale pour respecter une disposition de la Loi."

 

Gbassikolo.com

 

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