GBK Il fallait bien s’attendre à ce que l’élection d’un nouveau parlement débouche sur une refonte du paysage politique en Guinée. Cette mutation qui a déjà été enclenchée ne pourra échapper aux intrigues et autres calculs politiques, comme c’est souvent le cas en pareilles circonstances.
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La partie va se jouer sur deux registres, dans un premier temps au niveau des formations politiques extraparlementaires qui tentent de se réorganiser afin de mieux attaquer les joutes électorales à venir.
Avec en ligne de mire les élections communales et communautaires prévues en 2014, ces formations politiques ne semblent également pas manquer d’ambition pour la présidentielle de 2015, faisant de l’alternance le but à atteindre à travers le front qu’elles entendent mettre en place à moyen terme.
Les partis politiques concernés ont entamé des consultations en vue d’élaborer une plateforme dans cette optique, une nouvelle qui défraie la chronique dans la Cité, notamment parce qu’ils comptent fédérer des courants politiques, composés d’universitaires, qui disent vouloir apporter leur pierre à l’édification de la Guinée.
Cette opposition extraparlementaire est constituée du Bloc libéral (BL) de Dr Faya Millimono, l’Union pour la nouvelle république (UNR) de Boubacar Barry, le Parti de l’espoir et du développement national (PEDN) de l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté, qui a boycotté le parlement.
Sur cette liste non exhaustive figurent le vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) Bah Oury et l’universitaire Mamadou Billo Sy Savané. La présence de Bah Oury serait liée au fait qu’il ne file plus le parfait amour avec son président, Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition.
Il faut souligner que Bah Oury, qui a été condamné par contumace pour avoir fui le pays au lendemain de l’attaque de la résidence du chef de l’Etat guinéen en juillet 2011, a un discours perçu comme étant « très musclé » contre le pouvoir de Conakry. L’opposant ne partage donc pas les mêmes points de vue que ses pairs restés au pays, dont il déplore « la présence » au sein de la nouvelle Assemblée nationale. Cela explique sa volonté de se démarquer de cette opposition un peu trop « conciliante » à ses yeux.
Pendant que cette opposition extraparlementaire tente de s’imposer dans le paysage politique guinéen, les partis représentés au parlement ne sont pas non plus épargnés par ce vent de « changement » qui est en train de conduire à une refonte du paysage politique.
A ce niveau, les choses semblent se construire au sein des groupes parlementaires. L’Assemblée nationale en compte trois : celui de la mouvance présidentielle qui coexiste avec deux groupes de l’opposition, le groupe libéral démocrate de Cellou Dalein Diallo et le groupe des républicains de Sidya Touré.
La mouvance présidentielle pourrait bien parvenir à s’assurer de la fidélité des partis politiques qui lui ont accordé leurs voix lors de l’élection du président de l’Assemblée nationale, dans la perspective des joutes électorales à venir. Ils sont une dizaine au total, dont l’alliance avait permis la victoire du parti au pouvoir avec 64 voix contre 48 pour le candidat de l’opposition.
Quant aux deux groupes parlementaires de l’opposition, à savoir celui de l’Union des forces démocratiques de guinée (UFDG) et celui de l’Union des forces républicaines (UFR), bien qu’étant des alliés de fait depuis la présidentielle de 2010, chaque camp a besoin de renforcer ses bases électorales. Et cela passera par l’adhésion de nouveaux alliés politiques.
Cette recomposition du paysage politique, devenue irréversible, sera certainement marquée par la naissance de nouvelles alliances, voire de nouveaux mouvements politiques, qui vont naître des cendres des partis voués à la disparition, faute de véritables bases électorales.
Xinhua