Dans une déclaration lue sur les ondes des Medias d'Etats ce mecredi 13 aooût tard dans la soirée, le president Alpha Condé a accédée à la demande de l'OMS, en décrétant l’état d’urgence sanitaire sur toute l'étendue du térritoire national. D'importantes mesures ont été prises pour établir "un cordon sanitaire tenu par les agents de santé et les agents de sécurité et de défense à tous les postes frontaliers d’entrée en république de Guinée", peut-on lire dans ladite dáclaration… Lisez!
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"Notre pays est confronté à une épidémie à virus Ebola depuis le début de cette année. Face à cette situation, la communauté internationale s’est fortement mobilisée en organisant de nombreuses rencontres stratégiques notamment le sommet des Chefs d’Etat de la Mano River Union, celui des Chef d’Etat de l’Afrique à Washington et la rencontre de Genève.
A l’issue de ces rencontres, il est apparu que la situation de la maladie est critique et menace la santé de nombreux pays dans le monde. Par ces motifs, l’OMS a déclaré l’urgence sanitaire mondiale contre la maladie à virus Ebola.
Considérant que la Guinée est membre signataire de la Constitution de l’Organisation mondiale de la Santé. Vue la loi 97 AN du 19 juin 1997, portant code de santé publique qui a pour principe fondamentale d’assurer la protection et la promotion de la santé des individus, des familles et collectivités en République de Guinée, vue les dispositions relatives à la gestion de l’épidémie, je déclare l’urgence sanitaire nationale contre la maladie à virus Ebola en République de Guinée.
Dans ce cadre et en plus de ceux déjà énoncé lors de ma déclaration du 30 mars dernier, les mesures suivantes sont prescrites :
Il est établi un cordon sanitaire tenu par les agents de santé et les agents de sécurité et de défense à tous les postes frontaliers d’entrée en république de Guinée.
Les mouvements des personnes sont restreints et soumis aux mesures de contrôle sanitaire aux différents points de passage terrestre, maritime et aéroportuaire.
Tous les personnels de santé et de service de sécurité et de défense sont mobilisés pour la lutte conte la Maladie.
Tous les départements ministériels, acteurs du secteur privé et de la société civile sont invités à s’associer à la lutte contre la maladie dans les domaines de la sensibilisation et de la prévention.
Tous les cas suspects seront l’objet d’un prélèvement systématique et d’une hospitalisation jusqu’à l’obtention des résultats de laboratoire.
Il est formellement interdit à toutes les personnes faisant partie des contacts de se déplacer hors de leur zone de résidence jusqu’à la fin de leur période de surveillance
Il est interdit de procéder au transfert de corps d’une localité à une autre jusqu’à la fin de l’épidémie,
Il est institué l’utilisation systématique des équipements de protection dans toutes les structures santaires publiques et privées du pays,
Toute personne qui s’opposera ou incitera à s’opposer de quelque manière que ce soit à la détection, au traitement à l’isolement ou à l’examen d’un malade, d’un suspect ou contact sera considéré comme menace contre la santé publique et subira la rigueur de la loi,
Il est instruit au comité de riposte au niveau national, préfectoral et sous-préfectoral de procéder à une évaluation journalière de la situation et de partager l’information avec les acteurs et partenaires nationaux et internationaux.
Les présentes mesures entrent en vigueur à compter de ce 13 aout 2014".
A rappeler que l'épidémie d'Ebola s'est déclarée en début d'année dans le sud-est de la Guinée avant de se propager au Liberia et à la Sierra Leone, deux pays voisins. Depuis juillet, c'est au tour du pays le plus peuplé d'Afrique. le Nigeria, d'en être affecté.
A noter enfin que le dernier bilan communiqué mercredi par l'OMS fait état de 1.069 morts sur plus de 1.975 cas confirmés, suspects ou probables. La Guinée à elle seule a "enregistré 510 cas dont 377 mortels, d'après le même décompte".