La Cédéao adopte des sanctions « très dures » contre la junte au pouvoir au Mal

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La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a adopté, dimanche, des sanctions « très dures » au Mali en raison du non-respect par la junte au pouvoir de l’échéance de février pour l’organisation  d’élections. Cette décision intervient au lendemain du dépôt par la junte d’une nouvelle proposition de calendrier pour rendre le pouvoir aux civils.

Les États d’Afrique de l’Ouest ont adopté, dimanche 9 janvier, des sanctions « très dures » en raison du non-respect par la junte au pouvoir au Mali de l’échéance de février pour des élections ramenant les civils à la tête du pays, a dit à l’AFP un participant à un sommet sous-régional.

Les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont adopté des mesures comparables à celles prises après le putsch d’août 2020, a dit ce haut responsable sous couvert de l’anonymat en attendant l’officialisation des mesures. La Cédéao avait alors imposé la fermeture des frontières des États membres avec le Mali ainsi qu’un embargo sur les échanges commerciaux et financiers, à l’exception des produits de première nécessité.

Ils ont aussi décidé de couper les aides financières et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ils vont rappeler les ambassadeurs des pays membres au Mali, théâtre de deux coups d’État militaires depuis 2020 et en proie à une profonde crise sécuritaire.

L’échéance de février impossible à tenir pour la junte

Samedi, le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a dépêché deux ministres auprès de la Cédéao. Dans le souci de « maintenir le dialogue et une bonne coopération avec la Cédéao », les envoyés maliens ont présenté « une nouvelle proposition » de calendrier au président en exercice de l’organisation, le chef de l’État ghanéen Nana Akufo-Addo, a rapporté l’un des deux émissaires, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop.

Il n’a pas précisé de durée. Mais cette démarche visait à l’évidence à apaiser le courroux d’un certain nombre des chefs d’État et de gouvernement avant leur sommet.

La junte demandait initialement jusqu’à cinq ans, un délai a priori inacceptable pour la Cédéao et paraissant appeler immanquablement de nouvelles sanctions. La junte est revenue sur son engagement de tenir en février des élections législatives et présidentielle ramenant les civils à la tête du pays.

Les autorités de « transition » disent ne pas être capables d’honorer cette échéance. Elles invoquent l’insécurité persistante dans le pays, en proie aux violences de toutes sortes, jihadistes, communautaires, crapuleuses… et la nécessité de réformes, comme celle de la Constitution, pour que les élections ne souffrent pas de contestations à l’instar des précédentes.

Depuis le premier putsch d’août 2020 conforté par celui de mai 2021 intronisant le colonel Assimi Goïta comme président de la « transition », la Cédéao pousse au retour des civils dans les meilleurs délais.

Pour l’organisation dont la crédibilité est en jeu, il s’agit de défendre ses principes fondamentaux de gouvernance, de stopper la contagion du fait accompli et de contenir l’instabilité régionale.

Un calendrier étalé sur cinq ans ramènerait un an et demi en arrière. La Cédéao réclamait alors un retour des civils sous 12 mois. La junte demandait cinq ans. La Cédéao avait transigé à 18 mois, avec des élections en février 2022.

Gel d’avoirs financiers

Mesure de l’importance des enjeux pour la Cédéao comme pour le Mali au cœur de l’instabilité sahélienne, c’est la huitième fois que les dirigeants ouest-africains se retrouvent, en présentiel ou en visioconférence, pour parler spécialement du Mali (avec la Guinée après un autre putsch en septembre 2021) depuis août 2020, sans compter les sommets ordinaires.

Fait exceptionnel, la réunion de dimanche a étéprécédée dans la capitale ghanéenne d’un autre sommet extraordinaire, celui des dirigeants de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Les huit pays de l’UEMOA sont membres de la Cédéao. Ce sommet avant le sommet laissait présager de nouvelles sanctions économiques.

La Cédéao a déjà imposé un gel de leurs avoirs financiers et une interdiction de voyager à 150 personnalités coupables selon elle de faire obstruction aux élections. 

En août 2020, la Cédéao avait suspendu le Mali de tous ses organes de décision, suspension toujours en vigueur. Elle avait aussi fermé toutes les frontières terrestres et aériennes, et instauré un embargo sur les échanges financiers et commerciaux, à l’exception des produits de première nécessité.

En pleine pandémie, l’embargo infligé à un pays pauvre et enclavé avait été durement ressenti. Ces sanctions avaient été levées au bout d’un mois et demi.

La Cédéao doit soupeser les risques de braquer les Maliens contre elle avec une nouvelle démonstration de rigueur, disent les analystes.

Une grande partie de la classe politique a boycotté les consultations dont les autorités se réclament pour demander un délai supplémentaire. Dix-huit mois après la prise du pouvoir par les colonels, la situation sécuritaire reste très détériorée, et la crise économique profonde. Mais le discours de souveraineté nationale des autorités résonne dans une partie de la population, soulignent les experts.

Avec AFP

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Mory Sylla
14 janvier 2022 14:59

Au lieu de dégager simplement du pouvoir,les mutins se lancent dans les nominations farfelues pour amuser la galerie.
Ils se comportent comme des autorités élues alors que cela est loin d’être le cas.Il faut se battre pour que ces mutins retournent en caserne et mettent fin à leur mégalomanie qui leur fait croire qu’ils sont des autorités légitimes. Les mutins sont pris en tenaille: entre le peuple et la cedeao. Ils ne pourront pas tenir. La chute de ces cerbères va nous arranger.

Last edited 2 années plus tôt by Mory Sylla
Youssouf Bangoura
Youssouf Bangoura
12 janvier 2022 16:05

Foulou, Yes, Doumbouya et consorts n’ont pas renversé Alpha parce qu’il était mauvais, dictateur ou incompétent, ils l’ont renversé juste pour prendre sa juste . Tout comme Alpha Condé ne s’est jamais battu pour la démocratie . Ce sont des prétextes fallacieux pour endormir le peuple .Ils ne viennent jamais pour le peuple mais pour eux mêmes . Mais malheureusement pour Doumbouya et heureusement pour la Guinée, les temps ont changé .Le temps où les militaires pouvaient se maintenir Long temps au pouvoir est passé, Doumbouya et goita devaient comprendre cela . Qu’ils le veuillent ou pas, ils resteront pas… Lire la suite

Foulou
Foulou
12 janvier 2022 04:09

@Youssouf Totalement d’accord avec toi sur l’inaptitude des militaires a reformer un pays. Le cas de Mme Soumah, l’ex-ministre de la justice, est symptomatique de ce fait. Voila une professionnelle de la justice qui explique comment fonctionne l’administration de la justice et en face un militaire totalement incompetent en matiere qui lui impose un caprice de dictateur de Mamadi Doumbouya. Et qui finit par perdre sa place au gouvernement ? La professionnelle. Les militaires parlent de reformes et d’exemplarite, mais Mme Soumah est celle qui a reclame que chaque membre du gouvernement declare sa situation financiere au nom de la… Lire la suite

Youssouf Bangoura
Youssouf Bangoura
11 janvier 2022 14:21

Foulou, Doumbouya et Goïta veulent la même chose, s’éterniser au pouvoir mais malheureusement pour eux, ils sont arrivés trop tard, ça aurait pu leur réussir dans les années 80 voire 90 mais en 2021, il est impossible aujourd’hui pour un militaire de rester à la tête d’un pays pendant plusieurs années . On dirait qu’ils sont aveugles ou qu’ils vivent dans une grotte .Ce ne sont pas les militaires qui doivent reformer un état mais des politiques .Même si notre pays est à la traine, il n’en demeure pas moins qu’il regorge des hommes et femmes mieux outillés pour le… Lire la suite

Mory Sylla
10 janvier 2022 20:30

La france 🇫🇷 est une malediction pour l’Afrique.
Il faut tout faire pour nous séparer des français.
La survie de l’Afrique passe par une séparation inévitable avec la france 🇫🇷.
Tant que la france 🇫🇷 met sa bouche dans nos affaires de manière intempestive,contre notre autorisation,alors que la france 🇫🇷 n’est pas un pays Africain,on ne va jamais avancer.
Sans la présence nuisible de la france 🇫🇷,l’Afrique ira plus vite que les pays Asiatiques. Les Asiatiques se sont d’abord débarrassés de la malediction que demeure la france 🇫🇷 avant de parler de tout progrès. On doit faire comme eux.

Last edited 2 années plus tôt by Mory Sylla
Mory Sylla
10 janvier 2022 20:23

Le terme “coup d’état constitutionel” est une aberration. La langue française est bête.Un coup d’état est d’essence illégal . Il ne peut jamais être constitutionel. C’est seulement avec les français que tu entends ce genre de raisonnement à l’envers.C’est un jeu de mots bidon des français qui veulent choisir nos dirigeants.Quand le peuple vote dans les urnes,c’est ubuesque d’appeler cela un coup d’état. Ce sont les opposants faibles et minoritaires qui utilisent ce genre de propos vides de sense pour se sentir exister. Un coup d’état constitutionel est une chimère que la france lance à chaque occasion pour se rendre… Lire la suite

Last edited 2 années plus tôt by Mory Sylla
Baren SOUMAH
Baren SOUMAH
10 janvier 2022 14:36

Il faut décourager les coups d’état militaires mais aussi les coups d’état constitutionnels qui permettent aux civils et autres ex officiers « démocratiquement élus » de changer les règles du jeu démocratique pour se maintenir éternellement au pouvoir.
Les sanctions contre le Mali auraient dû être prises aussi contre la Guinée de Alpha Condé l’année dernière après son coup d’état constitutionnel.

Mory Sylla
10 janvier 2022 07:44

La Cedeao doit bannir le mot transition en Afrique.
Plus de transition en Afrique.
L’Afrique est le seul continent où on parle encore de “transition “ en 2022.
C’est inacceptable.
😌Toute la Guinée 🇬🇳 doit faire des duwawus pour l’échec lamentable des putshistes. Jusqu’a dans la diaspora.
Les mutins sont des félons incapables. Tout le monde attend les élections dans un pays de Loi. On ne fait pas de coup d’état. C’est illégal,sauvage et barbare. Digne des animaux. Les mutins en Guinée 🇬🇳 sont bêtes,nuls et zéros. Ce sera l’origine de leur échec.

Last edited 2 années plus tôt by Mory Sylla
Mory Sylla
10 janvier 2022 07:36

La Cedeao doit demander la libération immédiate et sans condition du Président Alpha Condé et mettre la pression maximum sur les mutins en Guinée 🇬🇳.
Qu’aucun d’entre eux ne soit accepté sur le territoire de la Cedeao. Il faut les exclure et les bannir. Tant qu’ils ne retournent pas en caserne.
Il faut être extrêmement intransigeant avec les mutins. Pas de negotiations avec les mutins. Sous aucune condition. Tout ce qu’ils ont à faire c’est de désarmer et retourner en caserne d’abord. Avant toute chose.
😁 Cette condition est non negotiable pour les mutins qui nous lisent.

Last edited 2 années plus tôt by Mory Sylla
Mory Sylla
10 janvier 2022 07:31

La Cedeao c’est la junte Guinéenne qu’il faut condamner. Il faut demander aux mutins de quitter. On ne veut pas de transition en Guinée 🇬🇳.Laissez les Maliens tranquilles. Eux ils veulent se débarrasser de la france 🇫🇷 qui est derrière les rebelles.Au Mali c’est le peuple qui a pris le pouvoir. En Guinée 🇬🇳 ce sont des mutins perdus qui veulent passer par la force. Contre la volonté du peuple de Guinée 🇬🇳. Ils vont échouer.Les mutins en Guinée 🇬🇳 sont illégaux et illégitimes. Ils doivent partir maintenant. Aujourd’hui. Right now. Il faut envoyer un cargo pour embarquer les mutins… Lire la suite

Last edited 2 années plus tôt by Mory Sylla
Foulou
Foulou
9 janvier 2022 23:06

La CEDEAO se montre plus dure et serieuse que j’esperais qu’elle soit envers les putchistes maliens et guineens. Ceci donnera a reflechir au Colonel Doumbouya, lui qui marche sur les pas du Colonel Goita quant a la duree de la transition. Tous les deux veulent s’eterniser au pouvoir au nom d’un besoin fallacieux de temps pour faire les « reformes » necessaires afin d’eviter les erreurs du passe. Moi je dis a ces Colonels, s’ils veulent tant reformer leur pays qu’ils demissionnent de l’armee et se presentent aux elections qui suivront celles mettant fin a la transition. Ils pourront reformer tant qu’ils… Lire la suite