Hey kö aan ! le forcené s’est couvert lui-même d’opprobre…(par Benn Pepito)

AFFAIRE BO UFDG
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AFFAIRE BO UFDGHey kö aan, Mbarring ! S’il y a une chose que je ne supporte pas quand je bavarde sur le net, c’est bien l’emploi abusif du « je ». Je n’aime pas. Ça me heurte et je sais que ça te met mal à l’aise aussi. Mais dans ce bavardage, je vais en user à l’envi pour t’excéder sur l’affaire Bah Guérémassoy.

 L’article titré « Pr Alpha Ibrahima Sow d’outre-tombe : « vous avez menti sur Bah Oury que je prie de vous pardonner de l’avoir jeté dans un puits d’opprobre à mon nom » griffé de El Hajj Saïdou Nour Bokoum m’a fait sauter sur mes deux béquilles.

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On prête à Alfa Sow ce témoignage cinglant contre Bah Guérémassoy :

 

« C’est un homme impatient, impulsif, provocateur et brut. Mon petit frère Bah Oury confond le combat politique avec le combat de la rue. C’est un intellectuel, mais hélas, son tempérament ne lui permet pas de faire valoir ses talents à ce rythme. Je ne le vois pas conduire un groupe. C’est un perturbateur qui va toujours se heurter au bon sens. Ce n’est pas un meneur d’hommes. Ce n’est pas un chef. »

 

Ce qui amène certainement Saïdou Nour Bokoum à s’échauffer la bile comme ça c’est qu’on lui aurait soufflé dans les soupapes que ce « torchon nauséabond » est paraphé dans LA LANCE de l’année 1997. A corps perdu, il farfouille et ne perce rien à jour de semblable dans LA LANCE de cette année là. Peut-être c’est fort de café de mêler la mémoire de Alfa Sow dans cet égout politique où Bah Guérémassoy vient de plonger la tête en avant.

 

Mais tension ! Le professionnalisme des scribouillards du groupe de presse Le Lynx-LA LANCE n’est pas du tout en cause dans cette affaire.

 

Dans Le Lynx du 29 février dernier, Bah Mamadou Lamine (BML), « Le Mercenaire du Missionnaire ! » fait cas de ce même « torchon nauséabond » mais ne dit nullement que s’est archivé ou dans LA LANCE ou dans telle feuille de chou de la place. Qui est donc ce « on » qui a informé Bokoum que ces dires de Alfa Sow avaient été publiés dans LA LANCE de 1997 ? Qui est ce « on » qui lui a fait perdre son précieux temps ? Ce n’est pas parce que c’est introuvable dans les colonnes de LA LANCE de 1997 que ce « torchon nauséabond » ne serait pas de Alfa Sow. Est-ce que c’est clair ?   

 

J’ai intégré le groupe de presse Le Lynx-LA LANCE courant octobre ou novembre 1998 après ma longue traversée du désert suite au tarissement de Kogon. Prosper Doré était alors le rédacteur en chef de LA LANCE, « L’hébdo qui perce le cœur de l’événement », et Sékou Amadou Condé, alité, son directeur de publication. Malheureusement ce dernier décède peu de temps après. Diallo Souleymane décide de réaménager l’ours de LA LANCE. Courant 1999, Prosper Doré grimpe directeur de publication de LA LANCE et votre gars auréolé « Raide-chef » dudit journal. Ha ! Ha ! Ha ! « Raide-chef » de LA LANCE.

 

LA LANCE avait surtout une vocation culturelle pour combler un vide et rester à l’écoute du monde culturel et sportif. Prisant la politique, de par mes écrits, je creuse avec la complicité de Prosper Doré un vaste espace politique dans le canard. C’était d’ailleurs le principal sujet de friction entre BML et moi pendant nos chaudes réunions de rédaction. Sans méchanceté, sans jalousie, BML craignait tout simplement que cela ne défavorise le satirique qui est par essence très politique. Les plumes qui se défoulent dans Le Lynx s’expriment aussi dans LA LANCE. Par la force des choses, la page 8 de LA LANCE avait fini par être consacrée à l’interview d’un ponte politique de la place chaque mercredi. Ainsi cela m’avait permis de fréquenter les politicards guinéens, de les respirer, de les soupeser. Avec LA LANCE, j’avais réussi à tisser des relations avec le monde politique guinéen et les diplomates étrangers accrédités à Cona-cris. Féru de la culture, j’avais trouvé un intérêt intellectuel à approcher et à cultiver une relation de confiance avec Alfa Sow que je n’avais jamais pu tutoyer malgré ses continuelles invites. Il avait l’esprit délié et j’avais chaque fois plaisir à l’interviewer. C’est le leader politique guinéen que je connais le mieux d’ailleurs. Et je te le dis une fois pour toute : du fond de sa tombe, il ne te pardonnera pas d’écrire son prénom avec un « ph ». C’est comme si tu le projettes dans le fond abyssal de ton puits d’opprobre que de griffer Alpha au lieu d’écrire Alfa.

 

Alfa Sow était un homme de culture, un homme de lettres qui ne supportait pas les fautes grammaticales. Il parlait et écrivait un français académique. C’était un homme honnête. Un homme de probité. Un homme sincère en amitié. Un homme bon au point de paraître con. Il était naïf. Et il avait beaucoup souffert de son différent avec Bah Oury qui, après avoir claqué la porte de l’UFD (Union des Forces Démocratiques), avait trouvé le G pour créer UFDG. Ce manège politique les avait précipité dans une querelle de sigles devant le ministère de l’Administration du Territoire. Le regretté Alfa Sow s’était fait plumer jusqu’au dernier centime par les rapaces qui bourgeonnent dans ce ministère de Moussa Solano d’alors. De guerre lasse, Alfa Sow avait fini par jeter l’éponge. Mais le forcené n’arrêtait pas de le guerroyer en donnant cette impression de vouloir l’écrabouiller sur le terrain politique. En effet chaque fois qu’une interview de Alfa Sow était publiée dans LA LANCE ou dans Le Lynx, on voyait aussitôt Bah Guérémassoy grimper par quatre les escaliers de l’immeuble Baldé Zaïre. Il assiégeait Diallo Souleymane, l’administrateur du groupe de presse, pour que ses journalistes l’interviewent aussi. Et dans l’esprit de traiter tous les partis politiques d’égal à égal, Diallo Souleymane accédait toujours aux sollicitations pressantes du frondeur. Ça irritait Alfa Sow que notre groupe de presse fasse les quatre volontés de ce dernier. Mais Diallo Souleymane n’avait cure de la susceptibilité de Alfa Sow, son « cousin », ou de l’esprit concurrentiel de Bah Guérémassoy. Le crédo du groupe de presse Le Lynx-LA LANCE c’est que personne, l’on dit bien personne, n’est exempté de critique dans les colonnes de ces deux journaux. Qui que vous soyez, parents ou ennemis de Diallo Souleymane, si vous vous placez sous les feux de l’actualité, les scribouillards du groupe s’efforceront de griffer sur votre cas en toute indépendance d’esprit. Sans préjugé et sans parti pris, j’avais interviewé Bah Mamadou, Jean-Marie Doré, Siradiou Diallo, Charles-Pascal Tolno, Sékou Goureissy Condé, Bah Oury, Aboubacar Somparé, Marcel Cross, et bien d’autres hommes politiques du bled. Et Bah Oury me reprochait parfois de faire la part belle à Alfa Sow dans mes interviews et dans mes chroniques. Force est de reconnaître que l’UFDG à l’époque était un parti politique qui n’avait aucune audience publique. Ses membres pouvaient se contenir dans une cabine téléphonique. L’UFDG de Bah Oury ne soulevait pas des foules comme l’UPR de Siradiou Diallo ou l’UPG de Jean-Marie Doré.

 

Pour dynamiser justement l’UFDG et asséner le coup de grâce à Alfa Sow, Bah Guérémassoy avait cédé le fauteuil de président de son parti à Bah Mamadou. C’est à partir de ce moment là seulement que l’UFDG avait commencé à sortir de l’anonymat et à gagner un peu d’audience publique dans le patelin. Mais l’acceptation par Bah Mamadou de prendre les rênes de l’UFDG avait fait sombrer Alfa Sow dans une désolation sans commune mesure. Il était furieux. Et il arrêta brusquement d’adresser la parole à Mamadou Banqueroute et l’évita comme le diable dans les dédales de Cona-cris. C’est dans cette atmosphère d’animosité politique que Goby Condé avait été finalement libéré après seulement deux ans de méditation à l’hôtel 5 étoiles de Coronthie dans Cona-crimes. Sous prétexte d’aller se soigner à Paris, Goby grenouille sa sortie du pays. Me Abdoulaye Wade, nouvellement élu président du Sénégal, invite Goby à passer par Dakar et lui envoie cinq (5) billets d’avion. Alfa Sow, Diallo Souleymane et moi-même accompagnons Goby Condé et Kanny Diallo, son épouse d’alors, jusqu’à l’hôtel Méridien Le Président à Dakar. Quelques jours après, Goby fait venir à Dakar Bah Mamadou et Tibou Kamara qu’il fait giter dans un hôtel non loin de la place de l’indépendance. Ça mortifie Alfa Sow qui voit cela comme une manipulation politique, une conspiration de la part de Gobykhamé. Bref !

 

A leur retour à Cona-cris, Bah Mamadou et Alfa Sow se rencontrent. Ils se parlent. Ils lavent leurs linges sales. Ils se réconcilient au grand dam de Goby Condé. Un jour de l’année 2004, je rends visite à Bah Mamadou à son domicile dans le quartier de Almamya pour une interview. A la fin de l’entrevue, je lui demande les nouvelles de Goby Condé. Il me répond que celui-ci a coupé tout contact avec lui parce que tout simplement il s’est réconcilié avec Alfa Sow. Bah Mamadou me dit en substance, ce jour-là, que Goby Condé voit d’un mauvais œil l’unité et l’entente politique des peuls. Il me dit aussi ce même jour que l’opposition guinéenne en a marre de se faire piloter par Goby Condé depuis Paris,  tout le temps absent de la Guinée. Et cette haine viscérale de Goby Condé vis-à-vis des peuls corrobore actuellement avec sa politique d’exclusion des cadres peuls dans son régime et son propos inconsidéré proféré le samedi 9 mai 2015 à Kankan : « La Guinée c’est les Malinkés, les Tomas, les Guerzés, les Soussous et cetera. » L’ethnie peule l’insupporte. Et pour démolir l’actuel président de l’UFDG, Gobykhamé a soudoyé Bah Guérémassoy. En acceptant de démantibuler l’UFDG, ce Missionnaire en question s’est couvert lui-même d’opprobre. Et ce « torchon nauséabond » qu’on prête à Alfa Sow à son encontre enveloppe parfaitement sa personnalité politique. Le combat que le Missionnaire est en train de livrer, depuis son retour à Cona-crimes, contre l’UFDG est fétide aussi. Goby Condé se sert de lui en ce moment à l’envi et le jettera ensuite comme une vieille chaussette nauséabonde. N’en déplaisent maintenant à tous ces diaspourris et diasripoux à l’esprit de lucre, qui remuent ciel et terre pour coqueter avec Gobykhamé, l’on n’assistera pas les bras croisés aux démantèlement de l’UFDG, principal contre-pouvoir face au régime despotique, clanique et ethnocentrique de Goby Condé. Ces diasripoux mentent. Ils fanfaronnent. Ils grenouillent. Ils tournent casaques en fonction de leurs intérêts personnels. Ils font montre d’un esprit sournois, malhonnête, versatile. A leurs yeux, les autres sont fanatiques et radicaux parce qu’ils ne sont pas roublards et retors comme eux. Ça fouette, ici ! Ces diasripoux et diaspourris cherchent un strapontin dans le gouvernement de Goby Condé. Mais je crois qu’il ne leur fait pas trop confiance. Parce qu’aucun d’eux ne montre une constance. Des démagogues qui jouent au crétinisme politique. C’est nauséabond, non ?

 

Benn Pepito

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