Le dialogue interguinéen dans l’impasse : l’opposition suspend sa participation

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Huit jours après l’ouverture du dialogue politique inter guinéen, l’opposition a décidé de suspendre sa participation aux négociations. Et pour cause, « aucun consensus n’a été trouvé sur aucun des points », dénonce son porte parole, et la mouvance quant à elle, déclare ne plus comprendre ce que l’opposition veut…

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« Ce dialogue, pratiquement, n’en est pas un. C’est la juxtaposition de deux monologues. Nous avons épuisé quatre points de l’ordre du jour, et des points extrêmement importants. Des points comme la question des délégations spéciales, le calendrier électoral des communales, la question du fichier électoral et la CENI. Aucun consensus n’a été trouvé sur aucun des points.  Nous avons décidé de quitter la table de discussions jusqu’à ce que nous percevions des signaux forts et conséquents de la volonté de la majorité présidentielle d’aller à un vrai dialogue », a  déclaré Aboubacar Sylla à la presse. 

 

Quant à la mouvance présidentielle, elle a fustigé cette attitude de l’opposition qu’elle qualifie d’incompréhensible. Selon Amadou Damaro,  «  L’opposition a demandé dans un premier temps la suspension des activités de la CENI relative au chronogramme en sa partie communale, nous y avions accédé. Cela n’a pas suffi, l’opposition a demandé l’annulation du chronogramme, nous y avions accédé. Nous avons voulu parler des délégations spéciales, ils ont dit non : évacuons, c’est prématuré. Nous avons parlé du deuxième point, le calendrier électoral, ils nous ont proposés des élections le 30 août. C’est-à-dire que le 1er juillet, le président de la République doit prendre un décret pour convoquer les électeurs aux urnes sans liste, sans révision, sans logistique…Naturellement, pour quelqu’un qui a l’amour du pays, on n’y a pas accédé. Hier, on a palé du fichier. On a posé toutes les questions concernant le fichier. Ils ont dit qu’il n’y avait pas suffisamment de filtres pour qu’ils en soient rassurés. Nous leur avons dit dans ces conditions, la CENI a fait des propositions pour que le fichier soit propre, si vous en avez d’autres, proposez-les, nous sommes prêts à vous accompagner. La volonté de la mouvance est d’avoir des élections transparentes et un fichier crédible. Mais nous attendions que tout soit fini, nous allons nous prononcer. Aujourd’hui, ils sont venus avec une autre revendication. Nous sommes à moins de cent jours de l’élection présidentielle, ils demandent qu’on fasse les élections le 30 août et aujourd’hui, ils demandent qu’on reforme la CENI, qu’on change les commissaires de la CENI. Bon finalement, on ne sait pas ce que nos frères de l’opposition veulent. Mais encore, une fois, la mouvance est prête à discuter de toutes les propositions, qu’elles viennent de l’opposition ou de nos partenaires de développement, toute proposition qui va concourir à rendre les élections transparentes et crédibles ».

 

Comme on le voit, le dialogue inter guinéen est à nouveau dans l’impasse. Le Ministre d’Etat chargé de la justice Me Cheick Sacko l’a confirmé devant la presse en fin de jourenée ce vendredi. « « Il y a eu un blocage, malheureusement, en milieu d’après-midi aujourd’hui. Je dois vous dire qu’il y a eu un long débat sur la question de la CENI. Les propositions de l’opposition n’ont pas été acceptées par la majorité présidentielle. La majorité présidentielle a fait une autre proposition en indiquant que toute reforme concernant la CENI, au visa de la loi organique 016 se fera à l’Assemblée nationale. L’opposition a proposé à maxima la reforme totale de la CENI et à minima la recomposition de la CENI parce que les commissaires qu’ils ont désignés ont ensuite changé de veste. Alors, cela nous mettait devant un blocage. On a essayé de rapprocher les points de vue puisque nous assurons la neutralité dans ce dialogue, les collègues du gouvernement et moi, on n’y est pas arrivé. Donc, j’ai suspendu la séance pour une reprise pour lundi à 14 heures en espérant que d’ici 14 heures, en présence de la communauté internationale, qui a eu un entretien avec l’opposition, et qui est actuellement en train d’avoir un entretien avec la majorité, pour que les points de vue se rapprochent puisque nous sommes condamnés à dialoguer dans ce pays. Il faut que cela soit clair pour tout le monde, tant pis pour les apprentis sorciers », a-t-il prévenu.

 

Nous y reviendrons

 

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