L’augmentation brusque du coût du litre du carburant de 20%, passant désormais de 10 000 fg à 12 000Fg à la pompe, suscite des grincements de dents dans tout le pays et présage de nombreuses manifestations de protestation les jours à venir.
Interrogé sur les raisons de cette hausse subite du coût des produits pétroliers, Ousmane Gaoual Diallo, le porte-parole du gouvernement et ministre de l’urbanisme et de l’habitat justifie celle-ci par la crise sanitaire due à la covid-19 mais aussi à la guerre en Ukraine.
« Nous avons vécu deux années de crise sanitaire mondiale qui a affecté de façon assez visible les économies mondiales et avec son corolaire sur l’augmentation du coût et la baisse de la production mondiale, qu’il s’agisse de denrées, de production de produits de première consommation donc tous ces produits ont connu une augmentation assez importante du coût aussi bien à la production, à la vente qu’au transport.
Et puis la crise russo-ukrainienne est venue aggraver une situation qui était déjà très tendue avec son corolaire sur les transports maritimes et sur l’approvisionnement en hydrocarbures. Donc ce sont une conjugaison d’actions, de difficultés, de crises qui a entraîné l’appréciation assez considérable des produits sur le marché mondial. Le pétrole par exemple a pris presque 33% depuis l’éclatement de la crise ukrainienne », dit-il.
Selon le ministre, l’Etat guinéen, en dépis de cette pression, a fait plusieurs sacrifices notamment en renonçant à certaines taxes douanières, pour maintener les prix intacts.
« Quand on est arrivés, on a essayé de contenir ces augmentations des prix, d’abord en ciblant un certain nombre de prix de produits sur lesquels on a agit, en abaissant les taxes, en renonçant à des taxes douanières, en subventionant certains produits, c’est ce qui a permis par exemple au pain de se maintenir au prix auquel il est vendu aujourd’hui.
Et puis sur les hydrocarbures on a renoncé à toutes les taxes, il faut savoir que sur chaque litre on prélevait en terme de taxe et d’impôts presque 2.000 GNF. Aujourd’hui c’est 0 GNF qu’on prélève là-dessus, donc on a renoncé à cette taxe.
Il y a un prélèvement qui est fait sur les produits pétroliers pour le fond d’entretien routier et ce fond-là aussi a été délesté de 250 GNF par litre, l’Etat a accepté de renoncer à ça.
Ça veut dire qu’aujourd’hui tous ces produits sont quasiment à 0 GNF la taxe pour les caisses de l’Etat. Mais malheureusement, l’appréciation sur le marché mondial, l’explosion des coûts de transport, ce sont des paramètres qu’on ne maîtrise pas beaucoup.
Quand on voit des pays qui disposent des raffineries comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal, qui produisent aussi du pétrole, mais ces pays n’ont pas été à l’abri d’une augmentation des coûts même s’il faut noter que leurs coûts sont un peu plus faibles que les nôtres, le Liberia a fait trois augmentations en l’espace d’un mois, la Sierra Leone et le Mali on n’en parle pas. Il y a beaucoup de pays aujourd’hui y compris les pays développés qui réajustent leurs prix à la hausse et donc la Guinée ne pouvait pas rester en marge et maintenir des prix, parce que la conséquence sur nos économies commençaient à être insupportables donc il y a eu cette augmentation de 20% », fait noter le ministre Ousmane Gaoual.
Comme il est de coutume, l’augmentation du coût des hydrocarbures se répercutera inévitablement sur les prix des denrées de grande consommation et le panier de la ménagère sera encore un peu plus cher. Cependant, Ousmane Gaoual Diallo rassure que toutes les dispositions sont en train d’être prises pour contrôler la fixation des prix sur le marché, et appelle le peuple guinéen à serrer la ceinture dans cette traversée de désert.
Nous y reviendrons
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