Guinée : Sidya Touré justifie les raisons de la marche de ce lundi

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Face au refus de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) d’organiser les élections locales avant la présidentielle et face à la montée de l’insécurité dans le pays, l’opposition guinéenne a décidé d’organiser une série de marches de protestation. Samedi, en assemblée générale de son parti, le président de l’Union des Forces Républicaines (UFR) a invité ses militants et sympathisants et toute la population guinéenne à se joindre à l’opposition pour tirer les conséquences.

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« C’est un message tendant à démontrer à nos militants après cinq ans de régime d’Alpha Condé, il est temps d’en tirer les conséquences. L’objectif de ce gouvernement depuis cinq ans, c’est de nous enfermer dans les débats électoraux permanents », lance à l’entame l’opposant.

 

Sidya Touré a ensuite rappelé les conditions dans lesquelles l’opposition a obtenu les législatives de 2013.  « Nous avons dû batailler à partir du mois de septembre 2011 pendant plus de deux ans avec une soixantaine de morts pour obliger la république de Guinée de mettre en place une assemblée nationale. Ce n’est pas le rôle de l’opposition c’est la loi qui le fixe dans la mise en place  de l’assemblée », prévient l’opposant. Et d’ajouter  que la loi a été « violée absolument dans tout son contenu ».

 

Selon l’ancien premier ministre, il n’y a pas de démocratie sans les trois pouvoirs, le second pouvoir étant dans certains pays comme les Etats-Unis, le pouvoir le plus important.  Faisant référence aux Etats-Unis, Sidya Touré dira en substance que : « en Amérique, on a mis le congrès d’abord et puis après on a pensé à avoir un président parce que c’est là où vous avez la représentativité la plus diverse des populations ».

 

Poursuivant, le président de l’UFR a rappelé aussi qu’il « était prévu qu’après la présidentielle de 2010, six mois après, on organise les élections législatives. C’est ce qui se fait dans tous les pays du monde. La communauté internationale nous a saisis, nous avons donné notre accord. Curieusement celui qui était censé avoir gagné les élections (Alpha Condé, ndlr), nous a dit qu’il ne veut plus de la Ceni, du fichier électoral, de la révision et qu’il ne veut pas de l’opérateur de saisie qui avait organisé les élections qu’il a gagnée ».

 

L’opposant dira que la bataille n’a pas été facile car il y a eu de morts d’hommes. « Mais, déplore-t-il, je ne vois personne interpeler le gouvernement. Nous sortons de là ;  nous fixons les modalités pratiques pour l’organisation des élections législatives et nous fixons celles des élections communales dans un accord ».

 

Pour le premier responsable de l’UFR : « la loi est claire ! Quand le mandat des élus est échu, ils doivent être renouvelés en date. Aucune Ceni au monde n’a la possibilité de dire que le mandat du président s’achève en octobre mais je vais le repousser en 2016. C’est la même chose pour les mairies. La dernière fois qu’on a fait une élection dans ce pays, c’est en 2005. On va s’asseoir onze ans sans élections. Cela explique les raisons pour lesquelles nous avons refusé qu’on escamote les élections communales pour aller à la présidentielle ».

 

Sidya Touré voit en cette attitude « un moyen de saboter la démocratie  à la base. Nous avons dit que nous n’accepterons pas cela et nous sommes-là pour demander à la population de se mobiliser pour qu’à partir de lundi les mobilisations commencent ». 

 

Pour cette marche du lundi 13 avril, l’opposition n’a pas décliné un itinéraire fixe. Elle demande à ses militants et sympathisants  de se rendre dans les différentes mairies de la capitale Conakry.  « On a dit que chaque commune va dans sa prétendue mairie parce que ce sont des délégations spéciales pour aller manifester le mécontentement de l’opposition. Nous sommes en train de monter crescendo. Nous faisons les choses de manière et la communauté internationale et ce gouvernement comprennent que nous sommes une opposition responsable mais que nous n’allons pas plier sur les principes », dira M. Touré. 

 

Cette manifestation de l’opposition, est pour le président de l’UFR, une « alerte de l’opinion nationale et internationale sur la situation de la démocratie et du processus électoral en Guinée.

 

Avec lejourguinee.com

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