Pénurie de liquidités, faux-billets, chute du franc guinéen… : la BCRG débale tout à la presse…

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Dans un entretien qu’il a accordé à la presse, le deuxième vice-gouverneur de la banque centrale de la République de Guinée (BCRG), Nianga Komata Goumou, s’est prononcé sur le renforcement du dispositif sécuritaire à la BCRG, la pénurie des liquidités, les billets manquants lors des retraits, les faux-billets, la chute du franc guinéen….

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De l’etat de la BCRG au lendemain de la fin de la crise sanitaire Ebola

La Banque Centrale de la Guinée se porte bien. Je viens de Dakar à la réunion des gouverneurs des banques centrales. A Dakar, la Guinée a eu l’honneur d’être élue au poste de vice-président pendant deux ans et le Mozambique sera président pendant deux ans. Au terme de ces deux ans, la banque centrale de la Guinée pendra la présidence.  

De la mise en place d’un impressionnant dispositif sécuritaire

Autrefois, nous constations trop de va- et- viens à la banque centrale. Une banque centrale ne fonctionne pas de cette façon. Nous sommes conseillers de l’Etat.

Nous avons mis ce dispositif sécuritaire pour protéger les employés de la BCRG pour protéger notre patrimoine. Nous sommes la banque de l’Etat, la banque des banques. Donc, nous devons être un bon exemple.

Aujourd’hui, quand vous venez à la cour de la BCRG, vous ne verrez aucun attroupement. Tout est calme dans les bureaux ou les couloirs. Autrefois, nous avions des visites impromptues. C’est pour cette raison que nous avons mis ce dispositif.  

De l’instauration de la monétique…

La monétique est un instrument développé dans la sous-région. Personnellement, j’ai visité le centre de traitement de la monétique de l’union monétaire ouest-africaine. Cela va nous amener à faire des transactions avec des cartes magnétiques au lieu de transporter les masses d’argent dans les valises. On va commencer par les cartes magnétiques simples. Après, on ira avec les cartes visas.

Nous sommes très avancés. Aujourd’hui, nous avons proposé le directeur qui va gérer les affaires. Nous avons mis en place le conseil d’administration, dont j’assure la présidence. Très bientôt, nous tiendrons notre première réunion pour fixer la ligne de conduite. La BCRG a pris la majorité du capital. Nous avons pris 51%, les banques une partie et le privé une petite partie. L’objectif, c’est de nous organiser. Chaque fois qu’une banque va s’installer, la part de la BCRG va lui être rétrocédée. Au départ, la Banque centrale fera des dépenses mais plus tard, elle aura des profits.

Des pratiques de sortie sans contrôle de l’argent à la BCRG…

Avant, des gens venaient sortir de l’agent à la BCRG comme ça, on débitait des comptes. On a vu ce qui s’est passé sous le général Conté vers la fin de son régime, on a vu aussi ce qui s’est passé sous le CNDD (Conseil national pour le développement et la démocratie) dans la deuxième partie parce que la première partie, avec Dadis Camara, l’Etat avait beaucoup d’argent dans les caisses mais la deuxième partie de la transition a laissé une ardoise de six mille milliards de francs.

Mais depuis l’élection du président de la république, le professeur Alpha Condé, nous n’avons pas ce problème. Si l’Etat n’a pas d’argent, on ne paie pas. C’est cela l’indépendance mais cette indépendance doit être accompagnée par des résultats.

Monsieur le président de la république a insisté sur l’indépendance. Donc, vis-à-vis du ministère des finances, sur les dépenses, s’il n’y a pas d’argent, nous disons qu’il n’y a pas d’argent. Nous ne sommes pas obligés de donner de l’argent aux finances s’il n’y a pas d’argent. Il y a une limite statutaire, quand on la dépasse, la banque centrale tape sur la table… 

De la chute du franc guinéen par rapport au cours mondial de devises…

Ebola a frappé notre pays. Conséquence, les investissements attendus ne sont pas tombés. Or, ces investissements se font en devises. Si ces devises rentrent, le système bancaire les donne en franc guinéen. Au fur et à mesure que ces financements extérieurs sont injectés, les devises entrent. Malheureusement, sous Ebola, les devises ne rentraient pas. (…). Plus on a du dollar, plus le franc a de la valeur. Les cours baissent. Quand c’est l’inverse, c’est nécessaire, pour acheter des devises, de débourser beaucoup de franc guinéen. Nous sommes dans cette phase. Mais les choses sont en train de revenir à l’ordre. Les vols vers Conakry ont repris.

Aujourd’hui, les bureaux de change commencent à nous vendre des devises. J’ai reçu deux à trois cas où on a acheté 500 mille dollars et 600 mille euros par les bureaux de change. Donc, les devises commencent à rentrer.    

Des rumeurs persistantes faisant état de la pénurie des billets au guichet…conséquence du retrait d’ancien billets de 5000 NGF ?

Je pense que nous devons être sincères avec la presse. J’ai présidé, moi-même, la semaine écoulée, une réunion avec l’association professionnelle des banques (APB) en présence de tous les directeurs généraux. Avec les rumeurs persistantes, j’ai tenu uniquement cette réunion pour comprendre si oui ou non il y a une pénurie de liquidités. Je leur ai demandé ce qui s’y passe exactement. En réponse, ils m’ont dit qu’il n’y a aucun problème. Ensuite, j’ai demandé si cela est lié à la décision de la banque centrale, qui demande le retrait des anciens billets de 5 000 francs, ils m’ont rassuré non. Parce que partout où mon patron passait, même en Conseil des ministres, on nous disait que les billets de 5 000 sont usés. (…) Ces anciens billets vont être compensés par les nouveaux billets de 5 000, de 10 000 ou de 20 000. Les banques sont formelles, je suis formel, il n’y a pas un manque de liquidités aujourd’hui.  

Des faux billets. Qu’en est-il ?

Les contrefaçons se font de deux façons. L’une consiste à un sabotage de l’économie. Elle se fait de manière industrielle avec des usines cachées ou encore fabriquer des monnaies et revenir les verser dans l’économie. Là, tous les signes de la monnaie sont copiés de sorte qu’il est difficile de faire la différence.  

(…) Nos billets sont sécurisés. Nous avons eu l’honneur de recevoir des banques centrales qui nous ont demandés de copier la couleur de certains de nos billets. Cela veut dire que nous avons fait une très bonne conception. Aujourd’hui, nous sommes en train de travailler sur beaucoup d’éléments de sécurité. Je demande aux citoyens d’être vigilants. Les services de lutte contre le grand banditisme ont mis main sur une équipe qui faisait des photocopies. Ces amateurs, ces malhonnêtes, ces escrocs sont aux arrêts.  

Des bagarres entre passagers et chauffeurs de taxis pour manque des petites coupures…

CE que je dois dire, pour terminer notre entretien, est que les citoyens refusent les petits billets. Quand, par exemple, on donne les billets de cent francs, à un client, qui vient retirer cent millions, il refuse. Pourtant, c’est de cette façon qu’on peut injecter les petites coupures sur le marché. La population se plaint comme quoi elle est confrontée à un manque des petites coupures. Sur le secteur du transport, le syndicat avait fixé le tronçon à 1 300 francs mais faute des petites coupures, on est remonté à 1 500 francs. Donc, les clients doivent accepter les petites coupures. La BCRG ne peut pas aller au marché pour distribuer les petites coupures. Non. Alors, nous passons par le circuit bancaire. La petite dépréciation que nous avons connu ces derniers temps, c’est normal. Cela arrive dans tous les pays.

 

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