Affaire Mohamed. Koula Diallo – Jusqu’à preuve du contraire: A qui profite le crime ?

Top Sylla
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Top SyllaEn -476, Charondas, un philosophe et législateur grec, fut à l’origine d’une loi qui interdisait le port d’armes dans l’enceinte de l’agora sous peine de mort, afin d’éviter les violences lors des débats publics. Selon la légende, il se présenta un jour par inadvertance avec une arme et lorsqu’on lui fit remarquer qu’il violait sa propre loi, il déclara au contraire qu’il l’appliquait et se suicida d’un coup d’épée…

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Quelque peu éclipsée dans les esprits par le lancement de la grève générale des syndicats CNTG et USTG, l’affaire est toujours d’actualité. Si les zones d’ombre persistent en dépit des nombreux commentaires qu’elle suscite, on a l’impression que les enquêtes, elles, sont menées au pas de charge. Par un pandore (un certain Tamba Diawara) déjà accusé de partialité par les avocats de l’Union des forces démocratiques de Guinée – UFDG – de Cellou Dalein Diallo, le principal parti d’opposition en Guinée.

Quelques jours seulement après le meurtre par balle ( ?) d’un journaliste aux abords du siège de cette formation politique, une vingtaine d’éléments de la sécurité du parti seraient déférés et gardés aux frais dans la fournaise de la Maison d’arrêt de Conakry.

Alors que le vice-président de l’UFDG récemment banni du parti, Bah Oury, qui a tenté de forcer l’entrée du siège pour assister à une réunion du bureau exécutif auquel il n’appartient plus, n’a aucun souci à se faire. Ainsi que ceux qui l’ont accompagné sur les lieux et aidé à échanger des coups de poing avec les gros bras chargés de la sécurité. Pour ainsi dire, l’homme par qui le grabuge (qui a permis la tragédie) est arrivé, semble prématurément mis hors de cause par Diawara et ses limiers.

Dans les médias, les deux camps se rejettent la patate chaude. Avec plus ou moins de pertinence.

Si du côté des instances du parti, on affirme que les éléments de la garde ne détiennent pas d’armes à feu ; Bah Oury, quant à lui, soutient que la balle qui a fauché le journaliste lui était destinée,infirmant ainsi la thèse de l’assassinat (ce qui suppose une préméditation) brandie par des associations de presse guinéennes. Tout cela survient dans un décor bien campé.

« Un exilé n’a pas d’amis, et ce malheur est bien plus cruel que l’exil » (Théognis). Recherché par la police après l’attaque du gîte du président Alpha Condé à coups de PM AK et de RPG 7 (le lance-roquette, pas le parti), Bah Oury a dû prendre ses jambes à son coup pour libérer le plancher dare-dare. Pendant ces années de solitude, loin du pays, il estime qu’il n’a pas bénéficié du soutienque Cellou Dalein et les autres se devaient de lui apporter. Pendant qu’il était là en train de ronger son frein et ruminer sa vengeance, de passage dans la capitale française Alpha Condé lui tend une main, pardon une bouée de sauvetage.

Gracié par celui-là qu’il qualifiait naguère d’impénitent dictateur, il rentre au bercail avec la farouche intention de laver un « affront » et assouvir une vengeance. Il fait les yeux doux à son nouveau pote et « sauveur », et pourfend de plus belle la direction de « son » parti. Sans remords, en faisant sans doute sienne cette assertion : «ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ». On connaît la suite.

Maintenant que des pandores qui se sont illustrés comme enquêteurs dans l’affaire du 19 juillet 2011 (et de quelle manière !) sont chargés de trouver celui qui a appuyé sur la détente, et éventuellement le tireur de ficelles tapis dans l’ombre, il subsiste une crainte légitime. Celle de voir, une fois de plus, l’occasion faire le larron. Surtout quand on sait que l’indépendance de Dame Thémis chez nous reste une vue de l’esprit, et que ceux qui extorquaient des aveux au Camp Boiro venaient de notre gendarmerie.

Sans parler du ministère de tutelle, où des acrobaties cérébrales pour chercher la petite bête dans la charte des partis et d’autres textes, ne sont pas exclure.

Il est évident aujourd’hui que s’il y a un parti capable d’empêcher le pouvoir de dormir, c’est bien l’UFDG qui représente, quoi qu’en pensent ses contempteurs, une alternative crédible aux yeux de nombreux Guinéens.

L’on ignore encore les résultats de l’autopsie qui aurait été pratiquée, si des douilles ont été retrouvées ou non, ou s’il existe même en Guinée une expertise en balistique pour déterminer par exemple le type d’arme, la distance entre la victime et le tireur, etc.

En explorant toutes les pistes possibles, on ne devrait pas perdre de vue cette question qui a fait le bonheur de maints amateurs de polars : « à qui profite le crime » ?

Jusqu’à preuve du contraire …

 

Top Sylla

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