D’une armée crainte à une armée républicaine : le pari réussi de la gouvernance du professeur Alpha Condé. (Par Abdoulaye KABA)

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En arrivant au pouvoir fin 2010, le professeur Alpha Condé trouve une armée pléthorique, désorganisée, mal formée, sous équipée et ayant la gâchette facile.

La pyramide est renversée et la chaîne de commandement rompue.

En 2009, le capitaine Moussa Dadis Camara, Président du CNDD résume la situation des forces de défense et de sécurité en ces termes : « C’est une armée où un soldat ne connaît pas son unité organique, c’est une armée où un caporal peut dire merde à son colonel ! », il poursuit, l’air impuissant et fataliste, «Personne ne peut maîtriser cette armée ».

Une armée qui après 26 ans de règne de régimes militaires, de Lansana Conté (paix à son âme) à Sékouba Konaté en passant par Moussa Dadis Camara, viole systématiquement les droits de l’homme et maltraite la population avec en prime un sentiment d’impunité et de superpuissance.

Le général Sékouba Konaté en personne admet que la population est martyrisée par son armée en déclarant, je cite « Soyons une armée républicaine. Notre pays a trop souffert, la population civile a trop souffert des agissements de certains de nos camarades » – fin de citation.

Fin connaisseur de cette armée dont il a gravi tous les échelons jusqu’à en devenir le patron, il sait exactement de quoi il parle.

Un exemple, parmi tant d’autres, il n’était pas rare de voir des véhicules militaires emprunter des sens interdits. 

Les policiers « téméraires » qui signalent cette violation flagrante du code de la route en  invitant les militaires à rebrousser chemin se font bastonner sur le capot du véhicule !

Une autre scène surréaliste, restée longtemps le quotidien du Guinéen lambda.

Des miliaires armés de PMAK se baladent dans les rues et se déplacent dans les taxis collectifs comme si le pays était engagé dans une guerre sans fin.

Il était urgent de reformer cette armée pour y mettre de l’ordre, revoir la chaine de commandement en profondeur et restaurer son image.

En un mot il était urgent de mettre l’armée guinéenne au service du peuple de Guinée.

Le professeur Alpha Condé prend ses responsabilités de commandant en chef des forces armées  et engage une réforme courageuse.

La Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS).

Toucher à la grande muette avec des militaires qui ont la gâchette facile et, qui plus est, dans un contexte de tension est une mission à haut risque.

En homme de courage, de conviction et de devoir il prend ce risque et engage cette réforme de façon méthodique et progressive.

Rajeunissement.

L’armée guinéenne avait une pyramide renversée avec plus d’officiers supérieurs que de militaires du rang.

Il faut dégraisser. Plus de 4 000 militaires et paramilitaires, dont certains sont engagés avant les indépendances, sont admis à la retraite.

Il ne s’agit pas « d’une chasse aux sorcières » comme le souligne le  Président Alpha Condé, il faut rajeunir, professionnaliser et changer fondamentalement les habitudes au sein de la grande muette.

Ces départs à la retraite seront accompagnés par un mécanisme permettant à ces anciens militaires de vivre dignement durant leurs retraites.

Démobilisation et réinsertion

Plusieurs milliers de jeunes en attente d’immatriculation et d’engagement au sein de l’armée, notamment ceux du camp de Kaleya, sont démobilisés.

Des unités de la protection civile sont créés ainsi que le Service Civique et d’Action pour le Développement (SCAD) pour faciliter leur reconversion et leur insertion socioprofessionnelle.

Le SCAD  offre une formation, adaptée au profil, 18 mois pour les diplômés et vingt-quatre mois pour les non diplômés ou déscolarisés, à 2000 jeunes démobilisés et facilite leur insertion socioprofessionnelle.

Plusieurs autres  sont reconvertis en sapeurs-pompiers au sein d’unités de la protection civile.

Formation

La formation continue est au cœur de la réforme.

Fini les avancements fantaisistes et les avancements à l’occasion des fêtes de l’armée.

Désormais aucun n’avancement en grade n’est possible sans formation et évaluation.

Plusieurs formations dans différentes spécialités permettant une formation technique individuelle adaptées à l’armée guinéenne sont dispensées aux militaires des différentes garnisons militaires du pays.

La lutte antiterroriste.

Alors que la réforme se mettait progressivement en place, le contexte sécuritaire en Afrique a brusquement changé avec l’apparition en 2012 de djihadistes qui se sont approvisionnés dans les arsenaux de Kadhafi et les armes larguées par la coalition internationale dans sa lutte contre le colonel.

L’armée guinéenne doit s’adapter à la menace terroriste et son corollaire de guerre asymétrique.

La réponse donne naissance au Groupement des Forces Spéciales.

Une impressionnante force composée de combattants aguerris,  imperturbables, formés pour des missions spécifiques.

Leur démonstration a été ovationnée le 02 octobre 2018 au stade du 28 septembre lors du défilé marquant les soixante ans de notre indépendance.

Résultats des réformes

Les nombreux hommes en uniforme qu’on voyait par le passé ont déserté les rues.

L’armée restructurée est désormais dans les casernes et a repris l’entraînement.

Les commandos du Bataillon Autonome des Troupes Aéroportées (BATA) ont repris les sauts après être restés plus de vingt ans sans effectuer le moindre saut en parachute.

Armée s’est professionnalisée et fait notre fierté au Mali, et plus particulièrement à Kidal, dans la lutte contre le terrorisme.

Aux yeux du peuple, elle est passée d’une armée crainte à cause de sa brutalité, à une armée qui rassure.

Certes il y a encore des progrès à faire notamment dans la gestion des manifestations qui malheureusement se soldent parfois par des morts et des blessés graves.

C’est le lieu de s’incliner devant la mémoire de toutes ces personnes et de prier le bon Dieu pour le repos de leurs âmes.

Cependant force est de constater que d’importants progrès ont été réalisés dans le secteur de la sécurité depuis l’avènement du professeur Alpha Condé au pouvoir.

Les jours noirs de 2006 (environ 200 morts) et 2009 (157 morts) sont désormais de tristes et lointains souvenirs.

Abdoulaye KABA

D’une armée crainte à une armée républicaine : le pari réussi de la gouvernance du professeur Alpha Condé.

En arrivant au pouvoir fin 2010, le professeur Alpha Condé trouve une armée pléthorique, désorganisée, mal formée, sous équipée et ayant la gâchette facile.

La pyramide est renversée et la chaîne de commandement rompue.

En 2009, le capitaine Moussa Dadis Camara, Président du CNDD résume la situation des forces de défense et de sécurité en ces termes : « C’est une armée où un soldat ne connaît pas son unité organique, c’est une armée où un caporal peut dire merde à son colonel ! », il poursuit, l’air impuissant et fataliste, «Personne ne peut maîtriser cette armée ».

Une armée qui après 26 ans de règne de régimes militaires, de Lansana Conté (paix à son âme) à Sékouba Konaté en passant par Moussa Dadis Camara, viole systématiquement les droits de l’homme et maltraite la population avec en prime un sentiment d’impunité et de superpuissance.

Le général Sékouba Konaté en personne admet que la population est martyrisée par son armée en déclarant, je cite « Soyons une armée républicaine. Notre pays a trop souffert, la population civile a trop souffert des agissements de certains de nos camarades » – fin de citation.

Fin connaisseur de cette armée dont il a gravi tous les échelons jusqu’à en devenir le patron, il sait exactement de quoi il parle.

Un exemple, parmi tant d’autres, il n’était pas rare de voir des véhicules militaires emprunter des sens interdits. 

Les policiers « téméraires » qui signalent cette violation flagrante du code de la route en  invitant les militaires à rebrousser chemin se font bastonner sur le capot du véhicule !

Une autre scène surréaliste, restée longtemps le quotidien du Guinéen lambda.

Des miliaires armés de PMAK se baladent dans les rues et se déplacent dans les taxis collectifs comme si le pays était engagé dans une guerre sans fin.

Il était urgent de reformer cette armée pour y mettre de l’ordre, revoir la chaine de commandement en profondeur et restaurer son image.

En un mot il était urgent de mettre l’armée guinéenne au service du peuple de Guinée.

Le professeur Alpha Condé prend ses responsabilités de commandant en chef des forces armées  et engage une réforme courageuse.

La Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS).

Toucher à la grande muette avec des militaires qui ont la gâchette facile et, qui plus est, dans un contexte de tension est une mission à haut risque.

En homme de courage, de conviction et de devoir il prend ce risque et engage cette réforme de façon méthodique et progressive.

Rajeunissement.

L’armée guinéenne avait une pyramide renversée avec plus d’officiers supérieurs que de militaires du rang.

Il faut dégraisser. Plus de 4 000 militaires et paramilitaires, dont certains sont engagés avant les indépendances, sont admis à la retraite.

Il ne s’agit pas « d’une chasse aux sorcières » comme le souligne le  Président Alpha Condé, il faut rajeunir, professionnaliser et changer fondamentalement les habitudes au sein de la grande muette.

Ces départs à la retraite seront accompagnés par un mécanisme permettant à ces anciens militaires de vivre dignement durant leurs retraites.

Démobilisation et réinsertion

Plusieurs milliers de jeunes en attente d’immatriculation et d’engagement au sein de l’armée, notamment ceux du camp de Kaleya, sont démobilisés.

Des unités de la protection civile sont créés ainsi que le Service Civique et d’Action pour le Développement (SCAD) pour faciliter leur reconversion et leur insertion socioprofessionnelle.

Le SCAD  offre une formation, adaptée au profil, 18 mois pour les diplômés et vingt-quatre mois pour les non diplômés ou déscolarisés, à 2000 jeunes démobilisés et facilite leur insertion socioprofessionnelle.

Plusieurs autres  sont reconvertis en sapeurs-pompiers au sein d’unités de la protection civile.

Formation

La formation continue est au cœur de la réforme.

Fini les avancements fantaisistes et les avancements à l’occasion des fêtes de l’armée.

Désormais aucun n’avancement en grade n’est possible sans formation et évaluation.

Plusieurs formations dans différentes spécialités permettant une formation technique individuelle adaptées à l’armée guinéenne sont dispensées aux militaires des différentes garnisons militaires du pays.

La lutte antiterroriste.

Alors que la réforme se mettait progressivement en place, le contexte sécuritaire en Afrique a brusquement changé avec l’apparition en 2012 de djihadistes qui se sont approvisionnés dans les arsenaux de Kadhafi et les armes larguées par la coalition internationale dans sa lutte contre le colonel.

L’armée guinéenne doit s’adapter à la menace terroriste et son corollaire de guerre asymétrique.

La réponse donne naissance au Groupement des Forces Spéciales.

Une impressionnante force composée de combattants aguerris,  imperturbables, formés pour des missions spécifiques.

Leur démonstration a été ovationnée le 02 octobre 2018 au stade du 28 septembre lors du défilé marquant les soixante ans de notre indépendance.

Résultats des réformes

Les nombreux hommes en uniforme qu’on voyait par le passé ont déserté les rues.

L’armée restructurée est désormais dans les casernes et a repris l’entraînement.

Les commandos du Bataillon Autonome des Troupes Aéroportées (BATA) ont repris les sauts après être restés plus de vingt ans sans effectuer le moindre saut en parachute.

Armée s’est professionnalisée et fait notre fierté au Mali, et plus particulièrement à Kidal, dans la lutte contre le terrorisme.

Aux yeux du peuple, elle est passée d’une armée crainte à cause de sa brutalité, à une armée qui rassure.

Certes il y a encore des progrès à faire notamment dans la gestion des manifestations qui malheureusement se soldent parfois par des morts et des blessés graves.

C’est le lieu de s’incliner devant la mémoire de toutes ces personnes et de prier le bon Dieu pour le repos de leurs âmes.

Cependant force est de constater que d’importants progrès ont été réalisés dans le secteur de la sécurité depuis l’avènement du professeur Alpha Condé au pouvoir.

Les jours noirs de 2006 (environ 200 morts) et 2009 (157 morts) sont désormais de tristes et lointains souvenirs.

Abdoulaye KABA

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Zaga de Gonzalo
Zaga de Gonzalo
26 novembre 2020 01:40

Conde Alpha est de l’ecole de Denis Sassou Nguessou, de Blaise Compaore, de Gnassingbe Eyadema, de Mengistu Haile Mariam et tant d’autres dictateurs qu’il avait reussi a cotoyer et a travers lesquels il avait appris les mecanismes de confiscation du pouvoir dans le continent noir. Des son arrivee au pouvoir en 2010, sa premiere priorite etait la reforme des forces de defense et de securite, un programme finance par les Nations-Unis. Il utilsa le manteau du « premier president guineen democratiquement elu » pour parvenir a ses fins dans la quete d’une vision de se perenniser au pouvoir. Il connait pertinnement comme… Lire la suite

Comolam
Comolam
25 novembre 2020 09:31

Gandhi, tu ne change pas toi, toujours dans la négation, sinon SaMa à donner tout les détails avec les exemples et faits, faciles à vérifier par tous, mais bon, tes collègues et toi, vous n’avez même pas pu argumenter votre recours, avec tout le bruit autour!

Gandhi
Gandhi
25 novembre 2020 07:51

Il est tellement sur le lune qu’il n’est même pas utile de répondre à ces inepties. C’est comme si on demandait à un afrikaner du temps de l’apartheid, su tout allait bien pour lui et s’il subissait le racisme !!!